Déclinaison elkanne : Différence entre versions
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− | Il est | + | Il est à noter par ailleurs, que la déclinaison elkanne telle qu'elle est décrite ci-dessous, peut être contournée par d'autres procédés. Cela supprime la dérivation et rend la langue parfaitement isolante. Ce procédé est essentiellement utilisé par les débutants. |
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* Le '''génitif''' : c'est le cas de l'appartenance et la possession | * Le '''génitif''' : c'est le cas de l'appartenance et la possession | ||
* Le '''locatif''' : c'est le cas de la localisation dans le temps ou l'espace | * Le '''locatif''' : c'est le cas de la localisation dans le temps ou l'espace | ||
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* Le '''nominatif''' : c'est le cas du nom, e cas par défaut | * Le '''nominatif''' : c'est le cas du nom, e cas par défaut | ||
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'''tapo''' ''prison'' | '''tapo''' ''prison'' | ||
− | * dans le constituant sujet ou complément : '''tape''' ''dans/ | + | * dans le constituant sujet ou complément : '''tape''' ''dans/à'' (préposition) |
− | * dans le constituant circonstant :'''tape''' ''dans/ | + | * dans le constituant circonstant :'''tape''' ''dans/à la prison'' (locatif) |
− | Comme vous le constaterez un peu plus tard, la syntaxe elkanne refuse deux circonstants de même nature au sein d’une même phrase. Or, dans la phrase suivante : ''j’arrive | + | Comme vous le constaterez un peu plus tard, la syntaxe elkanne refuse deux circonstants de même nature au sein d’une même phrase. Or, dans la phrase suivante : ''j’arrive à la maison à trois heures'' on repère deux circonstants un circonstant locatif ou CiL et un circonstant temporel ou CiT. Ce cas ne faisant pas exception, les deux circonstants seront alors séparés par une virgule afin de les faire appartenir à des phrases distinctes. |
− | '''Ero naraki pelle, asta dewe''' ''J’arrive | + | '''Ero naraki pelle, asta dewe''' ''J’arrive à la maison à trois heures'' |
==locatif et duratif== | ==locatif et duratif== | ||
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Comme nous venons de le voir, on utilise le locatif pour exprimer la localisation dans le temps, mais pour envisager un événement sous l’angle de sa durée on préfère utiliser le duratif exprimé au moyen de la particule mewe. | Comme nous venons de le voir, on utilise le locatif pour exprimer la localisation dans le temps, mais pour envisager un événement sous l’angle de sa durée on préfère utiliser le duratif exprimé au moyen de la particule mewe. | ||
− | '''Ego waki asta dewe''' ''Il part | + | '''Ego waki asta dewe''' ''Il part à trois heures'' > '''Ego waki asta mewe''' ''Il part pendant trois heures'' |
Remarque : Les mots dewo et mewo signifie respectivement « temps » et « durée » mais se traduisent généralement par « heure ». La différence entre les deux est la même qu’en allemand entre les mots « uhr » et « stunde » : le premier traduit un point fixe dans le temps et le second traduit une durée. | Remarque : Les mots dewo et mewo signifie respectivement « temps » et « durée » mais se traduisent généralement par « heure ». La différence entre les deux est la même qu’en allemand entre les mots « uhr » et « stunde » : le premier traduit un point fixe dans le temps et le second traduit une durée. | ||
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Pour exprimer principalement un échange, une distribution ou un don on a recours au datif (suffixe « -i »). Comme tous les cas, il s’exprime au sein du circonstant. C’est le cas de tous les C.O.I.. | Pour exprimer principalement un échange, une distribution ou un don on a recours au datif (suffixe « -i »). Comme tous les cas, il s’exprime au sein du circonstant. C’est le cas de tous les C.O.I.. | ||
− | '''wido''' ''l’enfant'' > '''Ego gipi widi''' ''Il offre un cadeau | + | '''wido''' ''l’enfant'' > '''Ego gipi widi''' ''Il offre un cadeau à l’enfant'' |
− | Comme en espagnol, lorsqu’un C.O.D. implique un être vivant on a coutume de l’assimiler | + | Comme en espagnol, lorsqu’un C.O.D. implique un être vivant on a coutume de l’assimiler à un C.O.I. et d’utiliser le datif. Dans bien des cas on peut rendre cela par l’utilisation de la préposition « vers » ou « à » en français. |
− | '''Ago lambai widi''' ''Elle regarde (vers/ | + | '''Ago lambai widi''' ''Elle regarde (vers/à) l’enfant'' |
Remarque : Cette tournure peut paraître étrange et superflue mais elle offre bien des avantages en éclaircissant le contexte. Et, ne perdez pas de vue que ce qui peut nous apparaître comme logique et indiscutable pour nous français, ne l’est pas forcément pour les locuteurs du monde entier. | Remarque : Cette tournure peut paraître étrange et superflue mais elle offre bien des avantages en éclaircissant le contexte. Et, ne perdez pas de vue que ce qui peut nous apparaître comme logique et indiscutable pour nous français, ne l’est pas forcément pour les locuteurs du monde entier. | ||
− | Le datif est aussi utilisé en Elko pour exprimer l’instrumental, c’est- | + | Le datif est aussi utilisé en Elko pour exprimer l’instrumental, c’est-à-dire les cas où l’on utilise un objet ou un insrument pour accomplir une action. |
'''Ogo mili goni''' ''Il tape avec / au moyen d’une pierre'' | '''Ogo mili goni''' ''Il tape avec / au moyen d’une pierre'' | ||
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=Le nominatif= | =Le nominatif= | ||
− | L’accusatif est le cas du nom qu’il soit sujet ou objet (COD) mais c’est aussi le cas par défaut. Il répond en général | + | L’accusatif est le cas du nom qu’il soit sujet ou objet (COD) mais c’est aussi le cas par défaut. Il répond en général à la question quoi, qui ? Il se marque au moyen du suffixe « -o ». |
'''Teteko lambai panbago ''' ''Le chat regarde la pelote de laine'' | '''Teteko lambai panbago ''' ''Le chat regarde la pelote de laine'' | ||
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Version actuelle en date du 9 décembre 2011 à 11:55
Concernant l’Elko le terme de déclinaison peut sembler abusif car la flexion ne porte que sur un type de mot : le nom. De plus la déclinaison elkanne ne fonctionne pas comme les déclinaisons traditionnelle puisqu'elle ignore les traits fondamentaux que sont le nombre, le genre, les accords,... En d'autres termes la déclinaison elkanne s'apparentrait davantage à une forme spéciale de dérivation. Toutefois, et dans un souci de clarté le terme de déclinaison est cependant préservé.
Il est à noter par ailleurs, que la déclinaison elkanne telle qu'elle est décrite ci-dessous, peut être contournée par d'autres procédés. Cela supprime la dérivation et rend la langue parfaitement isolante. Ce procédé est essentiellement utilisé par les débutants.
Sommaire
Le circonstant
Voir aussi : la syntaxe elkanne
La syntaxe elkanne est fixe et comporte quatre constituants, toujours placés dans le même ordre :
- Le sujet : celui qui fait l'action
- Le verbe : l'action
- Le complément : ce(lui) qui subit l'action
- Le circonstant : les circonstances de l'action
La déclinaison ne concerne que le quatrième constituant : le circonstant ou complément circonstanciel. Jamais un mot ne sera décliné dans l'un des trois autres constituants.
Les cas
La déclinaison elkanne ne compte que 4 cas :
- Le génitif : c'est le cas de l'appartenance et la possession
- Le locatif : c'est le cas de la localisation dans le temps ou l'espace
- Le datif : c'est le cas la distribution ou du rapport à l'autre
- Le nominatif : c'est le cas du nom, e cas par défaut
Le génitif
Pour exprimer la notion de possession ou d’appartenance on a recours au génitif (suffixe « -a »). Comme tous les cas, il s’exprime au sein du circonstant. Etant donné qu'il a le même suffixe que les adjectifs, de sa position dépendra sa traduction :
tapo prison
- dans le constituant sujet ou complément : tapa carcéral (adjectif)
- dans le constituant circonstant :tapa de la prison (génitif)
Le locatif
Pour exprimer la localisation dans le temps ou l’espace on a recours au locatif (suffixe « -e »). Comme tous les cas, il s’exprime au sein du circonstant. Etant donné qu'il a le même suffixe que les prépositions, de sa position dépendra sa traduction :
tapo prison
- dans le constituant sujet ou complément : tape dans/à (préposition)
- dans le constituant circonstant :tape dans/à la prison (locatif)
Comme vous le constaterez un peu plus tard, la syntaxe elkanne refuse deux circonstants de même nature au sein d’une même phrase. Or, dans la phrase suivante : j’arrive à la maison à trois heures on repère deux circonstants un circonstant locatif ou CiL et un circonstant temporel ou CiT. Ce cas ne faisant pas exception, les deux circonstants seront alors séparés par une virgule afin de les faire appartenir à des phrases distinctes.
Ero naraki pelle, asta dewe J’arrive à la maison à trois heures
locatif et duratif
Comme nous venons de le voir, on utilise le locatif pour exprimer la localisation dans le temps, mais pour envisager un événement sous l’angle de sa durée on préfère utiliser le duratif exprimé au moyen de la particule mewe.
Ego waki asta dewe Il part à trois heures > Ego waki asta mewe Il part pendant trois heures
Remarque : Les mots dewo et mewo signifie respectivement « temps » et « durée » mais se traduisent généralement par « heure ». La différence entre les deux est la même qu’en allemand entre les mots « uhr » et « stunde » : le premier traduit un point fixe dans le temps et le second traduit une durée.
Le datif
Pour exprimer principalement un échange, une distribution ou un don on a recours au datif (suffixe « -i »). Comme tous les cas, il s’exprime au sein du circonstant. C’est le cas de tous les C.O.I..
wido l’enfant > Ego gipi widi Il offre un cadeau à l’enfant
Comme en espagnol, lorsqu’un C.O.D. implique un être vivant on a coutume de l’assimiler à un C.O.I. et d’utiliser le datif. Dans bien des cas on peut rendre cela par l’utilisation de la préposition « vers » ou « à » en français.
Ago lambai widi Elle regarde (vers/à) l’enfant
Remarque : Cette tournure peut paraître étrange et superflue mais elle offre bien des avantages en éclaircissant le contexte. Et, ne perdez pas de vue que ce qui peut nous apparaître comme logique et indiscutable pour nous français, ne l’est pas forcément pour les locuteurs du monde entier.
Le datif est aussi utilisé en Elko pour exprimer l’instrumental, c’est-à-dire les cas où l’on utilise un objet ou un insrument pour accomplir une action.
Ogo mili goni Il tape avec / au moyen d’une pierre
Le nominatif
L’accusatif est le cas du nom qu’il soit sujet ou objet (COD) mais c’est aussi le cas par défaut. Il répond en général à la question quoi, qui ? Il se marque au moyen du suffixe « -o ».
Teteko lambai panbago Le chat regarde la pelote de laine