AVK Verbes : Différence entre versions
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+ | :La voix réciproque : disponible uniquement au bpluriel, puisqu'il faut au moins deux actants. Chacun des deux agissant sur l'autre (patient). | ||
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+ | *On retrouve, dans la voix réciproque, une construction analogue à celle de la voix réfléchie ; seul le pronom change : | ||
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+ | *La voix complétive est un peu particulière, puisque le sujet joue, en quelque sorte, le rôle de complément d'objet INDIRECT. La particule distinctive est ''mbi''. | ||
+ | :''<font color=blue>Rin mbi</font> traku<font color=brown>s</font>'' = Quelqu'un <font color=brown>qui</font> pense <font color=blue>à toi</font>. | ||
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:''suka va ewala remstir'' = le vent passe à travers l’île. | :''suka va ewala remstir'' = le vent passe à travers l’île. | ||
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Version du 2 janvier 2012 à 00:15
Sommaire
Présentation
En Kotava, les verbes sont présentés dans le dictionnaire à la première personne du singulier de l'indicatif, l'infinitif en tant que mode verbal, n'existant pas. Les autres personnes s'obtiennent en utilisant le radical verbal (racine lexicale à laquelle est ajoutée une voyelle: -a-, -e-, -i-, -u-<ref>Cette voyelle est diacritée à la première personne, sans ajout de consonne</ref>) auquel est ajoutée une consonne (cf. ci-dessous).
Conjugaison
La conjugaison des verbes en kotava est de type "personnelle", c'est-à-dire que le verbe varie avec la personne à laquelle il est conjugué (à l'instar du volapük et à l'inverse de l'espéranto).
À tous les temps et tous les modes personnels (indicatif, impératif et conditionnel), les verbes prennent les désinences personnelles suivantes :
- ’, l, r, t, c, d, v.
Ainsi, pour le verbe ASKI (faire), on aura, au présent de l'indicatif, la conjugaison suivante:
1e Sing. | askí |
2e Sing. | askil |
3e Sing. | askir |
1e Plur. | askit |
2e Plur. | askic |
3e Plur. | askid |
4e Plur. | askiv |
Le verbe conjugué à la première personne du singulier est donc accentué (diacritique) sur la dernière voyelle (ce qui constitue une dérogation à la règle normale d'accentuation du Kotava où l'accent porte sur la pénultième syllabe dans un mot à finale vocalique, mais il y a ainsi alignement avec les autres personnes).
- (jin) estú = je mange.
On remarquera une insolite 4ème personne du pluriel. Celle-ci correspond à l'expression du "nous" exclusif, par différence avec la 1ère personne du pluriel qui, elle, représente le "nous" inclusif.
Ordre des particules & flexions
Au delà des valeurs implicites non-marquées, le kotava fait appel à un certain nombre de flexions, d'affixes et de particules pour établir les différentes nuances d'expressions (celles représentant notamment l'aspect, le mode, l'état, etc). En voici l'ordre :
- 0 : le pronom personnel (facultatif)
- 1 : l'aspect (particule)
- 2 : l'état (adverbe particularisé)
- 3 : la voix (particule)
- 4 : le mode (conditionnel ; particule attachée <ref>Par trait d'union</ref>)
- 5 : la modalité (préfixe)
- 6 : LE RADICAL
- 7 : le temps (interfixe)
- 8 : la voyelle d'harmonie
- 9m: Le mode (participe ; suffixe)
- 9 : la personne (désinence).
(in) al en zo co-rostayar.
États
Les états en kotava correspondent à peu près aux tournures en français et dans d'autres langues. Il y en a cinq<ref>La tournure interrogative n'est pas considérée comme un état en kotava et fait l'objet d'un autre paragraphe.</ref>.
- Le positif. C'est l'état "par défaut", celui qui est indiqué sans particule distinctive et qui concerne un fait considéré comme avéré, sans indication particulière.
- (sin) estud = ils mangent.
- L'affirmatif est un renforcement du précédent. On insiste sur la véracité d'un fait, aussi étonnant qu'il pourrait paraître dans certains cas.
- En estud = ils mangent (ça c'est sûr!)
- L'incertain est un état qui permet de laisser planer un doute sur la véracité d'un fait. On utilise pour ce fait, un adverbe (signifiant "peut-être") : rotir.
- Rotir estud = ils mangent peut-être
- Le négatif peut s'exprimer de plusieurs manières, selon que le procès nié
- est présent : me estud = ils ne mangent pas.
- est postérieur à son énoncé : men estud = ils ne mangent pas encore.
- est antérieur à son énoncé : mea estud = ils ne mangent plus.
- Le contraritif est une amplification du négatif, c'est surtout un état qui indique que le procès énoncé par le verbe est évité par tous les moyens disponibles au sujet.
- Vol estud = ils jeûnent, ils s'abstiennent de manger.
- Vol pulvir = il ne parle pas (il retient sa langue, il est d'un mutisme absolu).
Temps
Les temps en kotava (contrairement, par exemple au français, à l'espagnol ou à l'aneuvien), sont rigoureusement "linéaires" et n'expriment que la situation d'un procès dans le temps. Les nuances comme l'imparfait, le présent itératif ou progressif etc... sont exprimées par d'autres moyens.
- Le présent (quel qu'en soit le mode) se fonde sur le radical nu. Sa conjugaison est limitée aux désinences personnelles :
- Dankal = tu chantes.
- Dankar = il chante.
- Le passé
- Il s'obtient au moyen de l'interfixe -y-, intercalé entre le verbe et la terminaison de la conjugaison de la personne devant laquelle est répétée la voyelle finale du radical, ce qui donne:
Radical verbal | Interfixe de temps | Harmonie vocalique | Personne | Traductions |
---|---|---|---|---|
DANKA | -Y- | -A | -L | Tu chanta(i)s |
DOLE | -Y- | -E | -D | Ils vendaient, ils vendirent |
On retrouve cette même conjugaison, également au conditionnel:
- Va win co-wiyiv = nous vous aurions vues.
- Le futur se construit sur le même principe que le passé, à ceci près qu'on remplace la glide intervocalique -Y- par la consonne -T-.
- Va direm doleter = Il vendra une voiture.
- Eldeon mallanitil ! = Pars demain.
Aspects
Ils sont nombreux et revêtent une grande importance en kotava, puisqu'il renferment toutes les nuances de durée, de début, fin etc. d'un procès dans le temps. Ainsi, on retrouve, par ces aspects, combinés avec les temps, les différences exprimées en français par l'imparfait, le passé simple ou en anglais par le present perfect ou le progressive preterit. Le futur peut être concerné par ces différents aspects. Ils s'expriment (à l'exception du duratif simple) au moyen de particules antéposées au verbe.
- Le duratif simple est l'"aspect de base" de la conjugaison kotava. En tant qu'implicite, il ne nécessite aucune particule.
- (In) pitir = Il/elle viendra.
- Le progressif (dont on trouve des équivalents, entre autre en anglais, en espéranto, en aneuvien et en uropi) est un aspect qui indique que le procès évoqué par le verbe est en cours de réalisation. Il est représenté par la particule dun.
- Dun estú = je mange (je suis en train de manger)
- va yona imwa dun doleyer = Il achetait des fleurs (il était en train de les acheter).
- Le continu est très voisin du progressif. Il signifie en fait "être encore en train de", ce qui le situe, en fait à l'opposé strict de l'antérieur ou de l'achevé-lié et à l'opposé (dans un sens plus large) du terminatif.
- Koe Paris wan irubar. = Il habite toujours Paris.
- L'antérieur est synonyme de l'accompli. C'est par cet aspect kotavien qu'on traduit, le plus souvent les temps composés francophones (et autres) tels que le passé composé, le plus-que-parfait, le futur antérieur, le passé antérieur. En kotava, il est représenté par la particule al.
- Al estutur = il aura mangé.
- Le postérieur est le "pendant inverse" de l'antérieur. Représenté en français et en anglais par aller + infinitif (to be going to _), il évoque un un procès sur le point de se réaliser et est représenté par la particule di précédant le verbe normalement conjugué.
- Di co-mallanit = Nous serions sur le point de partir.
- L'instantané représente un procès bref, quasiment sans aucune dimension temporelle, représenté par la particule ve:
- (In) ve estobayar = Il/elle plongea.
- (In) ve zo atayar = Il/elle fut tué(e) sur le coup.
- L'achevé-lié et l'avenir lié sont des aspects encore plus proches, respectivement, que l'antérieur et le postérieur. Ils s'expriment par les particules su & fu
- Su estú = Je viens de manger.
- Fu dimpí = Je reviens (de suite).
- À la différence des deux aspects précédents, le terminatif et l'inchoatif représentent des procès déjà entamés ou presque achevés. Ils sont exprimés respectivement par les particules ten & toz.
- Va jin ten zunel ! = Arrête de m'agacer.
- Toz kiped. = Ils se mirent à rire.
Modes
La conjugaison en kotava ne sispose que de quatres modes :
- L'indicatif
- L'impératif
- Le conditionnel
- Le participe.
On notera par conséquent l'absence
- de subjonctif ; absence partagée avec bon nombre d'autres langues auxiliaires, mais aussi de quelques langues naturelles ;
- d'infinitif ; ce qui est moins courant. Dans les dictionnaires, les verbes sont, en général, présentés à la première personne du singulier de l'indicatif<ref>... qui est également une des formes référencées du latin.</ref>, à lexception des verbes impersonnels, représentés au même temps et au même mode, mais à la troisième personne.
- L'indicatif est représenté par le radical du verbe, assorti de ses modalités, temps et désinences personnelles avec au besoin un pronom personnel.
- Sin estud = ils/elles mangent.
Si aucune ambigüité avec une phrase impérative n'est à craindre, on peut même se permettre, avec ce mode personnel, de se passer de pronom (personnel) sujet, puisque chaque personne, à quelque temps que ce soit a une conjugaison distincte.
- awalkeyer = il mourut.
- L'impératif se conjugue exactement comme l'indicatif: à toutes les personnes. Ses deux différences essentielles sont :
- L'absence totale de pronom personnel ET
- La présence systématique d'un point d'exclamation.
Ainsi, on notera la différence entre
- Dimpil ! = reviens. (injonction)
- rin dimpil ! = tu reviens ! (étonnement)
entre
- di mallapitir. = il sera parti (pronostic : indicatif)
- di mallapitir ! = il faut qu'il soit parti (à un moment donné dans le futur : consigne).
- Le conditionnel est utilisé non seulement pour exprimer une condition (si... alors...) dans une proposition principale (comme en français, anglais, aneuvien...) mais aussi pour exprimer l'hypothèse source de cette condition (espéranto, par exemple). Ce mode est également utilisé pour exprimé l'incertitude, la crainte, expressions assurées par le subjonctif dans les langues qui en disposent<ref>Par contre, le subjonctif de souhait est exprimé en kotava non par un mode, mais une modalité : le volitif.</ref> À la différence des modalités, le mode conditionnel est séparé du "corps" du verbe par un trait d'union. Le préfixe est co=.
- Ede rin co-pitil, valeaf jin co-tí. = Si tu venais (éventuellement, demain ou tou-à-l'heure), je serais content(e) (dès maintenant).
Ce mode peut, comme on vient de le voir, se conjuguer à tous les temps possible et peut également se combiner à des modalités :
- Ede rin me co-nujikenibel, min va-sint co-roflidet. = Si tu ne faisais pas semblant de dormir, nous pourrions discuter.
Le participe
Le participe est un mode très important pour la langue kotava (tout comme pour d'autres langues, dont l'usage de l'infinitif est réduit ou inexistant) dans la mesure où il a deux utilisations essentielles
- Un rôle purement verbal, où le verbe ainsi conjugué peut remplir un rôle, par exemple dans une proposition subordonnée.
- Un rôle d'adjectif, comme par exemple en français.
- Le participe actif a le même rôle qu'en français, ne varie pas selon les personnes, se conjugue dans les trois temps et accepte toutes les modalités. Au contraire du conditionnel, sa conjugaison s'effectue par un suffixe (-s) sans trait d'union derrière le radical.
- zomes = montant
- zomeyes ayant monté
- zometes sur le point de monter.
- Le participe passif appelle les mêmes commentaires que l'actif, seul le suffixe change: -n.
- burmen = étant cuit
- burmeyen = ayant été cuit
- burmeten = sur le point d'être cuit.
- Le participe complétif est une particularité kotavienne. Il est au complément d'objet indirect ce que le participe (et la voix) passif est au COD. Ne se conjugue donc qu'avec des verbes transitifs indirects, voire des verbes bitransitifs. Le suffixe est -mb.
- ziliyimb = à qui on donna.
- grewampb = pour le(a)quel(le) on remercie.
- L'utilisation du participe est extrêmement courante, puisqu'il remplace chaque fois que c'est possible, la proposition subordonnée relative (y compris celles qui en français, commencent par "dont"), évitée, dans l'ensemble, dans la phrase kotava.
- Korik estus va beg tir nik = La personne qui mange du pain est un ami.
- Rojusik atayan bak dilfura batlize di zo kotawayad = Les défenseurs qui ont été tués pendant la bataille ont été enterrés ici.
- Yikya piyisa<ref>L'accord du participe avec un nom se fait par harmonie vocalique.</ref>tiyir listafa = La jeune fille qui est venue était jolie.
- Emudera, grewamba, tiyir lacapafa. = L’accueil pour lequel je remercie était très chaleureux.
- Pour obtenir le gérondif, on ajoute au participe (actif, passif ou complétif) le suffixe -on.
- In estuson pulvir = Il parle en mangeant.
- Win ranyeson kenibec = Vous dormez debout.
- Sin dizvenon dankad = Ils chantent pendant qu’on les observe.
- Sin dratcembon gu ervolia va patecta boweyed = Ils gouvernaient le pays en se servant de l’armée comme menace.
Comme on peut le constater, le gérondif complétif peut, dans certains cas, remplacer une subordonné conjonctive circonstancielle de temps<ref>L'avant dernier exemple permet même d'utiliser deux verbes avec des sujets différents ; chose impossible avec des gérondifs d'autres langues.</ref>
Modalités
La modalité, en kotava exprime une probabilité, une volonté, une capacité etc. ce qui permet de combler dans certains cas l'absence de subjonctif dans cette langue.
- L'effectif est la modalité par défaut, au même titre que le duratif est l'aspect par défaut et le positif l'état de base. Il décrit un procès qui se réalise... effectivement.
- Le possibilitif revêt plusieurs nuances lesquelles s'expriment par des préfixes différents, tous commençant par ro- (préfixe principal du possibilitif.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
POSSIBILITIF | Notions générales de possibilité, d'aptitude de permission et d' opportunité |
rot- | in rosuter in rotestur |
Il peut écrire il peut manger |
Aptitude physique | rodef- | sin rodevulted | ils sont aptes à courir ils peuvent courir (physiquement) | |
Autopermission | Audace, transgression | robev- | va jin robevidgur | il ose me répondre |
Possibilité extérieure | permission | ronov- | ronovestul | tu peux, tu as le droit de manger |
Opportunité | Conjoncture très favorable | rovod- | mevielu rovodjelunget | Maintenant, c'est l'moment (pour nous) d'partir |
- L'obligatif est une modalité concernant tous types de nécessités, obligations (physique, morale) ou contraintes. Le préfixe général est go-
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
OBLIGATIF | Obligation, nécessitité, devoir, besoin |
gon- | in gosuter in gonestur |
Il doit écrire il a besoin de manger |
Obligation physique | godef- | sin rodevulted | ils doivent courir ils ont physiquement besoin de courir | |
Obligation, contrainte morale | goveb- | govegetineyec | Vous vous forciez à jeûner | |
Contrainte ou obligation extérieure | gonov- | sin gonomallanid | Ils ont été obligés de partir | |
Obligation impersonnelle<ref>Rejoint, en fait, sémantiquement, l'opportunité exprimée par rovo(d)-</ref> | govod- | mevielu govodjelunget | Maintenant, c'est l'moment (pour nous) d'partir |
- Le volitif exprime la volonté, le souhait ou le désir d'une action ou de tout autre procès ; il peut exprimer également le goût (appréciatif) ou l'espoir (optatif).
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
VOLITIF | Toute sous-modalité sans précision particulière |
djum- | in co-djusuter in djumestur |
Il voudrait écrire il aime manger |
Volontatif | Volonté ferme, détermination | djukur- | mea djumestutuc | Vous ne voudrez plus manger |
Désidératif | Désir, souhait, envie | djugal- | va rin djugakutcá | J'ai envie de vous (t')embrasser |
Appréciatif | Goût, appréciation positive | djukar- | sin djukaravlayad | Ils aimaient marcher |
Optatif | Espoir | djupok- | in djupopir | Il a l'espoir de venir |
Favoratif | Disposition, adhésion, accord | djuprog- | in djupropir | Il est d'accord pour venir |
- Le capacitif exprime la capacité (en ce sens, il est relativement proche de l'aptitude physique, sauf que dans cette modalité, il y a une notion d'apprentissage, de possibilité étendue dans le temps, il correspond, en fait, au verbe "savoir" et il est exprimé par le préfixe gru-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CAPACITIF | Toute sous-modalité sans précision particulière |
grup- | in grupujer | Il sait nager |
Acquisitif | Apprentissage | grurav- | grurarotuxac ! | Apprenez à mentir |
- Le créditif revêt une notion de crédit réflexif vis à vis d'un procès, il équivaut aux verbes "se voir", "être persuadé de", "s'imaginer"... et s'exprime au moyen du préfixe fo-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CRÉDITIF | Croyance sensation, conviction |
fol- | ageltaf fokalir | Il croit qu'il dit la vérité (qu'il dit vrai) |
Auto-représentation | Image que le sujet du sujet se donne |
foges- | in fogegader | il se voit gouverner |
Le conatif évoque la tentative, l'effort et s'exprime par le préfixe la-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CONATIF | Tentative, essai | lag- | vawelaf ladimpit! | tâche de revenir sauf |
Efforçatif | Effort, tâche difficile, rude | lasug- | in lasugestur | il se force à manger |
Périculatif | Tâche dangereuse, risque | laxuy- | sin laxudivlaniyid | ils prirent le risque de sortir |
- L'Apparent est la modalité de... l'apparence ; aussi bien celle qui est percue par l'entourage que celle qu'on prétend donn er (faire semblant). Le préfixe général est nu-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
APPARENT | nud- | in nukeniber | On dirait qu'il dort | |
simulatif | Simulation, tromperie, illusion | nujid- | in nujikeniber | il fait semblant de dormir |
attestatif | affirmation, constat | nuruy- | va sinaf konak sulem sin nuruselad |
ils prétendent soigner leurs animaux |
- L'habituel est une modalité qui reprend l'aspect itératif de plusieurs autres langues ; il est représenté par le préfixe gi-. Le complétif est une forme amplifiée de l'habituel : il insiste sur le fait qu'on occupe tout son temps au procès exprimé par le verbe auquel est attaché le préfixe gibe-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
HABITUEL | gil- | sin gikobad | Ils travaillent (tous les jours) | |
complétif | Temps consacré | gibed- | rin va int giberelandel | Tu passes ton temps à t'amuser |
- L'absolutif peut s'apparenter à l'aoriste présent dans d'autres langues. Il exprime une vérité générale, incontournable.
MODALITÉ | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|
ABSOLUTIF | sok- | toloy lanibelcaf conya me va sint sokakeved |
Deux lignes parallèles ne se rencontrent pas |
Les voix
Il y a cinq voix (relations entre le sujet et le verbe exprimé par le procès) en kotava :
- La voix active : le sujet du verbe est actant du procès.
- La voix passive : disponible uniquement avec les verbes transitifs directs ; le sujet est patient du procès.
- La voix réfléchie : également uniquement disponible avec les verbes transitifs directs ; le sujet est à la fois actant et patient du procès.
- La voix réciproque : disponible uniquement au bpluriel, puisqu'il faut au moins deux actants. Chacun des deux agissant sur l'autre (patient).
- La voix complétive : Disponible uniquement avec les verbes bitransitifs ou transitifs indirects ; le sujet est l'élément au bénéfice (ou au préjudice) de qui est accompli le procès.
- La voix active est la voix par défaut.
- La voix passive est exprimée<ref>Dans tous les modes, sauf au participe.</ref>au moyen de la particule zo juste devant le verbe<ref>Au contraire de l'aneuvien, où la particule çem se place le plus près possible du sujet.</ref>.
- lupa zo estuyur = Le gâteau fut mangé.
- La voix réflexive est exprimée par une construction en deux parties :
- d'une part, la préposition introduisant un COD (d'où l'intérêt des verbes transitifs)
- d'autre part, le pronom personnel réfléchi (utilisable à toutes les personnes) : int.
À l'inverse de la voix active, le participe n'a pas de désinence particulière pour la voix réfléchie : In va int tipokeson dankar. = Il chante en se rasant.
- On retrouve, dans la voix réciproque, une construction analogue à celle de la voix réfléchie ; seul le pronom change :
- Sin va int disuked = Ils se regardent (chacun, dans une glace)
- Sin va sint disuked = Ils se regardent (l'un l'autre, les uns les autres)
- La voix complétive est un peu particulière, puisque le sujet joue, en quelque sorte, le rôle de complément d'objet INDIRECT. La particule distinctive est mbi.
- Rin mbi trakus = Quelqu'un qui pense à toi.
Types de verbes
Transitivité
Un verbe est transitif lorsqu'il peut être complété par un complément d'objet (direct ou indirect). Les compléments d'objects directs sont introduits en kotava par la préposition va. Un verbe bitransitif a, en principe, deux compléments d'objets, l'un des deux, souvent direct, est introduit par va, le complément d'objet indirect est introduit par gu.
À l'opposé, un verbe intransitif ne peut avoir aucun complément d'objet, quel qu'il soit. Certains verbes français comme fondre, noircir etc... ont la même apparence, qu'ils soient utilisés transitivement (fondre une cloche, du verre) ou intransitivement (fondre en larmes, le chocolat fond), pas en kotava. Ces verbes ont, dans leur version intransitive, le suffixe -we qui s'ajoute au radical.
Va triva in kojer = il fond le verre. Triva kojewer = Le verre fond.
Verbes impersonnels
Les verbes impersonnels sont défectifs, autrement dit, ils ne prennent pas toutes les formes que prennent les autres verbes. Ils ne sont conjugués qu'à la troisième personne dans tous les temps, modes & aspects, mais uniquement dans les modalités suivantes (sans sous-modalité) : effectif, possibilitif, apparent, habituel ou absolutif. Il existe deux formes de verbes impersonnels :
- Ceux ayant trait à la météo :
- abdar = faire humide
- afizar = faire jour
- aftar = faire clair
- awaltar = faire du soleil
- muvar = pleuvoir
- noldar = neiger
- sukar = venter
- Les verbes suivants (idées générales) deviennent des locutions verbales impersonnelles<ref>Assez peu utilisées : on préférera utiliser d'autres formes verbales.</ref>lorsqu'ils sont accompagnés de la conjonction da (que) :
- alar da = s’agir de, falloir que
- dilizer da = arriver que, se trouver que
- dojeniar da = convenir que, être bien que
- fistir da = falloir que, être obligatoire que
- gonir da = être nécessaire que
- nuvelar da = sembler que, paraître que
- rotir da = se pouvoir que, être possible que
- tir da = se trouver que, arriver que.
Verbes d'état
... et de changement d'état.
Ces verbes intransitifs se remarquent (pour la plupart d'entre eux) par leur radical verbal se terminant en -e<ref>Ces verbes, ainsi que les suivants, sont répertoriés avec le suffixe verbal non diacrité, forme la plus proche de l'infinitif, inexistant en kotava. Il suffit d'ajouter la désinence (lettre ou diacritique) pour conjuguer le verbe :
- in nazbalar = il naît
- jin tí = je suis</ref>:
- awalke = mourir
- bevula = passer pour
- folki = se croire, se voir
- ilpi = cesser d’être
- nazbala = naître
- nuvela = sembler, paraître
- nuvele = faire semblant d’être
- peste = se sentir
- rule = se trouver, se considérer
- ti = être
- trena = continuer d’être
- vanpi = devenir
- zavza = rester, demeurer.
Verbes de sensation
Également intransitifs. Se terminent tous par -e :
- aele = avoir faim
- akole = être malade
- aunde = avoir du dépit
- awalke = mourir.
Verbes de mouvement
Ces verbes, en principe intransitifs, deviennent transitifs lorsque la nature du mouvement (étendue traversée, destination) est précisée au moyen de la préposition va.
- debanya = s’asseoir
- ranya = se mettre debout
- kilde = glisser
- senya = se coucher, s’allonger
- laki = aller (sur une monture animale)
- lani = aller (à pied)
- lapi = aller (par un moyen mécanique)
- tala = voler
- vulte = courir
- puje = nager
- terige = ramper.
Exemples de compositions verbales avec verbe de mouvement personnel :
- jin va mona kolaní = j’entre dans la maison
- in va widava remtalar = il traverse la ville en volant
- in malvulter = il part en courant.
Les trois verbes qui suivent sont des verbes de mouvement non personnels, ils ont trait le plus souvent à des phénomènes physiques, voir à des concepts abstraits (spirituels, par exemple)
Ce sont :
- ni = se déplacer fluides tangibles, matières, liquides, objets autonomes (ex. eau, lave, poussière, terre, boue, glace, végétation, rochers, sang, sève, étoile, astéroïde, véhicule, plante, etc)
- sti = se déplacer fluides non palpables, ondes, objets invisibles (ex. électricité, radiations, onde, microbes, bactéries, énergie, lumière, vent, air, gaz, bruit, etc)
- fi = aller, parcourir concepts abstraits, êtres immatériels (ex. temps, pensée, idée, divinité, etc.)
Exemples de compositions verbales avec verbe de mouvement non-personnel :
- lorik va swava kofir = le dieu entre dans le(s) esprit(s)
- bixe va piluda divnir = le sable s’écoule de la plage
- suka va ewala remstir = le vent passe à travers l’île.
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