Sulmelki : Différence entre versions
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Version actuelle en date du 31 décembre 2023 à 08:19
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Année de création | 2023 | |||
Auteur | Hyeronimus | |||
Régulé par | ||||
Nombre de locuteurs | Sulmelki | |||
Parlé en | — | |||
Idéomonde associé | Ouramea | |||
Catégorie | artistique | |||
Typologie | ||||
Alphabet | alphabet Sulmelki | |||
Lexique | ||||
Version | ||||
Codes de langue | ||||
ISO 639-1 | ||||
ISO 639-2 | ||||
ISO 639-3 | ||||
Préfixe Idéopédia |
Le Sulmelki est une idéolangue créée en 2023 par Hyeronimus.
Sommaire
Contexte et histoire
Le sulmelki est la langue nationale du pays du même nom. Le pays du Sulmelki est une dépression entourée de montagnes et couverte de forêts au climat chaud et humide avec un important réseau hydrographique. Pendant très longtemps, ce territoire est resté isolé du reste du monde, constitué de centaines d’ethnies avec des parentés culturelles et linguistiques assez vagues.
L’invasion de l’empire Alkvard a bouleversé cette situation. La nationalité sulmelki a émergé en partie grâce (par l’introduction du système clanique et la création d’un système d’échange) mais surtout contre l’Alkvard par la nécessité de s’unir contre l’occupant.
Certains créoles sont apparus par le rapprochement plus ou moins forcé des tribus d’où a été forgé la langue sulmelki. Il s’agit donc au départ d’une langue auxiliaire mais à laquelle on a gardé volontairement une certaine complexité afin d’être difficile à apprendre par l’occupant. Après s’être libéré de l’empire, le Sulmelki a connu un fort sentiment national. Comme la langue avait été un instrument de l’indépendance, elle a eu un grand succès au point de devenir lalangue native majoritaire, faisant souvent disparaître des langues plus locales.
Les habitants du Sulmelki et par conséquent les locuteurs du sulmelki, sont en majorité des Anourdaïs, sorte de batraciens bipèdes à hermaphrodisme successif.
Généralités
Le Sulmelki est une langue flexionnelle avec une seule déclinaison mais de très nombreux cas L’ordre de la phrase est agent/patient Les adjectifs sont placés après les substantifs
Prononciation
a \a\ à \ɑ\ è \ɛ\ é \e\ œ \ø\ e \œ\ i \i\ î \i\ antériorisé o \o\ ô \ɔ\ u \u\ ù \y\ û \y\ antériorisé ŵ \ʍ\ w sourd h \h\ ÿ /j/ y court (suit toujours une voyelle avec laquelle il forme un son unique) ' voyelle longue |
b \b\ c \ʃ\ k \k\ d \d\ f \f\ g \g\ j \ʒ\ l \l\ m \m\ |
n \n\ p \p\ r \ɻ\ s \s\ t \t\ v \v\ w \w\ w sonore yy \j\ consonantique z \z\ ĥ déglutition entre deux consonnes |
Syntaxe
Action transitive
Lorsque le contexte suffit, on emploie le nominatif pour l’agent suivi de l’accusatif pour le patient
Gal ôhiâki « le feu brûle la forêt »
Ici on peut déduire le sens car c’est l’action la plus probable du sujet sur l’objet, mais il est courant que cela ne suffise pas. Par exemple dans la phrase:
Àrĥseràn ôcdéki « la salamandre géante fait quelque chose à un œuf»
On n’a pas d’indication sur la nature de l’action. Pour cela, le Sulmelki emploie plusieurs méthodes :
- les cas-agents
Àrĥseràwo' ôcdéki cas perceptif : « la salamandre géante perçoit un œuf »
Àrĥseràôho ôcdéki cas productif : « la salamandre géante pond un œuf »
- les cas-patients
Àrĥseràn ôcdébalè cas absorptif : « la salamandre géante mange un œuf »
Àrĥseràn ôcdétà cas destructif : « la salamandre géante brise un œuf »
Les cas-agents concernent la façon dont l’agent agit sur le patient et les cas-patients le genre d’action subie.
- les modalités
Les modalités sont une classe grammaticale de mots qui donnent un contour à l’action. Par exemple regoà concerne le fait d’ébaucher, de dégrossir
di regoà àvadaki « je dégrossis un tronc »
di regoà raldœki « je me fais une première idée de la situation »
Certaines modalités sont non motivées mais on peut en construire à partir d’un autre mot en y ajoutant le préfixe dœ
di dœbu’àcô ya’piki « je vernis un vase » avec bu'àcô "brillant"
Les modalités peuvent être placées après l’agent ou le patient mais certaines changent de sens selon leurs positions. Pour reprendre l’exemple précédent :
di ya’piki dœbu’àcô « je fais briller un vase »
Certains mots comme des adjectifs peuvent se passer de ce préfixe.
di ulà’à u’èmérki « je peins la pirogue en rouge » (ici l’adjectif est placé après l’agent, sinon cela aurait signifié « je fais quelque chose à la pirogue rouge »)
Mais on évite cette omission si le sens est douteux
- les tonalités
Les tonalités indiquent plutôt une coloration, une atmosphère, une qualité plus imprécise que les modalités. Par exemple glàk suggère quelque chose fait en une fois, de façon soudaine, sans y mettre de forme.
àrĥseràn glàk ôcdéki « la salamandre géante gobe un œuf»
Ci glàk hùrdoki « tu bâcles une peinture'
Les tonalités peuvent souvent avoir plusieurs sens selon le contexte. Ainsi rakĥrak « bruit de raclement » peut aussi exprimer une façon désagréable de se comporter.
Ci rakĥrak dèd « tu es revêche avec moi » (pronom au datif).
Et comme pour les modalités, elles peuvent changer de sens selon leur place dans la phrase :
Di rakĥrak ja’làki « je frotte un vêtement »
Di ja’làki rakĥrak « j’enfile un vêtement rêche »
- il existe aussi des tonalités de moyen
Certains adverbes de moyen issus des langues ovôpàcdé permettent de préciser l'action
Di moÿdolio fà'ru "je ramasse du bois" (je collecte du bois manuellement)
Di moÿdolio éyyàfà "je coupe du bois" (je collecte du bois avec un objet tranchant)
- la combinaison des cas
L’ajout d’un terme au datif ou à l’instrumental permet également de préciser l’action
àrĥseràn ôcdéki cicikunid « la salamandre géante donne des œufs à (ses) petits » (le datif permet de comprendre qu’on a l’action d’un don)
di dumo’ki lùcas « je coupe un arbre à la hache ». Ici c’est le moyen de l’action à l'instrumental qui permet d’en comprendre la nature
À noter pour ce dernier exemple: il n'est pas rare que l'outil avec lequel on accomplit l'action devienne le sujet
lùca di'a dumo'ki "la hache de moi fait quelque chose à l'arbre" ("ma hache abat l'arbre). La personne qui manie l'outil est indiquée par le génitif mais on peut omettre cette précision si le contexte permet de le déduire. Il est possible aussi d'avoir un double sujet au nominatif:
di lùca dumo'ki "je la hache fait quelque chose à l'arbre"
Ces différentes méthodes pour décrire l’action peuvent bien sûr se combiner entre elles
Action transitive impersonnelle
Il s'agit d'actions où le patient subit un phénomène sans agent déterminé, souvent traduits par des verbes intransitifs en français
Cela peut concerner des cas où le patient subit un phénomène.
èlsé’ dig « j’ai faim » (faim au nominatif, pronom personnel à l’accusatif)
mèlbié dèd "je vieillis" (vieillesse au nominatif, pronom personnel au datif)
Dans ce type d'action, le patient peut être à l'accusatif ou au datif.
Action intransitive impersonnelle
phénomènes sans patient déterminés:
u’r « il pleut »
Action intransitive personnelle et l’action réfléchie
Ici l’agent agit sur lui-même ou sur aucun patient en dehors de lui. Il est au nominatif suivi d’un nom d’action à l’instrumental :
Àrĥseràn ogelis « la salamandre géante nage »
Tèr sîyas « iel se lave »
Déclinaison
Le pluriel est en général marqué par l'ajout de la lettre n à la fin. Les pluriels irréguliers sont signalés par une astérisque
les cas-agent
singulier | pluriel | exemple et précisions | |
nominatif | non marqué ou ka | *kan | |
contributif l'agent contribue à l'action sans y être directement impliqué |
talà | talàn | |
perceptif le sujet perçoit l’objet, a un sentiment ou a une pensée, un sentiment sur lui (cas semi-récursif) |
wo' | wo'n | Àrĥseràwo' ôcdéki "la salamandre géante perçoit un œuf" le sens ou le sentiment impliqué peut être à l’instrumental mais est plus souvent l'agent suivi d'un génitif si nécessaire: nudewo' nèuràki "on voit un chien" cerawo' di'a vayàki "j'aime la musique" (attrait.perceptif moi.génitif musique.accusatif |
productif l'agent fabrique ou donne naissance au patient |
ôho | *ôno | |
débutant l'agent commence à faire quelque chose au patient |
iad | *iadan | gâlonĥiad noÿmiki "le golacha ouvre un livre" |
finissant l'agent cesse de faire quelque chose au patient |
dul | *dulun | didul àcôdoki "j'enlève une tunique" |
causatif l'agent fait faire une action au patient (cas récursif) |
gél | *gén | |
narratif l'agent relate quelque chose par la parole sauf autre mention (cas récursif ) |
muré | murén | |
prescriptif l'agent prescrit au patient de faire quelque chose (cas récursif) |
màvà | màvàn |
les cas-patients
singulier | pluriel | exemple et précisions | |
accusatif | ki | *nik | |
absorptif le patient est consommé ou absorbé | balè | balèn | |
destructif le patient est tué ou détruit | tà | *tàn | |
bénéfactif le patient subit une action qui lui est profitable |
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agressif le patient subit une action qui lui est néfaste |
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captatif le patient est pris, collecté | lio | lino, lion |
les cas spatio-temporels
- Les cas spatio-temporels s'applique aux compléments circonstanciels:
di èzité kàelà'di "je viens de la maison je vais vers le lac"
di ba'sibalè èglèdœ "je mange de la salade pendant le matin"
- Placé sur un substantif qui n’est pas un complément de lieu ou de temps, ces cas marque un déplacement relatif au lieu d’où ce situe l’action :
didi "j'arrive, je viens"
didul "je sors"
- Avec un agent au causatif, cela permet aussi de décrire un déplacement provoqué par l'agent:
digél cetirodul "je sors la table"
- Cette série de cas sert également à marquer le temps en la plaçant devant le substantif. On l'ajoute au patient d'une action transitive et à l'agent d'une action intransitive:
nèurà inàya'pitàn "le chien a cassé le vase"
tétèr sîyas « iel vient de se laver »
- Dans une action transitive impersonnelle, placer un cas spatio-temporel sur un mot au nominatif permet de rendre un changement d'état
ala'rdi ma'haki "la viande va être froide"
égrèiad dawà'ki "l'être en phase femelle entre en phase mâle"
- Les cas spatio-temporels servent également à construire certaines forme de récursivité
- Des adverbes de lieux et de temps en Sulmelki peuvent être remplacés par un substantif accompagné d'un cas spatio-temporel
singulier | pluriel | correspondance temporelle | |
locatif lieu où l'on est, moment d'une action |
dè | dèn | présent |
allatif lieu où l’on va, moment jusqu’auquel se déroule une action |
dù | nùd | futur proche |
ablatif lieu d’où l’on vient, moment depuis lequel se déroule une action |
té | tén | passé proche |
inessif lieu à l’intérieur duquel on est, période dans laquelle se déroule une action |
dœ | dœn | présent d'une action prolongée |
illatif lieu ou période où l'on entre |
iad | *iadan | action prolongée passée et terminée |
élatif lieu ou période d'où l'on sort |
dul | *dulun | action prolongée future non commencée |
perlatif 1 lieu traversé, durée | cé après une voyelle icé après une consonne |
*nicé | |
perlatif 2 lieu traversé, entièrement période du début à la fin |
pi'a | pi'an | |
antessif avant, en deçà, en amont | înà | înàn | passé |
postessif après, au delà, en aval | néà | néàn | futur |
exessif hors de | bà | bàn | |
proximatif contre, à côté | cà | càn | comme, ainsi que1 s'emploie aussi pour les comparatifs |
adessif aux environs, à proximité | làc | làcàn | simultanéité2 |
1 il ne s'agit pas ici de marquer le temps mais la similarité entre deux actions pas nécessairement simultanée
2 c'est le contraire du cas précédent, on marque ici la simultanéité de deux actions sans liens de causalité ou de similarité
autres cas syntaxiques
singulier | pluriel | exemple et précisions | |
génitif qui possède ou englobe | mi'a | *ni'ma | |
causal cause d'une action (cas semi-récursif) |
tù | tùn | ce cas est rarement employé comme semi-récursif, on lui préfère généralement l'enchâssement par succession avec l'ablatif |
instrumental moyen d'une action | s après une voyelle is après une consonne |
*nis | |
datif destinataire ou but d'une action |
di | *nid | |
extractif objet à qui l'on prend quelque chose | té | tén | |
comitatif accompagnement | ti'a | ti'an | |
négatif absence de quelque chose | gà | gàn | se place après le premier cas |
cas sémantiques
ces cas modifient le sens du mot. On peut y ajouter la terminaison d'un cas syntaxique
singulier | pluriel | exemple et précisions | |
partitif qui contient plusieurs exemplaires de quelque chose |
lpà' àlpà après une consonne |
lpàn àlpàn | |
répétitif marque la répétition d'une action |
abù' |
abùn |
Pronoms
Pronoms personnels
Les pronoms personnels s’emploient comme les autres objets à ceci près que la déclinaison en est irrégulière. À la première personne du pluriel, il y a également un « nous » inclusif et un « nous » exclusif selon qu’on inclut ou non l’auditeur
Pour les autres cas-agents et pour les cas spatio-temporels, ont ajoute la terminaison régulière au pronom nominatif et pour les autres cas-patients, la terminaison régulière au pronom à l'accusatif. Par exemple, le perceptif de la première personne est diwo' et l'absorptif de la troisième personne est trègĥbalé
- singulier
1ere personne | 2e personne | 3e personne | 3e personne indéfini | |
nominatif | di | ci | tèr | gal |
accusatif | dig | cig | trèg | gika |
génitif | di'a | ci'a | téhi'a | gi'a |
datif | dèd | cèd | tèd | gad |
instrumental | dis | cik | tès | gas |
causal | dimo | cimo | tôrm | gaté |
ablatif | di'to | ci'to | tè'to | ga'to |
- pluriel
1ere personne inclusive | 1ere personne exclusive | 2e personne | 3e personne | |
nominatif | vil | fid | ràn | tôl |
accusatif | vigi | figi | ràgi | tôgo |
génitif | vini'a | fini'a | ràgi'a | tôni'a |
datif | vivid | fid | ràd | tôd |
instrumental | vis | fis | ràs | tôs |
causal | vimio | fimo | ramo | tôlmo |
ablatif | vitio | fidio | ridio | tôtio |
Pronoms indéfinis
Certains pronoms indéfinis sont construits avec un adjectif ou un substantif à qui on enlève la dernière syllabe et qu'on prolonge par le pronom personnel indéfini et qui donnera sa terminaison au pronom ainsi créé. Par exemple:
Avec l'adjectif tùnà "tous" on construit tùgal, tùgika
Avec u'n, u'naki "personne": u’nagal, u’nagika "quelqu'un"
Avec iom, iomĥki "chose": iomĥgal, iomĥgika "quelque chose"
Enchâssement
enchâssement à double fonction
- l'enchâssement d'actions peut se faire de deux manières différentes. La première, la plus courante, consiste à donner au terme commun aux actions les terminaisons correspondantes à sa fonction dans ces actions, dans l'ordre où elles s'exprime
Àrĥseràn inànéuràbalèka inàôcdébalé "la salamandre géante a mangé un chien qui a mangé un œuf" (salamandre géante·nominatif antessif·chien·absoprtif·nominatif antessif·œuf·absorptif)
Ici néurâ, nèuràki "chien" porte la terminaison de l'absorptif en tant que patient de la première action et du nominatif en tant qu'agent de la seconde.
do témawàtàs u'émèrôno "j'ai cassé l'herminette avec laquelle je fabrique des pirogues" (je·nominatif passé proche·herminette·destructif·instrumental pirogue·productif)
Ici mawakào, mawàki "herminette" porte la terminaison du destructif qui correspond à la première action et celle de l'instrumental qui annonce sa fonction dans la seconde action. Comme l'agent est le même dans les deux actions, il n'est pas répété.
enchâssement par succession
- la seconde manière consiste en deux actions transitives indépendantes mais en ajoutant un cas locatif sur l'agent de la seconde pour exprimer certaines interactions
Avec une action qui en nécessite une autre pour se dérouler, on emploie l'ablatif (lieu d'où l'on vient)
ci boŵobalèn ditéka tôlino "tu manges les boloïs que j'ai cueillis" (tu·nominatif boloïs·absorptif pluriel, je·ablatif·nominatif ils·captatif pluriel)
À noter que le cas locatif est inséré avant le cas de l'agent. En effet, en le plaçant après, la phrase voudrait dire "tu manges les boloïs depuis que j'en cueille"
L'allatif (lieu où l'on va) exprime une conséquence probable, sinon certaine d'une action:
L'élatif (lieu d'où l'on sort) exprime la cause d'une action. Le plus souvent, c'est une situation indésirable qui motive la première action
L'illatif (lieu où l'on entre) exprime le but d'une action.
Le perlatif 1 (lieu traversé) exprime une condition réalisable
ci'cé za'nàbalè ci'a, néàgalwo' lôvonik àdù cèd "si tu manges ta purée de légume, ça te fera de beaux cheveux" (tu·perlatif 1 purée·absorptif tu·génitif, postessif·on·perceptif cheveux·accusatif pluriel beau tu·datif)
Le perlatif 2 (lieu traversé du début à la fin) exprime une condition qui n'est plus réalisable
cas semi-récursifs et récursifs
- dans les cas semi-récursifs (notamment le cas perceptif) on marque la terminaison de l'action enchâssée sur le terme commun, mais on ne marque pas celle de l'action principale, sauf lorsqu'on a un risque de confusion de sens.
cerawo' di'a nivà't agè’vôs àlĥcàrgoti'agà "j'aime qu'un plan se déroule sans accroc" (appréciation·perceptif je·génitif plan·nominatif déroulement·instrumental accroc·comitatif·négatif (ici on a plan au nominatif en tant qu'agent de l'action enchâssée mais on n'y ajoute pas la flexion de l'accusatif)
- Pour les cas récursifs on ne marque également que le cas de l'action enchâssé. Les cas récursifs concernent des actions qui impliquent nécessairement une action enchâssée. Il en existe trois, le narratif, le causatif et le prescriptif.
- Avec le narratif, l'agent relate quelque chose, exprime un évènement sans agir dessus à ce moment. Par défaut, cela concerne une narration orale mais on emploie aussi ce cas pour l'écrit, la pensée
tèrmuré néurà ôcdébalé "il dit que le chien mange un œuf" (il.narratif chien··nominatif œuf·absorptif)
L'opinion, les souvenirs, ainsi que les renseignements qu'on a entendus ou lus peuvent être exprimés via le narratif plutôt que par le perceptif. Cela s'emploie pour suggérer quelque chose de plus ou moins élaboré sur le long terme plutôt qu'un ressenti immédiat et non réfléchi.
go'vémuré di'a kotîkan lè'mémi'a tôl norbègan "je croyais que les chasseurs d'arche c'était des balaises" (opinion·expressif je·génitif chasseur·nominatif pluriel hutte à masques·narratif il·nominatif pluriel balaise·nominatif pluriel)
Le narratif peut souvent être redondant avec l'évidentialité. L'évidentialité met cependant plus l'accent sur la fiabilité d'une information tandis que le narratif le fait sur sa transmission.
- Avec le causatif, l'agent fait agir l'agent indirect
dicû'gèl tôl iadĥdulàs "le dichu ne les fait plus chanter" (dichu·causatif ils·nominatif pluriel illatif·chant·instrumental)
- Avec le prescriptif, l'agent demande, conseille ou ordonne de faire quelque chose à un agent indirect.
galmàvà digél daî'nudù alà'r. Alà'rùdù cig vi'cègà "on m'a dit d'apporter un repas froid. Tu vas pas tarder à refroidir" (pronom indéfini·prescriptif je·causatif repas·allatif froid. Froid·allatif tu·accusatif retard·négatif)
Comparatifs et superlatifs
- Le Sulmelki traite les comparatifs avec deux adjectifs opposés et avec le deuxième terme de la comparaison au proximatif.Si celui-ci comporte d'autres flexions, le proximatif est en dernier
gorin cicik aléià'càn ma "le ruisseau est plus petit que la rivière" (ruisseau petit rivière·proximatif grand)
On peut souvent supprimer soit le deuxième adjectif soit la flexion du proximatif, surtout à l'oral.
- Le pronom personnel indéfini permet de relativiser une qualité:
- L'adjectif indéfini tùnà et le pronom indéfini tùgal permet de créer les superlatifs
Évidentialité, question et négation
L’évidentialité d’une phrase peut être exprimée par un substantif décliné au cas évidentiel (terminaison wà’, wà’n. Cela peut préciser à la fois d’où l’on tiens l’information et le degré de certitude qu’on lui donne. Cette certitude est évaluée par les informations que l'on possède mais n'exprime pas une opinion.
cério’wa’ di’a’ cerawo' ci’a ba’siki « mon sœur-frère m’a dit que tu aimais la salade »
uluÿwa’ cerawo' ci’a ba’siki « une rumeur prétend que tu aimes la salade »
En théorie, n’importe quel substantif peut être employé mais un certain nombre sont consacrés par l’usage :
- Une information sur laquelle on a pu faire ses propres observations est exprimée par les parties du corps (à noter que le doute s’exprime par des parties du corps que les Anourdaïs n’ont pas). On sous-entend une affirmation de ce genre « c’est vrai comme si je l’avais touché avec ma main » ou « comme si je l’avais touché avec mes ailes (et comme je n’ai pas d’aile, c’est faux) »
ragawa’ (main) tout à fait sûr
toÿfowa’ (pied) très probable
nudewa’ (yeux, regard) assez probable
bàjewa’ (dos) sans certitude
ovéwa’ (palme) douteux
goréwa’ (nageoire) peu probable
ézawa’ (aile) faux
- Information issue du savoir collectif :
sùlmawa’ (pays) tout à fait sûr
sertiwa’ (clan) très probable
tocowa’ (village) assez probable
u’vewa’ (zone au-dessus de la canopée) incertain
alvarwa’ (Alkvard) très peu probable (à l’époque de l’occupation par l’empire d’Alkvard, les
nouvelles qui en venaient pouvaient être considérées comme douteuses)
ségluwa’ (zone interdite) faux
Pour ces deux catégories d'évidentialités, le pluriel sert à renforcer son propos:
- Autres emplois usuels :
èlfewa’ (fleuve) parole collective assez fiable
uluÿwa’ (nuage) rumeur incertaine et inconstante
Question
L’évidentialité se place en général avant l’agent , sauf quand elle sert à construire une question fermée où elle se retrouve en fin de phrase. On emploie dans ce cas bàjewa’ pour une question concernant l’interlocuteur ou en tout cas dont iel connaît nécessairement la réponse. U’vewa’ construit une question concernant un domaine plus général. Étant d’un usage courant, on les raccourcit souvent sous les formes jewa’ et vewa’
cerawo' ci’a ba’siki jewa’ ? « est-ce que tu aimes la salade ? »
La grammaire Sulmelki ne permet pas les questions ouvertes. On l'exprime par deux façons:
- la plus courante consiste à employer une question fermée avec un terme général ou un pronom indéfini. Pour traduire par exemple "qui es tu?" on peut dire:
ci u’nagal jewa'? littéralement "es tu quelqu'un?"
Autres exemples:
gal iom vewa'? "est-ce que c'est une chose?" ("qu'est-ce que c'est?")
ci gàzĥté jewa'? "est-ce que tu viens d'un lieu?" (d'où viens-tu?)
- la seconde méthode consiste à prendre une question fermée dont la réponse est forcément négative et qui appelle donc à une rectification
u'àmrta lag lodoÿ di'a vewa'? "est-ce que la pirogue est sur ma tête?" ("où est la pirogue?)
On peut employer et inventer n'importe quelle question fermée, ce qui peut être un moyen d'adopter différentes tonalités dans sa question, comme la poésie, l'humour, l'agressivité ou la vulgarité. Il existe cependant des questions d'une pratique collective (qui peuvent varier selon les régions et générations). Dans les exemples ci-dessous, il n'est pas rare que l'adjectif soit absent.
Identité d'une chose: sônôÿ hà'mi'a vewa'? "oreille de poisson?" ("qu'est-ce que c'est?")
Identité d'un être: hà'aÿs dô'ti'an vewa'? "poisson à plumes?" ("qui est-ce?", "qui es-tu?")
Dans les deux cas précédents, le pronom personnel désignant l'objet de la question peut être omis s'il est déductible du contexte
Lieu: u'lu gèci vewa'? "montagne plate"
imîn vewa'? "Ciel" (pour un lieu proche)
Moment: carkà la'tàc vewa'? "quinzième lune"
Moyen: urômis nô'c vewa'? "avec une pelle en laine"
Raison: ovôtù dulàki vewa'? "à cause de l'herbe qui chante'
Quantité: on prend un nombre qui est très inférieur ou très supérieur à une réponse plausible
Négation
Ézawa’' et ségluwa’'' servent également à marquer la négation. Bien qu’on ne devrait normalement pas l’employer pour une connaissance collective, 'ézawa’' s’est aussi imposé dans les deux usages et souvent sous la forme raccourcie 'zawa’
zawa’ cerawo' di’a ba’siki « je n’aime pas la salade »
Divers
- il n'y a ni article ni adjectifs démonstratifs en Sulmelki. On peut employer cependant des adverbes de lieu pour indiquer quelque chose de précis.
noÿm ra'g "ce livre"
modalités les plus utilisées
- nil après l’agent marque la possibilité
di nil céèlbalé « je peux manger la soupe »
après le patient : ouverture, commencement, mise en état actif
di ahaÿki nil « j’ouvre la porte »
di èlrèki nil « j’allume une torche »
- hà’l après l’agent marque l’obligation
di hà’l céèlbalé « je dois manger la soupe »
après le patient : fermeture ou arrêt, mise en état passif
di ahaÿki hà’l « je ferme la porte »
di èlrèki hà’l « j’éteins une torche »
La fermeture dans cet exemple comme l’ouverture dans l’autre implique qu’on puisse faire facilement l’action inverse (il ne s’agit pas de percer une ouverture ou de combler un passage)
- eral après l'agent marque la volonté.
di eral céèlbalé "je veux manger la soupe"
Après le patient, marque la nécessité
'di céèlbalé eral "il faut que je mange la soupe"
tonalités les plus utilisées
vàvà suggère une action qui va s’effectuer à l’instant mais aussi, quand on s’adresse à quelqu’un d’autre, l’exhortation à agir rapidement
Nombres
à partir du quatrième, les nombres ordinaux se construisent avec le nombre cardinal précédent et le suffixe ic après une consonne et c après une voyelle
base 10 | base 24 | cardinaux | ordinaux (premier, deuxième...) |
0 | 0 | sifoÿ | |
1 | 1 | acè / hoÿ | nèg |
2 | 2 | wàr | hoÿ |
3 | 3 | lupo | gur |
4 | 4 | walà | lupoc |
5 | 5 | bome | walàc |
6 | 6 | lomér | bomec |
7 | 7 | hatù | loméric |
8 | 8 | cipè | hatùc |
9 | 9 | godo | cipèc |
10 | A | tig | godoc |
11 | B | tûta | tigic |
12 | C | ràdo | tûtac |
13 | D | yeu' | ràdoc |
14 | E | la'tà | yeu'c |
15 | F | moŵéÿ | la'tàc |
16 | G | jiyôl | moŵéÿic |
17 | H | iagomà | jiyôlic |
18 | I | yyagékà | |
19 | J | ràloàc | |
20 | K | ràlokà | |
21 | L | ràlolu | |
22 | M | ràlolàrà | |
23 | N | éporka | |
24 | 10 | melor | |
48 | 20 | àyadar | |
72 | 30 | èrgè | |
96 | 40 | lùroyé | |
120 | 50 | làvœl | |
576 | 100 | aléiàÿ | |
1152 | 200 | ôhià | |
13824 | 1000 | lo'da |