Phrase : Différence entre versions
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Dans beaucoup de langues, (à l'exception de quelques langues expérimentales), on rencontre, dans une phrase courante simple (constituée d'une seule proposition indépendante) au moin un sujet (représenté par un nom ou un pronom) représentant l'acteur d'un procès (action, déplacement, état, changement d'état) et le procès lui-même (représenté par un verbe). | Dans beaucoup de langues, (à l'exception de quelques langues expérimentales), on rencontre, dans une phrase courante simple (constituée d'une seule proposition indépendante) au moin un sujet (représenté par un nom ou un pronom) représentant l'acteur d'un procès (action, déplacement, état, changement d'état) et le procès lui-même (représenté par un verbe). | ||
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− | À la différence de la précédente, le sens de la proposition principale dépend plus ou moins d'une ou plusieurs propositions "annexes". Ces propositions jouent le rôle de compléments, soit d'un des noms (ou adjectifs ou adverbes) constituant la proposition principale (ce nom peut être un sujet, un complément d'objet, un complément circonstanciel) soit du verbe (<font color=orange>COD</font>, complément circonstanciel) de la proposition principale. Par ailleurs, une <font color=green>proposition principale</font> peut très bien être coordonnée à une <font color=blue>propositrion indépendante</font> : | + | À la différence de la précédente, le sens de la proposition principale dépend plus ou moins d'une ou plusieurs propositions "annexes". Ces propositions jouent le rôle de compléments, soit d'un des noms (ou adjectifs ou adverbes) constituant la proposition principale (ce nom peut être un sujet, un complément d'objet, un complément circonstanciel) soit du verbe (<font color=orange>COD</font>, complément circonstanciel) de la proposition principale. Par ailleurs, une <font color=green>proposition principale</font> peut très bien être coordonnée à une <font color=blue>propositrion indépendante</font><ref>Par contre, une proposition subordonnée ne pourrait pas, c'est évident, être coordonnée ou juxtaposée à une proposition indépendante ; elle ne peut être coordonnée ou juxtaposée qu'à une autre subordonnée À LA MÊME proposition principale : |
+ | :Je savais qu'on ne pourrait pas finir avant lundi et que les risques n'étaient pas négligeables. | ||
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Version actuelle en date du 18 janvier 2015 à 11:06
La phrase ou nexus est un ensemble de mots qui, disposés dans un certain ordre et munis de flexions adéquates<ref>...dans le cas de langues flexionnelles</ref> constituent soit un (non-)événement, une interrogation, une prescription ou une émotion destinée à être comprise pour qui la lit ou l'entend.
Dans beaucoup de langues, (à l'exception de quelques langues expérimentales), on rencontre, dans une phrase courante simple (constituée d'une seule proposition indépendante) au moin un sujet (représenté par un nom ou un pronom) représentant l'acteur d'un procès (action, déplacement, état, changement d'état) et le procès lui-même (représenté par un verbe).
Selon le type de verbe (d'état, transitif direct, indirect), cette phrase embryonnaire peut être (ou parfois : doit être) complétée par un attribut (du sujet), ou bien un complément d'objet (direct, indirect, second...).
Certaines phrases sont même encore moins fournies, comme par exemple bon nombre de phrases impératives, comme "partons" ou bien encore certaines phrases exclamatives, comme « Bordel ! La chaudière ! ». Mais ces cas ne sauraient consituer une règle générale.
La construction de la phrase, de la plus simple (un seul mot) à la plus complexe (plusieurs propositions, parfois même imbriquées les unes dans les autres) obéit à plusieurs règles, qui diffèrent d'une langue à l'autre ; même si, dans certains idiomes, tant naturels qu'inventés de toutes pièces par un seul auteur, on peut trouver quelques similitudes. Parmi ces règles, il y a évidemment la syntaxe, autrement dit, l'ordre d'apparition des mots dans la phrase. Par ailleurs, il y a les lois qui régissent chaque mot de la phrase : le nom, le verbe etc. Enfin, il convient que tout cet ensemble ait non seulement un sens, mais surtout celui voulu par la personne qui s'exprime ! Ainsi, par exemple "mange chat oiseau" peut tout aussi bien exprimer une idée avec une syntaxe VSC et une autre avec une syntaxe VCS.
Sommaire
De la phrase comme un jeu de construction
Maintenant, imaginez que vous ayez une série de mots (on va faire simple : créer une proposition indépendante avec juste des noms, un verbe parmi ceux proposés (qu'on laissera au présent de l'indicatif), deux articles & une préposition) avec lesquel vous allez créer
- Un maximum de phrases grammaticalement correctes
- Un maximum de phrases ayant un sens, même si celui peut paraître étrange au premier abord.
Noms | Verbes | Préposition | Articles |
---|---|---|---|
Anna
fille grenouille morue Strasbourg |
être
manger aller |
à | la
une |
Ainsi, on peut toujours avoir
- Anna mange une grenouille
- Anna est une fille
- Anna va à Strasbourg.
Pour l'instant, rien de très original, on peut toujours remplacer "grenouille" par "morue", on garde la même structure : SVO et la même idée. Si on intervertit les noms, on aura :
- Une grenouille mange Anna : grammaticalement correcte, mais peu probable
- Une fille est Anna : compréhensible, mais la syntaxe est gênante
- À Strasbourg va Anna : idem.
On a aussi la possibilité de modifier un (ou plus) des mots de chaque phrase :
- Anna est une grenouille (pourquoi pas)
- Anna est une morue (Ohh !!! choquant !)
- une grenouille est à Strasbourg (pourquoi pas)
Là encore, le sens n'est pas trop écorché, et la grammaire est respectée.
- Strasbourg est une fille
- Une morue mange une grenouille
- Une fille mange Anna (cannibalisme ?)
- Une grenouille va à une morue
La syntaxe est toujours bonne, mais les textes deviennent franchement surréalistes !
Certes, d'autres possibilités existent, mais certaines d'entre elles n'ont plus aucune signification ou bien ont une syntaxe complètement désarticulée.
La phrase complexe
Jusqu'ici, il n'était question que d'une seule proposition indépendante ; mais il est quand même fréquent qu'une phrase ne se contente pas d'une seule proposition. Si la phrase simple est faite d'une seule proposition contenant en principe un sujet, un verbe conjugué et, assez souvent, il faut le dire, un complément d'objet et/ou un circonstant ; la phrase composée ou complexe est formée d'un certain nombre de propositions, chacune formée d'un verbe, d'un sujet... Ces propositions ayant bien sûr une certaine relation entre elles (sinon, autant faire deux phrases) !
Propositions indépendantes
La phrase peut donc être composée de plusieurs propositions, mises bout à bout, reliées soit par une conjonction de coordination :
- FLVCTVAT NEC MERGITVR
- Je sais rien mais je dirai tout !
- Tout avait l'air correct, or je n'étais pas encore convaincu.
soit par une ponctuation adéquate (propositions juxtaposées) :
- Il a dit : « Je n'en sais rien ».
- Il pleut ; je me demande si on va sortir.
- Il a dit ça ? j'y crois pas !<ref>"Il a dit ça ? J'y crois pas !" auraient été deux phrases distinctes, à cause de la majuscule débutant la deuxième.</ref>
Ces propositions n'ont aucune interdépendance grammaticale entre elle, autrement dit, aucune n'est le complément d'un des composants de l'autre.
Proposition principale
À la différence de la précédente, le sens de la proposition principale dépend plus ou moins d'une ou plusieurs propositions "annexes". Ces propositions jouent le rôle de compléments, soit d'un des noms (ou adjectifs ou adverbes) constituant la proposition principale (ce nom peut être un sujet, un complément d'objet, un complément circonstanciel) soit du verbe (COD, complément circonstanciel) de la proposition principale. Par ailleurs, une proposition principale peut très bien être coordonnée à une propositrion indépendante<ref>Par contre, une proposition subordonnée ne pourrait pas, c'est évident, être coordonnée ou juxtaposée à une proposition indépendante ; elle ne peut être coordonnée ou juxtaposée qu'à une autre subordonnée À LA MÊME proposition principale :
- Je savais qu'on ne pourrait pas finir avant lundi et que les risques n'étaient pas négligeables.
Si on enlève le deuxième "que" (introduisant la deuxième subordonnée), la dernière proposition devient coordonnée à la principale.</ref>:
- Il était en colère or je lui ai quand même dit qu'il ne m'impressionnait pas.
Proposition subordonnée
Cette proposition est donc dépendante de la proposition principale, quelle soit complément du verbe (conjonctive, infinitive) ou d'un autre mot (relative). Elle est, en quelque sorte un satellite de la proposition principale et se trouve, le plus souvent acollée à elle (au début, à proximité de l'antécédent, du verbe etc...). Toutefois, il peut arriver que le "satellite" soit plus éloigné que prévu, exemple : <poem>— Il est parti. — Quand ? À ce moment, un avion de ligne qui venait de décoller passa juste au dessus de la maison. — ... — Quand ? — Avant que tu viennes.</poem>
"Avant que tu viennes" est bien une proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de temps de "est parti", un verbe situé bien en avant dans le texte, séparé par deux phrases interrogatives toutes simples (« quand ? ») encadrant une troisième, déclarative, quand même constituée d'une proposition principale et d'une subordonnée relative !
La phrase dans les idéolangues
Liste non définitive. Ça va d'soi !
<references/>