Interfrançais : Différence entre versions
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Ces différentes manières existent dans différentes langues, indo-européennes ou non. Les deux dernières sont issues du breton, dont certaines tournures sont bien éloignées du latin ! | Ces différentes manières existent dans différentes langues, indo-européennes ou non. Les deux dernières sont issues du breton, dont certaines tournures sont bien éloignées du latin ! | ||
− | Notre conception moderne de la syntaxe (en français et même en anglais) est calquée sur le grec et le latin. Il est nécessaire d'en avoir conscience lorsque nous créons une [[idéolangue]]. Un certain nombre de tournures ont été abandonnées au cours du temps sous prétexte qu'elles étaient "poétiques". En fait, ces tournures avaient pour but d'orienter différemment la compréhension de l'ensemble des unités constituant la phrase. La syntaxe est en tout cas un processus qui | + | Notre conception moderne de la syntaxe (en français et même en anglais) est calquée sur le grec et le latin. Il est nécessaire d'en avoir conscience lorsque nous créons une [[idéolangue]]. Un certain nombre de tournures ont été abandonnées au cours du temps sous prétexte qu'elles étaient "poétiques". En fait, ces tournures avaient pour but d'orienter différemment la compréhension de l'ensemble des unités constituant la phrase. La syntaxe est en tout cas un processus qui échappe à tout schéma préconçu. Prenons par exemple le verset 14 du chapitre 1 de la "Baghavad Gita", traduit mot à mot : ''Après par de blancs chevaux attelés à dans le grand char situé Krishna Arjuna aussi certes divines conques soufflèrent'' (dans l'autre camp, debout sur leur vaste char attelé à des chevaux blancs, Krishna et Arjuna soufflent dans leurs conques divines). |
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Le lexique interfrançais est constitué essentiellement de mots d'origine française. Toutefois, le principe de "prononciation minimale" permet d'intégrer des mots provenant de langues diverses, même non indo-européennes. La règle est de considérer seulement l'écriture dans sa forme latine, et non la prononciation. Par exemple, le mot anglais "sea" (mer), ne sera pas converti phonétiquement en "sii", mais en "sea" (prononciation : SEA). | Le lexique interfrançais est constitué essentiellement de mots d'origine française. Toutefois, le principe de "prononciation minimale" permet d'intégrer des mots provenant de langues diverses, même non indo-européennes. La règle est de considérer seulement l'écriture dans sa forme latine, et non la prononciation. Par exemple, le mot anglais "sea" (mer), ne sera pas converti phonétiquement en "sii", mais en "sea" (prononciation : SEA). | ||
− | + | L'intérêt d'avoir plusieurs mots pour une même chose est énorme du point de vue de la littérature. Nos langues modernes sont pauvres en vocabulaire. En sanskrit, il existe plusieurs centaines de mots pour le seul mot "lune". La fonction musicale et incantatoire a disparu dès le moment où la langue est devenue utilitaire. Or, une langue simplement utilitaire ou pratique mérite-t-elle le nom de "langue" ? C'est la critique principale que l'on pourrait faire à l'esperanto, trop préoccupé d'efficacité. Un exemple : "forêt" se dit "arbaro", c'est à dire "arbo" + suffixe AR (collectif). Mais qu'en est-il de la "forêt" elle-même ? Une forêt est un objet à part entière (un sujet), qui ne saurait se réduire à un "ensemble d'arbres". Un nouveau terme est donc nécessaire. C'est pourquoi un lexique offrant la possibilité d'avoir plusieurs mots pour un sens unique est plus riche qu'un lexique n'offrant pas cette possibilité (ce qui conduira immanquablement à avoir en fin de compte plusieurs sens pour un mot unique). | |
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− | L'intérêt d'avoir plusieurs mots pour une même chose est énorme du point de vue de la littérature. Nos langues modernes sont pauvres en vocabulaire. En sanskrit, il existe plusieurs centaines de mots pour le seul mot "lune". La fonction musicale et incantatoire a disparu dès le moment où la langue est devenue utilitaire. Or, une langue simplement utilitaire ou pratique mérite-t-elle le nom de "langue" ? C'est la critique principale que l'on pourrait faire à l'esperanto, trop préoccupé d'efficacité. Un exemple : "forêt" se dit "arbaro", c'est à dire "arbo" + suffixe AR (collectif). Mais qu'en est-il de la "forêt" elle-même ? Une forêt est un objet à part entière, qui ne saurait se réduire à un "ensemble d'arbres". Un nouveau terme est donc nécessaire. C'est pourquoi un lexique offrant la possibilité d'avoir plusieurs mots pour un sens unique est plus riche qu'un lexique n'offrant pas cette possibilité (ce qui conduira immanquablement à avoir en fin de compte plusieurs sens pour un mot unique). | + | |
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Version actuelle en date du 9 novembre 2014 à 18:11
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Année de création | Création 1995 ; diffusion 2013 | |||
Auteur | Ajai | |||
Régulé par | Ajai | |||
Nombre de locuteurs | 1, surtout langue écritet | |||
Parlé en | — | |||
Idéomonde associé | Un monde sans métal (unu monda metale san) | |||
Catégorie | idéolangue | |||
Typologie | Langue a-posteriori | |||
Alphabet | Latin moins deux lettres, le Q et le W | |||
Lexique | un peu plus de 6000 mots, en cours de construction. | |||
Version | — | |||
Codes de langue | ||||
ISO 639-1 | — | |||
ISO 639-2 | — | |||
ISO 639-3 | ||||
Préfixe Idéopédia | IDEO_ITF |
Sommaire
Présentation
L'interfrançais est issu d'une tentative (au départ strictement poétique) de musicaliser la prononciation du français par latinisation. Le résultat est un substrat phonétique suffisamment souple pour accueillir des modifications importantes de grammaire et de syntaxe.
La "prononciation minimale" n'est pas seulement le fait du latin et des langues latines. On la retrouve dans beaucoup de langues africaines, dans les langues polynésiennes, dans certaines langues de l'Arctique. Nul doute qu'une langue à vocation universelle doit reposer sur une structure phonétique simple.
Telle est en tout cas la thèse espérantiste. Malheureusement, la sociologie des langues n'échappe pas à la règle politique, si bien que l'anglais, langue de l'économie mondiale (qui est, comme chacun sait, américaine), est devenu la "langue universelle". Encore une fois, l'histoire prévaut sur la géographie, le temps sur l'espace. Mais qui sait ce que l'avenir linguistique nous réserve ?
Phonétique
L'interfrançais (interfranuka) est une virelangue utilisant seulement 16 consonnes et les 5 voyelles courantes, auxquelles s'ajoutent la semi-voyelle Y, la semi-consonne H et, occasionnellement, la consonne C.
Les 16 consonnes sont réparties en deux groupes, fort et faible :
K G P T F Z S X (groupe fort)
B D R V J L N M (groupe faible)
L'interfrançais, par sa prononciation, se rapproche de l'occitan. Son écriture ne présente aucun signe diacritique.
CH est assimilé par K (cheval = keval).
C est presque toujours assimilé par K (cabane = kabana, cinéma = kinema), sauf en finale avec muette (balance = balensa), et dans les mots de coordination (ça, ce, cela, ceci = sol, solu).
C (cédille) est assimilé par S, sauf exception (la langue française = franuka, lenga franeku, la France = Franusa, un français = unu fransora).
Q (latin) est assimilé par J (prononcer "DJ") dans les mots de coordination (que = je, qui = ji, quoi = joy). Ailleurs, il est assimilé par K (qualité = kalita).
H initial est parfois assimilé phonétiquement par Y (habiter, prononciation : yabiter), mais le plus souvent disparaît (hôpital = opitala, habit = abi).
G est toujours dur (= GARE).
S est toujours dur (= SOLEIL).
Les voyelles A et O sont considérées comme fortes, les voyelles E (prononcé "é") et U (prononcé "ou") comme faibles.
La voyelle I est neutre.
Le groupe AN (fort) est assimilé par A ou AN ouvert (dans = da, amande = amaneda), parfois par EN ouvert (sang = senga).
Le groupe ON (faible) est assimilé par ON ouvert (rond = rondu, glaçon = glason).
Le groupe IN est assimilé par IN ouvert (matin = matina).
Le groupe AI est assimilé par A ou AY (aigle = agel, ayagel).
Le groupe OI est assimilé par O ou OY (roi = roy, loin = loyn).
Le groupe UI est assimilé par U ou UY (fuite = futa, puits = puyeso).
Le groupe EU est assimilé par O (douleur = dulor, fleur = flora) ou plus rarement par U (langueur = lanagur).
Le groupe AU est assimilé par A (émeraude = emerada), O (aubépine = obepina), ou AYU (mauve = mayuva, chaud = kayu).
Le groupe OU est le plus souvent assimilé par O (pouvoir = pover).
Le groupe EAU est assimilé par EO (château = kateo).
La voyelle A se place de préférence après les 4 premières consonnes fortes : K G P T.
La voyelle O après les 4 suivantes : F Z S X.
La voyelle E après les 4 premières consonnes faibles : B D R V.
La voyelle U après les 4 suivantes : J L N M.
Après Y, le choix de la voyelle reste libre.
Il est évident que la règle des voyelles ne s'applique pas systématiquement (moi = mo, moy).
Remarques sur E et I
- La voyelle E peut intérimer un groupe quelconque (printemps = prenta, loi = ley, fleuve = fleva, long = lengu, machine = makena).
- La voyelle I (neutre) peut remplacer une voyelle forte ou faible (un garçon au long nez = unu garson AI lengu nezo). L'inverse était possible = IU lengu nezo.
L'allongement
La voyelle E sert à lier des mots dans une expression (enE pasente, en passant) ou dans une phrase (ju ete veneo purE sol, je suis venu pour cela). Inversement, la voyelle finale d'un mot peut s'élider devant voyelle pour des raisons phonétiques :
- Payesag enebrumu, paysage embrumé, mais : payesaga vastu, vaste paysage.
- Eloyena des etolli, éloignement des étoiles, mais : eloyena deso vili, éloignement des villes.
- Sua cako si vizaj, elle cachait son visage, mais : sua cako si vizaje soye devan, elle cachait son visage devant lui. Devant consonne, vizaje se prononce en 3 syllabes (toutes les lettres sont prononcées en interfrançais, les "muettes" n'existent pas).
En interfrançais les voyelles ont une grande importance. Elles servent principalement à adoucir la prononciation des mots par le biais d'un processus d'allongement.
Ex : brume = bEruma, entrailles = entEreyi, présence = pEresensa, blanc = bEla, parler = parEler, partir = parEter.
La voyelle d'allongement redouble souvent une voyelle existante (plaire = pAlar, montagne = montanAya).
Les processus de liaison et d'allongement propres à l'interfrançais (plus généralement à toute forme de virelangue), sont représentatifs de ce que l'on peut nommer "fluidité phonétique".
Grammaire (1)
Le nom
La voyelle A termine généralement les substantifs.
Ex : matina (matin), femina (femme), aketiva (activité).
Dans certains cas, la terminaison est sous entendue et ne s'emploie qu'en cas de nécessité phonétique :
Pover (a), pouvoir, arber (a), arbre, layen (a), laine. rokerka de pover (recherche du pouvoir), arbera perenu (arbre à feuilles persistantes).
Mais certains noms ne prennent jamais la terminaison : enefan (enfant), epasur (épaisseur), dulor (douleur). Dans ce cas, la voyelle de liaison est E : epasure rasoru (épaisseur rassurante).
La terminaison en A peut exceptionnellement être employée pour marquer une notion existentielle : enefana (l'enfance), dulora (la douleur).
Certains noms prennent la terminaison en E : jure (jour), mure (mère), vilaje (village),...
Parallèlement aux suffixes grecs ou latins, il existe en interfrançais un certain nombre de suffixes simples pouvant jouer le même rôle et même davantage :
Ex : à côté des feminita et feminisma (classiques), on a femineya (féminité), feminida (féminisme), feminoya (déesse), feminora (reine ou femme d'exception), feminema (image de femme, icône), feminera (maternité), feminada (assemblée de femmes), feminika (pouvoir de la femme), feminina (fillette),...
Adjectifs
La voyelle U termine généralement les adjectifs.
Ex : matinu (matinal), maskolu (masculin), nuyetu (nocturne), impekabelu (impeccable).
Des exceptions : kaloroso (chaleureux), roje (rouge), joli (joli), beo (beau).
La voyelle E peut intérimer la terminaison U pour raison phonétique : bone nuta (bonne nuit).
Comme pour les noms, certains adjectifs ne prennent pas obligatoirement la terminaison : moyen (u), moyen, derener (u), dernier.
En interfrançais, suivant en cela le principe de fluidité, l'adjectif peut se transformer en nom : ayagu (aigu) = ayaga (chose aigüe), arekayu (archaïque) = arekaya (chose archaïque). Cette licence ne s'applique pas aux adjectifs ne prenant pas la terminaison en U.
L'adjectif se place avant ou après le nom, c'est l'expression qui décide :
Unu joli fiya ou unu fiya joli (une jolie fille), unu partekolu rendevosa ou unu rendevosa partekolu (un rendez-vous particulier).
L'adjectif est toujours invariable : ozi jayanu (des oiseaux jaunes).
Pluriels
La voyelle neutre I termine les pluriels (comme en italien).
Ex : flori (fleurs), muri (murs), afari (affaires).
Des exceptions : soyo (yeux).
Quand on a affaire à un nom finissant par E, le pluriel est un double I : murii (mères).
Pour les noms finissant en "eo", le pluriel est "eoyi" : kateoyi (des châteaux), les eoyi (les eaux).
Complément du nom
Le complément de nom se construit avec la préposition "de" (singulier et pluriel) ou "deso" (pluriel seul).
Ex: le silensa de campana (le silence de la campagne), et non le silensa de la campana, le difisola deso etudi (la difficulté des études), ou la intensa de kolori (l'intensité des couleurs). Dans ce dernier cas, le pluriel est indiqué par la terminaison en I.
Cependant, comme dans nombre de langues, les deux noms peuvent être simplement juxtaposés, le premier étant toujours le référent :
voxa dosor (douceur de la voix), nuta obeskura (obscurité de la nuit), regeyona karta detayeo (carte complète de la région).
Avec le possessif : pera mo parapluya (le parapluie de mon père), mais la forme française le parapluya de pera moy est également possible.
On peut concaténer les noms :
Sorlakamiroyeti = miroitements du lac du soir.
Sentapersonetuda = étudiant en médecine.
Botanikoverajelektura = lecture d'un ouvrage de botanique.
Netasitaderesa = adresse de site sur le Net.
Verbes
- Présent : se conjugue en ajoutant E au radical.
Ex : Ju kane (je chante, infinitif KANER), quelle que soit la personne (nos kane, nous chantons). Le E peut s'élider pour raison phonétique : al homa so kanaj ene beta (l'homme se change en bête).
La voyelle U peut intérimer la terminaison E : vose pleru (vous pleurez).
- Futur : se conjugue en ajoutant I au radical.
Ex : Nose veni (nous viendrons, infinitif VENER).
- Conditionnel : se forme en ajoutant A au radical.
Ex : oy ju nepaso dona pure toy ? ("quoi je pas donnerais pour toi ?", que ne donnerais-je pas pour toi ?).
- Passé (imparfait) : se forme en ajoutant O au radical.
Ex : Ju desendo (je descendais), lei veno vor soya tute juri ("ils venaient voir elle tous les jours", ils venaient la voir tous les jours).
- Passé (simple) : se forme en ajoutant OE au radical.
Ex : tu nepa venoe se sore-lu (tu ne vins pas ce soir-là).
- Participe passé : se forme en ajoutant EO au radical.
Ex : peredeo ene montani (perdu dans les montagnes).
Permet de construire les formes composées de "être" et "avoir" :
Sua avo ganyeo veka loto (elle avait gagné au loto), sua avi ganyeo veka loto (elle aurait gagné au loto).
On place volontiers le verbe "être" après l'adjectif : mi sora tro suretu de soy ete (ma soeur est trop sûre d'elle).
- Présent progressif : se forme en ajoutant ENTE au radical.
Ex : sua ete markente (elle est en train de marcher), mais la forme "sua markente" est également possible.
La terminaison "ente" marque également le participe présent : markente (marchant, en marchant). Cependant, on peut avoir : ene kurente (en courant). Une autre manière de traduire "en + participe présent" est le suffixe adverbial : "emen" : markemen (en marchant).
Pour traduire "elle vient de partir" ou "elle va partir", on emploie "JUSTE" : sua juste parteo ("elle juste (est) partie"), sua parte juste ("elle part juste", pas de forme progressive avec "juste"). Les formes juste sua parte ou sua juste parte sont également possibles.
Les verbes de structure passive comme "partir", "revenir", "devenir", "aller", "être endormi", "être réveillé", se conjuguent également avec le verbe "être" en interfrançais.
Ex : ju ete aleo a Paris (je suis allé à Paris).
Par contre, les verbes passifs à forme pronominale ne prennent pas "être" :
Ex : soy reveye (il se réveille, lui), mais "soy reveyeo" (il est réveillé, lui).
Pas d'accusatif, de datif et de génitif en interfrançais, l'interdépendance du sujet avec son environnement étant marquée, non par des structures fixes, mais par des positions variables pouvant affecter la phrase dans sa totalité :
Nos ale voyer le pera ji yabite depay unu anna da unu mezona siteo le poreta preso ("nous allons voir le père qui habite depuis un an dans une maison située le port près").
Voyer nos ale pera le ji yabite depay unu anna da unu mezona preso le poreta siteo ("voir nous allons père le qui habite depuis un an dans une maison près le port située").
Nos ale pera le voyer unu anna depay habite soy unu mezona da le poreta siteo preso ("nous allons père le voir un an depuis habite lui une maison dans le port située près".
Le pera voyer nos ale ji yabite unu mezona novelu da depay unu anna, poreta le siteo preso ("le père voir nous allons qui habite une maison nouvelle dans depuis un an, port le située près").
Dans la phrase précédente, c'est "le père" (l'objet) qui est important, pas "nous" (le sujet). La préposition "qui habite depuis un an dans une maison située près du port" se rapporte à "père", on peut la considérer de ce fait comme une préposition "adjectivale" de "père", introduite par le pronom relatif "qui". Nous pourrions rendre ceci par la construction suivante :
Le pera, ji yabite depay unu anna unu mezona da le poreta siteo preso, voyer nos ale.
Adverbes
L'adverbe se forme en suffixant EMEN à un mot quelconque non coordonnateur (nom, adjectif, verbe).
Rutemen ("routamment", par la route), novelemen (nouvellement), diskutemen (en discutant).
Certains adverbes se forment avec E et s'emploient aussi comme adjectifs, tels BENE (bien), MALE (mal), JUSTE (juste), FORTE (fort), DOSE (doux).
Unu vetema juste (un vêtement trop juste).
Toutefois, on peut suffixer EMEN ou AMEN (féminin) à un pronom complément : MOYEMEN (par moi-même), SOYAMEN (par elle-même), LOYEMEN (par eux-mêmes).
La difficulté, avec l'adverbe, est de traduire les locutions adverbiales, souvent à caractère idiomatique. Beaucoup de ces locutions figurent dans le lexique, mais il se peut qu'on ait à traduire directement.
Exemple : soit l'expression "à bout de force". On peut contourner l'idiomatisme et traduire par epoyseo (épuisé). On peut aussi utiliser une forme adverbiale universelle, qui se décompose comme suit : article + corps de mots + ER. Dans notre expression, on traduit seulement les lexèmes "bout" et "force" = buta et forsa, on préfixe LE et on suffixe ER. Cela donne : le buta forser ("le bout forcer"). Cette expression se comporte à la fois comme un nom, un adjectif et un verbe. Dans le même ordre d'idées, "à bout" se traduira le buter, de même que toutes les expressions avec "bout" ("au bout", "jusqu'au bout"). "A force" se traduira le forser, de même que "de force", le contexte étant déterminant pour le sens.
Ainsi, la luner traduit toutes les expressions avec le mot "lune" : "dans la lune", "lunatique", "bien luné", "mal luné".
Quelques expressions :
- De long en large = le lone larejer, lexique : de lon a lareje.
- Tout de son long = le tute loner (possibilité d'englober l'adverbe dans le corps de mots), le loner, lexique : tute si lonemen.
- Le long, tout au long = le loner, lexique : yu lon, tute yu lon.
- De loin en loin = le loyne loyner, le loyner, lexique : loyn a loyne.
- De plus en plus, en plus, le plus, la plus = le ployer, lexique : ploy e ploy, ployemen, le plo, la plo.
- A deux, tous deux, deux à deux, deux par deux = le doxer, lexique : doxemen, tute doxo, doxo pare doxo.
- En cas de danger = le kasa denjerer, lexique : yu kasa denjeru.
- A la lueur d'une bougie = la loyora bojeyer, lexique : du la loyor de bojeya.
- De main en main = la mana maner, la maner, lexique : de man a mana.
- A leur avantage = le aventajer, lexique : loy aventajemen.
Pour en savoir plus sur le principe, voir : structures adverbiales.
Sujet/verbe/complément ?
La structure sujet/verbe/complément est-elle universelle ? Placer le sujet en tête semble une attitude assez occidentale (contrôle par le sujet de la nature ou du corps, le complément). Prenons une phrase illustrant cette notion :
Le peyentora konutempale Natura (le peintre contemple la nature). Ici tout est "logique", au sens occidental : c'est la tête (le peintre) qui domine le corps (la nature). Si, maintenant, nous plaçons le complément en tête, cela donne :
Natura peyentora konutempale ("la nature le peintre contemple"). Ambiguïté significative : lequel des deux contemple l'autre ? Rien ne nous oblige à préciser ce double-sens, car il est pertinent (sujet et objet sont interdépendants). Par contre, il est possible de préciser le sens 1 (le peintre contemple ...) en ajoutant un pronom complément à la fin, tout en conservant le complément en tête :
Natura peyentora konutempale soy ("la nature le peintre contemple elle", la nature, le peintre la contemple).
Il est également possible de préciser le sens 2 (la nature contemple ...) en inversant les deux noms :
Peyentora Natura konutempale soy ("le peintre la nature contemple lui", le peintre, la nature le contemple).
Il est intéressant de voir à quel point notre vision du monde est conditionnée par une simple petite phrase.
Création de verbes
On peut créer des verbes à partir de noms ou d'adjectifs considérés en français comme immuables.
Ex : beota (beauté) = beoter (rendre beau), nuyetu (nocturne) = nuyeter (faire la nuit), roya (roue) = royer (faire la roue), lirabelu (lisible) = lirabeler (rendre lisible).
Grammaire (2)
L'article
L'article défini masculin-neutre est : le, al (al ora, l'heure, le jure, le jour). L'article défini féminin est : la (la voysa, la voix). Cependant il n'existe pas, en interfrançais, de mots proprement masculins et féminins. Là aussi, c'est l'expression qui décide : le femina (la femme), al etolla (l'étoile).
L'article pluriel est : leso (leso kapeoyi, les chapeaux), au masculin / neutre, et laso au féminin. Mais l'article singulier peut également convenir si le pluriel est marqué (le kapeoyi, les chapeaux).
Dans nombre de cas, l'article s'élide : tute juri (tous les jours), leso broyti de vila (les bruits de la ville). Comme en français, il peut se contracter devant voyelle : soya voye da l'eo (elle se voit dans l'eau).
On n'utilise pas deux articles dans le cas d'un complément de nom : la vitesa de venta ou vitesa de la venta (la vitesse du vent).
L'article indéfini singulier est : UNU (un, une). Pas d'article indéfini au pluriel : bonuboni (des bonbons).
On peut placer l'article après le nom ou après un groupe de noms : ayu mezona la (à la maison), simpela de kosi la (la simplicité des choses). Mais la forme minimale "simpela de kosi" (la simplicité des choses) est également tout à fait correcte.
La préposition
Il existe en interfrançais tout un jeu de prépositions. Toutefois, contrairement à l'esperanto par exemple, elles ne constituent pas une structure incontournable et leur place peut varier en fonction des besoins phonétiques.
Rovener do etranajura, do rovener etranajura, rovener etranajura (revenir de l'étranger) sont synonymes.
La suppression de la préposition tend à transitiver certains verbes considérés comme absolument intransitifs :
Si kevala parele moy unu payesa merveyoso (son cheval me parle d'un pays merveilleux).
Lei ete veneo la mezona (ils sont venus à la maison). En fait, la terminaison en "eo" du participe passé ainsi que l'article féminin "la" sous-entendent la préposition. Encore le jeu phonétique. Mais rien n'empêche, évidemment, de placer une préposition, par exemple, après "mezona" : lei ete veneo la mezona yu ("la maison à", à la maison).
Ne pas confondre avec : la mezona loy ete veneo ("la maison leur est venue", la maison est venue vers eux). Ici également, économie de la préposition "vers"). Par contre, si l'on veut traduire de nouveau "ils sont venus à la maison" en plaçant le complément en tête, il est préférable de faire figurer la préposition "à" :
Ayu la mezona lei ete veneo ("à la maison ils sont venus").
En interfrançais, l'expression est supérieure à la règle tant que la précision n'en souffre pas.
Comme pour l'article, la préposition peut être placée après le nom : la regenoya da (dans la région), unu devoyer obeleo eluva par (un devoir oublié par l'élève), unu monda metale san (un monde sans métal). Mais cela n'empêche pas de dire : unu monda san metal, ou encore unu monda sana metal (avec la voyelle d'allongement "a" pour "san").
Dans la pratique, la préposition doit toujours s'analyser par rapport au verbe (action), non par rapport au nom : dans l'expression "oublié par l'élève", c'est la forme "oublié par" qui est essentielle, et non la forme "par l'élève". La préposition apparaît ainsi comme une particule du verbe avec lequel elle forme un groupe adverbial significatif - rendant obligatoire sa position après le verbe (sauf si toute notion de syntaxe disparaît).
"ENE" (en) peut parfois remplacer "DA" (dans), avec suppression de l'article : ene regeyona (dans la région).
La préposition ENE (en, dans) se contracte devant voyelle : en ayutona (en automne). Placée après le nom, on la suffixera : ayutonen (en automne).
On notera aussi l'existence des prépositions universelles DEU, DEO, DEA, DEI (au choix), à utiliser seulement dans les cas d'hésitation : deo la oter kota à la place de du la oter kota (de l'autre côté), ili ave kosi deu termine far à la place de ili ave kosi da termine far (il y a des choses à terminer de faire).
Pour l'emploi des différentes prépositions en interfrançais, voir la liste des coordonnateurs.
Personnels
Je = JU, ME, MEA (féminin). Ju observente (je suis en train d'observer), me joye (je joue), mea joye (je joue moi, personne féminine, SI seulement on désire marquer le féminin !).
Moi = MOY, MOYA (féminin). Sua depase moy (elle me dépasse, moi, personne masculine), Su depase moya (il me dépasse, moi, personne féminine). On peut écrire aussi, comme en français : Sua moy ave depaseo (elle m'a dépassé).
Mon (mes) = ME, MA, MI, MONE, MONA, MONU, MOY (A), AMOY (A), MO, AMO.
- Mon chapeau = me kapeo (nom masculin), ma kapeo (nom féminin), mi kapeo (neutre), mone, mona, monu kapeo (idem), kapeo moy (à moi, personne masculine), kapeo moya (à moi, personne féminine), kapeo amoy, kapeo amoya (idem), kapeo mo, kapeo amo (neutre).
- Mes chapeaux = me kapeoyi (mes chapeaux). L'adjectif possessif est invariable.
Tu = TU, TE, TEA (féminin).
Toi = TOY, TOYA (féminin).
Ton (tes) = TE, TA, TI, TONE, TONA, TONU, TOY (A), ATOY (A), TO, ATO.
Il, elle = SU, SUA (féminin), SUE (neutre).
Lui, elle = SOY, SOYA (féminin).
Soi, le soi = SOY, SOYU.
Soi-même = SOYEMEM.
Son (ses) = SE, SA, SI, SONE, SONA, SONU, SOY (A), ASOY (A), SO, ASO.
Nous = NOS, NUSA (féminin).
Nous (complément) = NOY, NOYA (féminin), NOYO (duel).
Nous deux = NOYE DOXA = NOYA DOXA = NOYO.
Notre (nos) = NE, NA, NI, NOSE, NOSA, NOSU, NOY (A), ANOY (A), NO, ANO.
Nous (auteur) = NU, NUA (féminin).
Vous = VOS, VUSA (féminin et politesse, mais facultatif !).
Vous (complément) = VOY, VOYA (féminin), VOYO (duel).
Votre (vos) = VE, VA, VI, VOSE, VOSA, VOSU, VOY (A), AVOY (A), VO, AVO.
Ils, elles = LEI, LEIA (elles), LEO (neutre).
Eux, elles = LOY, LOYA (féminin), LOYO (duel).
Leur (leurs) = LI, LONE, LONA, LONU, LOY (A), ALOY (A), LO, ALO.
On peut placer un pronom complément avant une préposition : noy diskline loya devan (nous nous inclinons devant elles), noy enter (entre nous), loy paremi (parmi eux).
Pronoms suffixés
Le pronom personnel peut être suffixé à l'indicatif présent.
JE = MARKEM (je marche)
TU = MARKET (tu marches)
IL = MARKES (il marche)
ELLE = MARKEZ (elle marche)
NOUS = MARKEP (nous marchons)
VOUS = MARKED (vous marchez)
ILS = MARKELES (ils marchent)
ELLES = MARKELEZ (elles marchent)
Dans certains cas expressifs, on le place après le verbe : ame me (j'aime), vene tea (tu viens), diri te (tu diras).
Formes réfléchies
Dans les formes : "nous nous référons", "je me soumets", "tu te souviens", "il se promène", seul le pronom complément est utilisé.
Noy rofere, moy somete, toy sovene, soy promenente.
Ne pas confondre avec rofere noy (référons-nous), somete moy (soumets-moi), sovene toy (souviens-toi), promenente soy (en train de le promener).
On utilise "SE" à la troisième personne quand le sujet est défini : soleya se leve du sinke ora (le soleil se lève à cinq heures).
Négation
La négation se traduit par nepa, nepaso, que l'on place avant ou après le verbe : moy nepaso trompeo (je ne me suis pas trompé), su ete veneo nepa (il n'est pas venu).
"Ne plus" se rend par nepalu : boseka nos ali nepalu ("bois nous irons ne plus", nous n'irons plus au bois).
Interrogation
Pour rendre une phrase interrogative, on l'introduit par "C" (prononciation "ke") :
C vos ariveo ? (êtes-vous arrivés ?).
C ene vila eto ? (était-ce en ville ?).
C solu ete ? (est-ce cela ?).
C solu eto ? (était-ce cela ?).
C solu ete ji ave plareo toy ? (est-ce cela qui t'a plu ?).
C solu ave plareo toy ? (est-ce que cela t'a plu ?).
Joy ete solu ? ("quoi est cela", qu'est-ce que c'est ?).
"Quel" ou "quelle" se traduisent par : JELE (JEL' devant voyelle).
Jele tempa ete ? (quel temps fait-il ?).
Jel'ete la ora ? ou jele la ora ete ? (quelle heure est-il ?).
Jele soy ete so ? ou jele soy ete ? (lequel est-ce ?).
Jele soy do le doxa ? (lequel des deux ?).
Jeloya do vose ? ou jeloya do vos enter ? (lesquelles d'entre vous ?).
"Qui" ou "que" se traduisent par JI et JE :
Ji lu ete ? ("qui là est ?", qui est là ?).
Je fare ? (que fait-on ?).
"Quoi" se traduit par JOY (ou OY si répétition du son J) :
Joy ete solu fare pur ? ("quoi est cela faire pour ?", à quoi cela sert-il ?).
"Où" se traduit par YO :
Yo ete soy ? (où est-il ?).
Yo ete sol ? (ou sol ete yo ?, où est-ce ?).
Yo soy trovente monu afari ? (ou soy trovente yo monu afari ?, où se trouvent mes affaires ?).
Condition
"Si"" (mode conditionnel) se traduit par SEY : ju ali sey tu vene aveka moy (j'irai si tu viens avec moi).
"Si" (mode interrogatif) se traduit par SAY : e say nos eto yu fina leyomen eter yu debuta ? (et si nous étions à la fin au lieu d'être au début ?).
Grammaire (3)
Démonstratifs
"CELA" (ça, ce, cet, cette, ces) se traduit par : SO, SOL, SOLU, SOLE (masculin/neutre), SOLA (féminin), SETU (neutre).
Sol ete bene (c'est bien).
Sole maskola (cet homme), setu kosi pareleo de loy ("ces choses parlé d'elles", ces choses dont on parle).
"CELUI" (celle) se traduit par : LE SOLU (masculin/neutre), LA SOLU (féminin).
"CEUX" (celles) se traduit par : SOLUSO (masculin/neutre), SOLASO (féminin).
Il existe une particule, YA, servant à personnaliser : le ya solu (celui, la personne respectée en tant que telle), le ya solaso (celles, personnes féminines respectées).
"CELUI-CI" (celle-ci) se traduit par : LE (YA) SOL ISO, LA (YA) SOL ISO.
"CEUX-CI" (celles-ci) se traduit par : LEZO (YA) SOL ISO, LAZO (YA) SOL ISO.
"CELUI-LA" (celle-là) se traduit par : LE (YA) SELU, LA (YA) SELU.
"CEUX-LA" (celles-là) se traduit par : LEZO (YA) SELU, LAZO (YA) SELU.
Si l'on veut traduire des expressions familières comme "le grand", "mon pauvre", "mon petit", on peut faire précéder l'adjectif d'un démonstratif de personne :
Le ya solu grendu (le grand), le ya solu grendu moy (mon grand), la ya solu patitu soy (sa petite).
Mais le ya grendu ou la ya grendu suffisent à condition de faire figurer la particule de respect. Pour une chose, on dira comme en français le grendu ou la grendu au féminin.
Les adverbes courts tels que "en" et "y" se traduisent avec "SOLI" ("cela" pris au sens large = chose, lieu, temps, situation, concept ...) : je tu pense de soli ? (qu'en penses-tu ?), ju vene do soli (j'en viens), nos ete retorneo a soli (nous y sommes retournés), vos ete du soli (vous y êtes), toy meti da soli (tu t'y mettras).
Relatifs
Les relatifs "dont" et "où" peuvent se contourner. On a vu : setu kosi pareleo de loy ("ces choses parlé d'elles", ces choses dont on parle). Ici, la préposition "de" est obligatoire sous peine de confusion.
La mezona le voleti roje apersoveo de soy ("la maison les volets rouges aperçus d'elle", la maison dont on aperçoit les volets rouges).
Le leyo je ma kosina soy senteo male dedan ("le lieu que ma cousine s'est sentie mal dedans", le lieu où ma cousine s'est sentie mal).
A côté de ces tournures archaïsantes, on peut toujours dire : le leyo jea ma kosina soy senteo mal (le lieu où ma cousine s'est sentie mal) et la mezona jia sue apersove le voleti roje (la maison dont on aperçoit les volets rouges).
Comparatifs
Là encore, possibilité de structures archaïques mais simples :
Peyer ete grendu sure Pol ("Pierre est grand sur Paul", Pierre est plus grand que Paul) et Pol ete patitu sure Peyer ("Paul est petit sur Pierre", Paul est plus petit que Pierre).
Jeyana ete grendu Peyer kom ("Jeanne est grande Pierre comme", Jeanne est aussi grande que Pierre).
Mais l'interfrançais étant issu du français, les formes "plus que", "moins que" et "aussi que" s'y retrouvent :
Peyer ete grendu plo je Pol ("Pierre est grand plus que Paul"), Pol ete grendu moyne je Peyer ("Paul est grand moins que Pierre"), Jeyana et' ayusi grendu je Peyer (Jeanne est aussi grande que Pierre).
Leya plo grendu ou leya grendu plo (le plus grand).
Sol ete laya meyoso de monda (c'est la meilleure du monde).
Il y a
"Il y a" se traduit ili ave. On peut le conjuguer : ili avi (il y aura), ili avo (il y avait), ili aveo (il y a eu).
Nombres
Un à dix : UNU, DOXE, TROY, KATER, SINKE, SEXE, SEPTE, OYTE, NOVE, DIXE.
Onze à vingt : DIZUNU, DIDOXO, DISTROY, DISKATER, DISINKE, DISEXE, DISEPTE, DISOYTE, DISNOVE, VINTE.
Vingt-et-un : VINTE UNU ...
Trente : TRENTE.
Quarante : KARENTE.
Cinquante : SINKENTE.
Soixante : SEXENTE.
Soixante-dix : SEPTENTE.
Quatre-vingt : OYTENTE.
Quatre-vingt-dix : NOVENTE.
Cent : KANTE.
Mille : MILLE.
Dix-mille : DIXEMILLE.
Million : MILEYYON.
Milliard : MILEYYAR.
Billion : DOXOYYON.
Dizaine : DIXENA.
Douzaine : DOXENA.
Centaine : KANTENA.
Millier : MILLENA.
Centenaire : KANTANERA, KANTANA.
Millénaire : MILLANERA, MILLANA.
Premier à dixième : UNUMA, DOXOMA, TROYEMA, KATEREMA, SINKEMA, SEXEMA, SEPTEMA, OYTEMA, NOVEMA, DIXEMA.
Le premier = LE UNUMA, la première = LA UNUMA.
L'unité : LA UNA.
La paire : LA DOXA.
Le ternaire : LA TROYA.
Le quaternaire : LA KATERA.
Jusqu'à "cent", on n'emploie pas le pluriel des noms : troy persona (trois personnes), kante doxo foyeti (cent-deux feuillets).
Mois de l'année
Janvier = JANUVA, février = FEVERA, mars = MARES, avril = AVERIL, mai = MAYA, juin = JUHNA, juillet = JUYYA, août = AOTA, septembre = SEPTEMBA, octobre = OKTOBA, novembre = NOVEMBA, décembre = DEKEMBA.
Syntaxe
Voici différentes façons (cohérentes) de dire "j'ai une maison" en interfrançais :
Ju ave unu mezona (j'ai une maison).
Avem unu mezona (ai-moi une maison).
J'unu mezon ave (je une maison ai).
Me unu mezon ave (idem).
Ave unu mezona moy (ai une maison moi). Après le nom, le pronom complément s'impose (une maison à moi).
Unu mezon avem (une maison ai-moi).
Mezon avem unu (maison ai-moi une).
Mezona ju ave unu (maison j'ai une).
Ju mezon ave unu (je maison ai une). Difficile ?
Ju ete unu mezona veka moy (je suis une maison avec moi).
Etem unu mezona veka moy (suis-moi une maison avec moi).
Ces différentes manières existent dans différentes langues, indo-européennes ou non. Les deux dernières sont issues du breton, dont certaines tournures sont bien éloignées du latin !
Notre conception moderne de la syntaxe (en français et même en anglais) est calquée sur le grec et le latin. Il est nécessaire d'en avoir conscience lorsque nous créons une idéolangue. Un certain nombre de tournures ont été abandonnées au cours du temps sous prétexte qu'elles étaient "poétiques". En fait, ces tournures avaient pour but d'orienter différemment la compréhension de l'ensemble des unités constituant la phrase. La syntaxe est en tout cas un processus qui échappe à tout schéma préconçu. Prenons par exemple le verset 14 du chapitre 1 de la "Baghavad Gita", traduit mot à mot : Après par de blancs chevaux attelés à dans le grand char situé Krishna Arjuna aussi certes divines conques soufflèrent (dans l'autre camp, debout sur leur vaste char attelé à des chevaux blancs, Krishna et Arjuna soufflent dans leurs conques divines).
Lexique
Le lexique interfrançais est constitué essentiellement de mots d'origine française. Toutefois, le principe de "prononciation minimale" permet d'intégrer des mots provenant de langues diverses, même non indo-européennes. La règle est de considérer seulement l'écriture dans sa forme latine, et non la prononciation. Par exemple, le mot anglais "sea" (mer), ne sera pas converti phonétiquement en "sii", mais en "sea" (prononciation : SEA).
L'intérêt d'avoir plusieurs mots pour une même chose est énorme du point de vue de la littérature. Nos langues modernes sont pauvres en vocabulaire. En sanskrit, il existe plusieurs centaines de mots pour le seul mot "lune". La fonction musicale et incantatoire a disparu dès le moment où la langue est devenue utilitaire. Or, une langue simplement utilitaire ou pratique mérite-t-elle le nom de "langue" ? C'est la critique principale que l'on pourrait faire à l'esperanto, trop préoccupé d'efficacité. Un exemple : "forêt" se dit "arbaro", c'est à dire "arbo" + suffixe AR (collectif). Mais qu'en est-il de la "forêt" elle-même ? Une forêt est un objet à part entière (un sujet), qui ne saurait se réduire à un "ensemble d'arbres". Un nouveau terme est donc nécessaire. C'est pourquoi un lexique offrant la possibilité d'avoir plusieurs mots pour un sens unique est plus riche qu'un lexique n'offrant pas cette possibilité (ce qui conduira immanquablement à avoir en fin de compte plusieurs sens pour un mot unique).
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