Subjonctif : Différence entre versions
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Version actuelle en date du 22 novembre 2023 à 18:18
Sommaire
Définition
Si l'indicatif est le mode de la réalité (de l'indication), l'impératif, celui de l'ordre (ou de l'interdiction), le subjonctif est le mode du (point de vue du) sujet, comme son nom l'indique. C'est donc, pour les langues qui en disposent, le mode de la supposition, du souhait, de la volonté personnelle (pouvant donc être distinct de l'obligation, représentée par l'impératif), du doute, de la crainte, voire de la croyance ou d'une persuasion contrariée. Le subjonctif peut relater aussi un procès bien réel, mais vu à travers le filtre émotionnel du sujet :
- Quant à moi, je suis bien content qu'il ne soit pas venu.
Les langues naturelles et le subjonctif
Le subjonctif était déjà présent dans le grec ancien et avait également une place de choix en latin, puisqu'il tenait également le rôle de la condition, y compris dans la proposition subordonnée. Il est également présent en italien et en allemand (en deux exemplaires dans cette dernière) sous le nom de "conjonctif". Cependant, il est extrêmement discret en anglais (pas de -s à la troisième personne du singulier) au point que beaucoup de locuteurs non anglophones le croient caduc. Toutefois, la devise du Royaume-Uni (God save the Queen/King) rappelle son existence. À l'inverse, l'Espagnol (castillan) dorlote ce mode en lui octroyant en plus du présent, deux imparfaits et même un futur ; et la même chose pour les temps composés ! Le portugaisfait de même pour le futur, quasi homonyme parfait de l'infinitif personnel, mais l'utilisation en est différente.
Français
En plus des propositions conjonctives COD de verbes exprimant le souhait, la volonté, la crainte, l'attente, le doute, le subjonctif est utilisé...
- dans une proposition subordonnée relative lorsqu'on veut exprimer un souhait (...) ou une incertitude plutôt qu'une indication : Y a-t-il un train qui parte plus tôt que 8:57 ?
- dans une proposition complément de superlatif ou bien d'adjectifs comme "premier, dernier, seul" : C'est la dernière chose que je puisse faire.
- dans une proposition subordonnée postérieure : Elles étaient parties avant que midi sonnât.
- dans une proposition subordonnée de but : Ils avaient rangé les victuailles prématurément afin que les invités partissent au plus vite<ref>... ou "de peur que les invités ne s'incrustassent".</ref>.
- dans une proposition de cause niée : non qu'ils ne fussent pas informés...
- Pour remplacer un impératif (à la troisième personne, notamment) : Qu'ils s'en aillent tous !
Les idéolangues et le subjonctif
Là, le tableau est nettement moins idyllique : mis à part le volapük, le ᚲomunleng<ref>... où, comme en latin, il tient également le rôle de conditionnel, sous le nom d'"irréel".</ref>, l'aneuvien et le psolat (ces deux dernières ayant le statut de persolangues), le subjonctif a tendance à être boudé par les idéolinguistes de multiples provenances. Ainsi, l'espéranto en fait une (pâle) annexe de l'impératif et le nomme volitif, le kotava<ref>Toutefois, le kotava se "rattrape" avec les modalités, une marque de fabrique de cette langue dont l'a priori touche également la conjugaison.</ref>et l'uropi le mettent carrément à la trappe. Pas de trace de ce mode non plus en popiaro ni en interlingua, pourtant langues romanes, sœurs de l'espagnol, du français, du roumain, du portugais et de l'italien. Le subjonctif a bien pourtant son utilité (lire plus haut) et permet des nuances que seul l'indicatif (voire même l'indicatif et le conditionnel) ne peut pas fournir. Bref, comme le subjonctif est le mode du sujet, on peut aussi dire que son existence dans une idéolangue est choix personnel et ne se discute pas.
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