Coirin : Différence entre versions

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(Dialectologie)
 
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Le '''{{MediaWiki:IDEO_COI_Idéolangue}}''' (nom original '''Cuirinsh''' [kwiˡrinʃ]) est une langue artificielle, créée par [[Utilisateur:Nikura|Nikura]] en 1998. Il s'agit d'une langue dérivée des parlers romanches de Suisse, avec une certaine influence des parlers italiens du nord, plutôt que de l'allemand. D'autres influences, générales ou dialectales, existent également (savoyard, valdôtain, occitan, piémontais). Cette langue se place dans le même contexte que le [[Tatsique]], c'est dire qu'elle est parlée en [[Naroda]], dans un des états qui la compose, l'État de Coire (''Natz da Coira''), appelé autrefois Coirie.  
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Le '''{{MediaWiki:IDEO_COI_Idéolangue}}''' (nom original '''Cuirinsh''' [kwiˡrinʃ], également appelé '''Ladin''' ou '''Latgin''' par ses locuteurs) est une langue artificielle, créée par [[Utilisateur:Nikura|Nikura]] en 1998. Il s'agit d'une langue dérivée des parlers romanches de Suisse, avec une certaine influence des parlers italiens du nord, plutôt que de l'allemand. D'autres influences, générales ou dialectales, existent également (savoyard, valdôtain, occitan, piémontais). Cette langue se place dans le même contexte que le [[Tatsique]], c'est à dire qu'elle est parlée en [[Naroda]], dans un des états qui la compose, l'État de Coire (''Natz da Coira'') ou Confédération de Coire (''Cunfederaziun da Coira''), appelé autrefois la [[Coirie]] (''Curea'' ou ''Cuoirea'').  
  
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=Histoire de la langue=
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==Histoire interne==
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Le Coirin fut apporté en [[Naroda]] par des colons francophones (voir [[Valois]]), qui offrirent de nombreuses terres montagneuses à  des habitants des Alpes désireux de tenter leur chance dans ce nouveau monde. C'est pourquoi dans les autres petits états voisins, on parle aussi l'[[Arvan]] (un dialecte savoyard), l'[[Oxurien]] (un dialecte occitan alpin) ou encore le [[Cuéjon]], le [[Trêvan]] ou l'[[Oraisonais]] (parlers d'oïl arpitanisés ou occitanisés). Les colons romanches arrivèrent en grand nombre, plusieurs années après l'arrivée et l'installation de savoyards, de valdôtains, d'occitans et de piémontais. Ceux-ci s'installèrent massivement en basse vallée où il fondèrent la ville de Coire (Coira), qui rivalisa bien vite avec Abondance, la petite capitale savoyarde. Rapidement, Coire devint la capitale d'une puissante Comté qui s'accapara la totalité des terres de montagne colonisées par les Valois, et même plus.
  
==Histoire de la langue==
+
La langue Coirine cependant ne s'imposa pas sur la totalité de ce territoire. Les actuels petits états indépendants issus de l'ancienne Comté de Coire ayant conservé leurs parlers d'origine et leurs identités propres. Le Coirin s'imposa dans les hautes vallées de la Soule et de l'Ure, rebaptisée Uri. La Soule savoyarde disparut et ses habitants se réfugièrent en grand nombre dans les hautes vallées situées sur le versant scythique. L'Ure occitane ne tint pas le coup non plus. Aujourd'hui, les deux principales variétés dialectales de la langue coirine se différencient à partir de ce critère.
Le Coirin fut apportée en [[Naroda]] par des colons francophones (voir [[Valois]]), qui offrirent de ce nouveau monde. C'est pourquoi dans les autres petits états voisins, on parle aussi l'[[Arvan]] (un dialecte savoyard), l'[[Oxurien]] (un dialecte occitan alpin) ou encore le Cuéjon ou Cul-jonc, le Trêvan ou l'Oraisonais (parlers d'oïl arpitanisés ou occitanisés). Les colons romanches arrivèrent en grand nombre, plusieurs années après l'arrivée et l'installations de savoyards, de valdôtains, d'occitans et de piémontais. Ceux-ci s'installèrent massivement en basse vallée où il fondèrent la ville de Coire (Coira), qui rivalisa bien vite avec Abondance, la petite capitale savoyarde. Rapidement, Coire devint la capitale d'une puissante Comté qui s'accapara la totalité des terres de montagne colonisées par les Valois, et même plus.
+
  
La langue Coirine cependant ne s'imposa pas sur la totalité de ce territoire. Les actuels petits états indépendants issus de l'ancienne Comté de Coire ayant conservé leurs parlers d'origine et leurs identités. Le Coirin s'imposa dans les hautes vallées de la Soule et de l'Ure, rebaptisée Uri. La Soule savoyarde disparut et ses habitants se réfugièrent en grand nombre dans les hautes vallées situées sur le versant scythique. L'Ure occitane ne tint pas le coup non plus. Aujourd'hui, les deux principales variétés dialectales de la langue .
+
==Histoire externe==
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Dans la réalité, l'origine du Coirin remonte à un souhait de placer une langue isolée dans ces régions de montagne. L'idée originale portait plutôt sur une langue celtique aux caractéristiques étranges qui plus tard, finit par être retenue sous la forme d'une langue romane, qui plus est, de type romanche (d'où le nom issu de la ville de Coire, capitale du canton des Grisons en Suisse). La langue fut d'abord inventée à partir de bribes d'informations collectées sur les différents parlers rhéto-romans. L'idée de scinder les morceaux au moyen d'éléments empruntés à l'italien ou au savoyard donnèrent naissance à une autre langue, l'[[Arvan]], et plus tard, à d'autres idéodialectes encore.
  
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=La Coirie et les Coirins=
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==Histoire interne==
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La Coirie est célèbre pour son aspect ''Petite Suisse de Naroda'' et ce n'est pas si peu dire lorsqu'on pense que ce petit état est une sorte de paradis fiscal riche en banques qui prépare lui aussi un exquis chocolat et produit d'excellents fromages. Bref, une nation helvète au milieu de descendants des Scythes... La Coirie fut d'abord un fief conquis par un riche émissaire venu de ses Grisons natals investir ses capitaux dans un nouveau monde. Son affaire fonctionna et ses offres de bienvenue avec en cadeau un fief personnel et une maison dans un village eut un fort succès. Tellement de succès, qu'il fit lancer son appel dans toutes les Alpes et même plus loin. C'est là l'histoire à  l'origine. Mais après quelques années, l'homme mourrut sans descendance et l'Église s'empara du territoire où elle nomma un comte. Les successifs comtes de Coire n'eurent de cesse de suivre la dure labeur des premiers colons et firent de leur pays, une démocratie confédérée qui bien que démentelée en plusieurs mini-états, est une véritable perle du massif dinarique.
  
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=Description de la langue=
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==Phonétique & Phonologie==
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* '''Voyelles'''
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** a → tonique [a], atone [ɐ]
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** e → tonique [e] ou [ε], atone [ə]
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** i → [i]
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** o → [o] ou [ɔ]
 +
** ö → [ø] ou [œ]
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** u → [u]
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** ü → [y]
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 +
L'accent grave est parfois utilisé, notamment pour différencier certains mots : ''letg'' [leʧ] (lit) / ''lètg'' [lε:ʧ] (mariage). Certaines voyelles peuvent être allongées, notamment en position tonique.
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 +
De nombreuses diphtongues ou triphtongues existent, telles que :
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* ai [aj], au [aw], ea [ĕa], ei [εj], eu [εw], jau [jaw], ie [iə], jei [jεj], jeu [jεw], joi [jɔj], iu [iw/ju], oi [ɔj], ou [ow/ɔw], ua [wa], ue [we/wε], ui [uj], uo [wo/wɔ], uoi [wɔj], üe [ɥə], etc.
 +
* Le système de diphtongue varie d'un parler à l'autre, si bien que certaines variétés en possèdent un nombre plus ou moins grand.
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 +
* '''Consonnes'''
 +
** Occlusives
 +
*** Dilabiales : p [p], b [b], m [m]
 +
*** Dentales ou pré-alvéolaires : t [t], d [d], n [n]
 +
*** Vélaires : c/ch [k], qu [kw], g/gh [g], gu [gw], ng [ŋ]
 +
** Affriquées
 +
*** Pré-alvéolaires : c/z-/-z-/-tz [ʦ], tz-/-zz-/-tz- [ʣ]
 +
*** Alvéolaires : tsh/-tg [ʧ], tg-/-tg-/dsh [ʤ], -ch [tɕ]
 +
*** Vélaires : x [ks]
 +
** Fricatives
 +
*** Labio-dentales : f [f], v [v]
 +
*** Pré-alvéolaires : s-/-ss- [s], -s- [z]
 +
*** Alvéolaires : s-/sh [ʃ], g/sg- [ʒ]
 +
*** Glottale : h [h]
 +
** Latérales : l [l], ll [l:], gl [ʎ], lgl [ʎ:]
 +
** Vibrantes : r [r]
 +
** Approximantes : j [j], u [w]
 +
 +
Le groupe traditionnel -sch- [ʃ] fut remplacé par -sh- dans les années 50, afin d'éviter la confusion avec le groupe -sch- prononcé [ʃk] ou [sk].
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 +
==Morphologie==
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La langue coirine fonctionne selon des normes morphologiques communes aux langues romanes en général, sans oublier cependant quelques achaïsmes mais également, des innovations relativement judicieuses, telles que dans le système des temps de la conjugaison.
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 +
'''Déterminant'''
 +
* L'article défini en Coirin est simple :
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** M. el/il → els/ils
 +
** F. la → las
 +
** gl'/l' + voyelle
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 +
Des formes dialectales ''il/ils'' ou ''igl/igls'' peuvent fréquemment être entendues. De même, il existe quelques parlers qui possèdent un article semblant dériver de IPSU latin et no de ILLU soit, ''is'' (M.) / ''sa(s)'' (F.). Fait étrange puisqu'aucun parler rhéto-roman ne partage ce trait, qui semblerait provenir d'une installation niçarde dans les montagnes au dessus de Coire, à Coire-la-Haute (''Cuoira-s'Alta''), puis de l'autre côté, en vallée de la Bernine.
 +
 +
* Certaines prépositions se contractent aussi avec l'article :
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** a + el → al | a + els → als
 +
** da + el → dal | da + els → dals
 +
** cun + el → cul | cun + els → culs
 +
** sin + el → sil | sin + els → sils
 +
** en + el → nel | en + els → nels
 +
** per + el → pel | per + els → pels
 +
Certains parler contractent également l'article féminin (a + la → alla/algla).
 +
 +
 +
'''Formation du pluriel'''
 +
 +
Le pluriel se forme en coirin en ajoutant un -s au substantif : el frar → els frars (''les frères''). Les mots terminés en -s restent invariables : gl'urs → els urs (''les ours''). Quelques formes irrégulières existent enfin, soit par amplification du radical (ex.: el prà → els prads, ''les prés'' ; gl'utshè → els utshels, ''les oiseaux'' ; gl'hom → els homens, ''les hommes'' ; el liug → els luoghens, ''les lieux'') ou bien, par modification interne (la dunna → las dunnauns, ''les femmes'' ; gl'emplojau → els emplojai, ''les employés'') ou par changement de radical (el tgit → els cots, ''les coqs'' ; gl'um → els uomgni, ''les humains'').
 +
 +
Il existe enfin, un pluriel collectif terminé en -a, utilisé pour considérer des choses dans les totalités. Il s'agit d'une forme qui se comporte comme un féminin singulier mais qui possède un sens de pluriel (la maigla ei matgira, ''les pommes sont mûres''). Ce trait provient de l'ancien pluriel neutre latin en -a. Quelques exemples : prà → prada, ''prairie'' ; crap → crappa, ''des pierres'' ; maigl → maigla, ''des pommes'' ; esh → esha, ''des portes'' etc. D'autres suffixes collectifs existent tels que -om.
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 +
 +
'''Conjugaison au présent'''
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 +
Conjugaison des quatre groupes verbaux et de quelques verbes irréguliers importants.
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 +
{| style="margin: auto;" class="wikitable" border="1" cellspacing="0" style="text-align:center; width:90%;"
 +
|-
 +
|''-ar''
 +
|''-air''
 +
|''-er''
 +
|''-ir''
 +
|''-ir (inchoatif)''
 +
|
 +
|
 +
|
 +
|
 +
|-
 +
|'''gidar''' (aider)
 +
|'''temair''' (craindre)
 +
|'''vender''' (vendre)
 +
|'''partir''' (partir)
 +
|'''fenir''' (finir)
 +
|'''esser''' (être)
 +
|'''avair''' (avoir)
 +
|'''ir''' (aller)
 +
|'''far''' (faire)
 +
|-
 +
|jeu gid(el)
 +
|jeu tem(el)
 +
|jeu vend(el)
 +
|jeu part(el)
 +
|jeu fenesh(el)
 +
|jeu sun/sum
 +
|jeu n'hai/vai
 +
|jeu vom(el)
 +
|jeu fatg(el)
 +
|-
 +
|tü gidast
 +
|tü temast
 +
|tü vendast
 +
|tü partast
 +
|tü feneshast
 +
|tü est/eist
 +
|tü n'hast
 +
|tü vast
 +
|tü fast
 +
|-
 +
|egl gida
 +
|egl tema
 +
|egl venda
 +
|egl parta
 +
|egl fenesha
 +
|egl ei
 +
|egl n'ha
 +
|egl va
 +
|egl fa
 +
|-
 +
|nus gidain
 +
|nus tmain
 +
|nus vendain
 +
|nus partgin
 +
|nus fgnin
 +
|nus essain/sain
 +
|nus (a)vain
 +
|nus jain/mein
 +
|nus fain/fashain
 +
|-
 +
|vus gidaivat
 +
|vus tmaivat
 +
|vus vendaivat
 +
|vus partgivat
 +
|vus fgnivat
 +
|vus essas/sas
 +
|vus (a)vaivat
 +
|vus jaivat/meivat
 +
|vus faivat/fait
 +
|-
 +
|egls gidan
 +
|egls teman
 +
|egls vendan
 +
|egls partan
 +
|egls feneshan
 +
|egls ein/sun
 +
|egls n'han
 +
|egls van
 +
|egls fan
 +
|-
 +
|}
 +
 +
 +
{| style="margin: auto;" class="wikitable" border="1" cellspacing="0" style="text-align:center; width:90%;"
 +
|-
 +
|'''(ve)gnir''' (venir)
 +
|'''dir/gir''' (dire)
 +
|'''savair''' (savoir)
 +
|'''pudair''' (pouvoir)
 +
|'''vulair''' (vouloir)
 +
|'''vesair''' (voir)
 +
|'''star''' (être debout)
 +
|'''dar''' (donner)
 +
|'''trair''' (tirer)
 +
|-
 +
|jeu vegn(el)
 +
|jeu ditg/gitg(el)
 +
|jeu sai/sajel
 +
|jeu poss(el)
 +
|jeu vögl
 +
|jeu ves/vez(zel)
 +
|jeu stun(del)
 +
|jeu dun(del)
 +
|jeu tir(el)
 +
|-
 +
|tü vainst
 +
|tü dist/gist
 +
|tü sast
 +
|tü puost/post
 +
|tü vuolst
 +
|tü vesast
 +
|tü stast
 +
|tü dast
 +
|tü traist
 +
|-
 +
|egl vain
 +
|egl dish/gish
 +
|egl sà
 +
|egl può/pò
 +
|egl vuol
 +
|egl vesa
 +
|egl stà /stat
 +
|egl dà /dat
 +
|egl tira/trai
 +
|-
 +
|nus (ve)gnin
 +
|nus shain
 +
|nus savain
 +
|nus pudain
 +
|nus (vu)lain
 +
|nus vesain
 +
|nus stain
 +
|nus dain
 +
|nus train
 +
|-
 +
|vus (ve)gnivat
 +
|vus shaivat
 +
|vus savaivat
 +
|vus pudaivat
 +
|vus (vu)laivat
 +
|vus vesaivat
 +
|vus staivat
 +
|vus daivat
 +
|vus traivat
 +
|-
 +
|egls vegnan
 +
|egls din/dishan
 +
|egls san/savan
 +
|egls puon/pon
 +
|egls vöglan
 +
|egls vesan
 +
|egls statan
 +
|egls datan
 +
|egls tiran
 +
|-
 +
|}
 +
 +
Une forme variable de seconde personne du pluriel en -ais/-is existe, dans les cas de question (ex.: ''plidais-vus cuirinsh?'') ou bien dans un discours moins soutenu, réservant la forme -aivat/-ivat au vouvoiement. De la même manière la première personne à laquelle on ajoute -el correspond à une forme de langage soutenu ou bien, à la forme interrogative, tout aussi soutenue que celle du français (ex.: tge sajel?, ''que sais-je?'').
  
 
==Dialectologie==
 
==Dialectologie==
Le Coirin se subdivise en deux principaux dialectes intercompréhensibles mais fort différenciés, dont chacun possède une certaine division dialectale parallèle :
+
Voir aussi : ''[http://urquinaona.ifrance.com/urquinaona/atlas.htm Carte détaillée des dialectes du Coirin]''
 +
 
 +
Le Coirin se subdivise en deux principaux dialectes relativement intercompréhensibles mais fort différenciés, dont chacun possède une division dialectale parallèle : le '''Coirin''' à proprement parler, et l''''Urien''' dont les locuteurs demandent le statut de langue, bien que l'Urien en soi ne soit pas unifié. Seul le parler de Coire demeure donc la langue officielle et variété haute dans tout l'État.
 +
 
 +
Il est à noter que si les zones de montagne sont dialectalisées, au point que d'un village à l'autre voisin les différences puissent être flagrantes, la langue est relativement unifiée dans la zone de Piémont, raison pour laquelle la variété de Coire est celle que deux locuteurs de parlers différents feront servir, non sans la modeler à leur façon toutefois. Les différents dialectes du Coirin présentent une tendance au conservatisme et aux archaïsmes dans les zones de montagne, ormis peut-être l'Engadine, alors que les plaines sont plus innovatrices. Les variétés uriennes de l'est sont relativement conservatrices mais une certaine influence de l'occitan peut s'y ressentir. Les dialectes d'Airol et de Pas-de-Clef (Enclaves) sont particulièrement marqués par des influences vratnites et se distinguent nettement des autres.
 +
 
 +
'''Typologie des dialectes du Coirin'''
 
* Coirin
 
* Coirin
** Coirin
+
** Coirin Central (Coirin de Coire, Coirin d'en Haut, Coirin de Piémont, Faucignais, Vorlien)
** Coirin d'en Haut
+
** Vallader ou Valgladeir (Bas-Engadinois, Haut-Engadinois, Valaisan)
** Coirin de Piémont
+
** Enclavien (Pas-de-Clévien, Airolan)
** Engadinois
+
** Urkung (''sabir mêlé de [[Công]]'')
** Valaisan
+
** Enclavien
+
** Vorlien
+
 
* Urien
 
* Urien
** Bas-Urien ou Valurien
+
** Bas-Urien (Valurien, Silvrettan, Florian)
** Haut-Urien ou Puturien
+
** Haut-Urien (Puturien, Arosan, Cantonois)
** Arosan
+
** Grisonais
+
** Silvrettan, Valorien, Florian
+
** Cantonois
+
** Urkung (sabir parlé par les Côngs)
+
  
 +
'''Comparaison des dialectes du Coirin'''
  
 +
Ce tableau nous montre l'actuelle division dialectale de la langue coirine, et la difficulté que représente la classification de ces dialectes. Nous avons pris ici des termes sujets à de possibles variations puisque seuls les principales aires dialectales ont été retenues.
  
Voir aussi : [http://urquinaona.ifrance.com/urquinaona/atlas_fichiers/image021.jpg Carte détaillée des dialectes du Coirin]
+
{| style="margin: auto;" class="wikitable" border="1" cellspacing="0" style="text-align:center; width:70%;"
 +
|-
 +
|'''Français'''
 +
|'''Coirin'''
 +
|'''C. de Piémont'''
 +
|'''Engadinois'''
 +
|'''Bas-Urien'''
 +
|'''Haut-Urien'''
 +
|'''Enclavien'''
 +
|-
 +
|'''je'''
 +
|'''jeu''' [jεw]
 +
|jau, jeu
 +
|eu
 +
|jeu
 +
|jou
 +
|ja
 +
|-
 +
|'''maison'''
 +
|'''tgea''' [ʤĕa]
 +
|tgesa
 +
|tgea, tgeha
 +
|tgea
 +
|tgoi
 +
|tgaa
 +
|-
 +
|'''neige'''
 +
|'''neuv''' [nεwf]
 +
|neiv, nei
 +
|naiv
 +
|neu, nai
 +
|noiv
 +
|noing
 +
|-
 +
|'''œil'''
 +
|'''egl''' [εʎ]
 +
|igl
 +
|ögl
 +
|uegl
 +
|ögl
 +
|eul, öl
 +
|-
 +
|'''forêt'''
 +
|'''uaugl''' [wawʎ]
 +
|guaugl
 +
|gougl
 +
|güogl
 +
|goud
 +
|gud, guld
 +
|-
 +
|'''pain'''
 +
|'''paun''' [pawn]
 +
|paun
 +
|peing
 +
|pan, pang
 +
|paung
 +
|pain
 +
|-
 +
|'''un / une'''
 +
|'''in / ina''' [in(ɐ)]
 +
|in / ina
 +
|ün / üna
 +
|ein / na
 +
|oin / na
 +
|üng / na
 +
|-
 +
|'''deux'''
 +
|'''dus / duas''' [dus, dwas]
 +
|dus, duas
 +
|dus / dues
 +
|dus / duos
 +
|deus / duas
 +
|deu / dia
 +
|-
 +
|'''trois'''
 +
|'''treis''' [trεjs]
 +
|treis, tris
 +
|treis, tris
 +
|trei, troi
 +
|trois
 +
|tra
 +
|-
 +
|'''quatre'''
 +
|'''quater''' [kwatər]
 +
|quat, quater
 +
|quater
 +
|quatur
 +
|quator
 +
|quat
 +
|-
 +
|'''cinq'''
 +
|'''tshintg''' [ʧinʧ]
 +
|tshin(c)
 +
|tshing
 +
|shing
 +
|tshung
 +
|shung
 +
|-
 +
|'''six'''
 +
|'''sis''' [sis]
 +
|sis
 +
|sis
 +
|sheis
 +
|shis
 +
|sis
 +
|-
 +
|'''sept'''
 +
|'''siat''' [sjat]
 +
|siet
 +
|siat
 +
|shiat
 +
|shet
 +
|set
 +
|-
 +
|'''huit'''
 +
|'''otg''' [ɔʧ]
 +
|otg
 +
|otg
 +
|(v)uetg
 +
|(v)ötg
 +
|vöt
 +
|-
 +
|'''neuf'''
 +
|'''nov''' [nɔv, nɔf]
 +
|nov
 +
|nuv
 +
|nouv
 +
|növ
 +
|nu, nub
 +
|-
 +
|'''dix'''
 +
|'''desh''' [dεʃ]
 +
|desh
 +
|desh
 +
|diesh
 +
|tgiesh
 +
|tgesh
 +
|-
 +
|'''lundi'''
 +
|'''glindisgis''' [ʎindiʒis]
 +
|glindisgis
 +
|glündesgis
 +
|gleindisdi
 +
|gloingisgi
 +
|glüngis
 +
|-
 +
|'''mercredi'''
 +
|'''mesjamna''' [məʃjamnɐ]
 +
|meseamna
 +
|meisheamna
 +
|measeamda
 +
|marcurgi
 +
|macrurgi
 +
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==Lexique==
 
==Lexique==
Le lexique est essentiellement rhéto-roman, emprunté aux différents dialectes du romanche, mais aussi éventuellement au ladin des Dolomites. Si la graphie varie légèrement (sh au lieu de sch par exemple), la majorité du vocabulaire est reconnaissable pour un romanche. Certaines formes étranges ont été rajoutées selon les dialectes de la langue, comme par exemple, la présence de quelques zones possédant un article issus du IPSU latin ou encore une déclinaison de type cas sujet/cas direct. De nombreux emprunts ont été faits, notamment l'italien, ou surtout aux parlers du nord (piémontais, milanais), mais aussi des parlers arpitans (savoyards ou valdôtains). Les dialectes de l'Urien tendent plutôt emprunter l'Occitan.
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Voir aussi : ''[http://zlang.ifrance.com/zlang/coirin.htm Petit lexique de langue coirine]'' (''cette page étant en cours de rénovation, la version de cette page ne correspond plus au Coirin actuel'')
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Et aussi : ''[[Liste Swadesh Coirin-Arvan-Oxurien|Liste Swadesh du Coirin]]''
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Le lexique est essentiellement rhéto-roman, emprunté aux différents dialectes du Romanche, mais aussi éventuellement au Ladin des Dolomites. Si la graphie varie légèrement (sh au lieu de sch par exemple), la majorité du vocabulaire est reconnaissable pour un romanche. Certaines formes étranges ont été rajoutées selon les dialectes de la langue, comme par exemple, la présence de quelques zones possédant un article issus du IPSU latin ou encore une déclinaison de type cas sujet/cas direct. De nombreux emprunts ont été faits, notamment à l'italien, et surtout aux parlers du nord (Piémontais, Lombard), mais aussi à des parlers arpitans (Savoyard ou Valdôtain). Les dialectes de l'Urien tendent plutôt à emprunter à l'Occitan.
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==Exemples==
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'''[[Texte de Babel]]''' en Coirin :
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1. Tuota la Terra vea agluora na perseula leua ed els medmes pleds. 2. Cum eiran partits vers l’Orient, els uomgni tgataran ina plagnira nel natz da Shnar, e vi rumagniran. 3. E sa tgiran l’in a l’alt : "Nei ! Fain cutziglas, e cuojain las al fuorn". E la cutzigla lor servic da crap, ed el gubrüm lor servic da cagl. 4. "Nei ! Tgiran, cunstrutgain nus n’urbs ed ina tuor dalgla qual el tüc pertutgi el tshil. Fain nus in num, per tge shitgain buc spezats sin la fatsha da tuota la Terra".
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5. El Sgneur zshendec per veür l’urbs e la tuor tge cunstrutgivan els fegls d’Adam. 6. Ed el Sgneur tgic : "Sun tuots in perseul peuvol e n’han tuots ina medma leua, ed est tga lor emprima ovra. Ussa nagut da tge glaran far lor sarà nunpussaiveul". 7. "Nei ! Zshendain e meisclain qua lor leua, tge sa tgapishin betg pli els ins als alts".
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8. Ed el Sgneur els spezac lunsh sin la fatsha da tuota la Terra e sa fermaran da cunstrutgir l’urbs.
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9. Est perdac tge s’al dec el num da Babel, pertgai est qua tge el Sgneur cunfundec la leua da tuota la Terra, ed est qua tge el Sgneur els spezac sin la fatsha da tuota la Terra.
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[[Catégorie:Nikura]][[Catégorie:Langues de Naroda]]
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Version actuelle en date du 17 février 2020 à 09:36

  Coirin
Cuirinsh
 
Année de création 1998
Auteur Nikura
Régulé par
Nombre de locuteurs (réalité) 1 ; (fiction) 180 720
Parlé en État de Coire
Idéomonde associé Zapomna
Catégorie Langue a posteriori
Typologie Langue Romane
Alphabet Latin
Lexique 2000 mots
Version 3
Codes de langue
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia IDEO_COI

Le Coirin (nom original Cuirinsh [kwiˡrinʃ], également appelé Ladin ou Latgin par ses locuteurs) est une langue artificielle, créée par Nikura en 1998. Il s'agit d'une langue dérivée des parlers romanches de Suisse, avec une certaine influence des parlers italiens du nord, plutôt que de l'allemand. D'autres influences, générales ou dialectales, existent également (savoyard, valdôtain, occitan, piémontais). Cette langue se place dans le même contexte que le Tatsique, c'est à dire qu'elle est parlée en Naroda, dans un des états qui la compose, l'État de Coire (Natz da Coira) ou Confédération de Coire (Cunfederaziun da Coira), appelé autrefois la Coirie (Curea ou Cuoirea).

Histoire de la langue

Histoire interne

Le Coirin fut apporté en Naroda par des colons francophones (voir Valois), qui offrirent de nombreuses terres montagneuses à des habitants des Alpes désireux de tenter leur chance dans ce nouveau monde. C'est pourquoi dans les autres petits états voisins, on parle aussi l'Arvan (un dialecte savoyard), l'Oxurien (un dialecte occitan alpin) ou encore le Cuéjon, le Trêvan ou l'Oraisonais (parlers d'oïl arpitanisés ou occitanisés). Les colons romanches arrivèrent en grand nombre, plusieurs années après l'arrivée et l'installation de savoyards, de valdôtains, d'occitans et de piémontais. Ceux-ci s'installèrent massivement en basse vallée où il fondèrent la ville de Coire (Coira), qui rivalisa bien vite avec Abondance, la petite capitale savoyarde. Rapidement, Coire devint la capitale d'une puissante Comté qui s'accapara la totalité des terres de montagne colonisées par les Valois, et même plus.

La langue Coirine cependant ne s'imposa pas sur la totalité de ce territoire. Les actuels petits états indépendants issus de l'ancienne Comté de Coire ayant conservé leurs parlers d'origine et leurs identités propres. Le Coirin s'imposa dans les hautes vallées de la Soule et de l'Ure, rebaptisée Uri. La Soule savoyarde disparut et ses habitants se réfugièrent en grand nombre dans les hautes vallées situées sur le versant scythique. L'Ure occitane ne tint pas le coup non plus. Aujourd'hui, les deux principales variétés dialectales de la langue coirine se différencient à partir de ce critère.

Histoire externe

Dans la réalité, l'origine du Coirin remonte à un souhait de placer une langue isolée dans ces régions de montagne. L'idée originale portait plutôt sur une langue celtique aux caractéristiques étranges qui plus tard, finit par être retenue sous la forme d'une langue romane, qui plus est, de type romanche (d'où le nom issu de la ville de Coire, capitale du canton des Grisons en Suisse). La langue fut d'abord inventée à partir de bribes d'informations collectées sur les différents parlers rhéto-romans. L'idée de scinder les morceaux au moyen d'éléments empruntés à l'italien ou au savoyard donnèrent naissance à une autre langue, l'Arvan, et plus tard, à d'autres idéodialectes encore.

La Coirie et les Coirins

Histoire interne

La Coirie est célèbre pour son aspect Petite Suisse de Naroda et ce n'est pas si peu dire lorsqu'on pense que ce petit état est une sorte de paradis fiscal riche en banques qui prépare lui aussi un exquis chocolat et produit d'excellents fromages. Bref, une nation helvète au milieu de descendants des Scythes... La Coirie fut d'abord un fief conquis par un riche émissaire venu de ses Grisons natals investir ses capitaux dans un nouveau monde. Son affaire fonctionna et ses offres de bienvenue avec en cadeau un fief personnel et une maison dans un village eut un fort succès. Tellement de succès, qu'il fit lancer son appel dans toutes les Alpes et même plus loin. C'est là l'histoire à l'origine. Mais après quelques années, l'homme mourrut sans descendance et l'Église s'empara du territoire où elle nomma un comte. Les successifs comtes de Coire n'eurent de cesse de suivre la dure labeur des premiers colons et firent de leur pays, une démocratie confédérée qui bien que démentelée en plusieurs mini-états, est une véritable perle du massif dinarique.


Description de la langue

Phonétique & Phonologie

  • Voyelles
    • a → tonique [a], atone [ɐ]
    • e → tonique [e] ou [ε], atone [ə]
    • i → [i]
    • o → [o] ou [ɔ]
    • ö → [ø] ou [œ]
    • u → [u]
    • ü → [y]

L'accent grave est parfois utilisé, notamment pour différencier certains mots : letg [leʧ] (lit) / lètg [lε:ʧ] (mariage). Certaines voyelles peuvent être allongées, notamment en position tonique.

De nombreuses diphtongues ou triphtongues existent, telles que :

  • ai [aj], au [aw], ea [ĕa], ei [εj], eu [εw], jau [jaw], ie [iə], jei [jεj], jeu [jεw], joi [jɔj], iu [iw/ju], oi [ɔj], ou [ow/ɔw], ua [wa], ue [we/wε], ui [uj], uo [wo/wɔ], uoi [wɔj], üe [ɥə], etc.
  • Le système de diphtongue varie d'un parler à l'autre, si bien que certaines variétés en possèdent un nombre plus ou moins grand.
  • Consonnes
    • Occlusives
      • Dilabiales : p [p], b [b], m [m]
      • Dentales ou pré-alvéolaires : t [t], d [d], n [n]
      • Vélaires : c/ch [k], qu [kw], g/gh [g], gu [gw], ng [ŋ]
    • Affriquées
      • Pré-alvéolaires : c/z-/-z-/-tz [ʦ], tz-/-zz-/-tz- [ʣ]
      • Alvéolaires : tsh/-tg [ʧ], tg-/-tg-/dsh [ʤ], -ch [tɕ]
      • Vélaires : x [ks]
    • Fricatives
      • Labio-dentales : f [f], v [v]
      • Pré-alvéolaires : s-/-ss- [s], -s- [z]
      • Alvéolaires : s-/sh [ʃ], g/sg- [ʒ]
      • Glottale : h [h]
    • Latérales : l [l], ll [l:], gl [ʎ], lgl [ʎ:]
    • Vibrantes : r [r]
    • Approximantes : j [j], u [w]

Le groupe traditionnel -sch- [ʃ] fut remplacé par -sh- dans les années 50, afin d'éviter la confusion avec le groupe -sch- prononcé [ʃk] ou [sk].

Morphologie

La langue coirine fonctionne selon des normes morphologiques communes aux langues romanes en général, sans oublier cependant quelques achaïsmes mais également, des innovations relativement judicieuses, telles que dans le système des temps de la conjugaison.

Déterminant

  • L'article défini en Coirin est simple :
    • M. el/il → els/ils
    • F. la → las
    • gl'/l' + voyelle

Des formes dialectales il/ils ou igl/igls peuvent fréquemment être entendues. De même, il existe quelques parlers qui possèdent un article semblant dériver de IPSU latin et no de ILLU soit, is (M.) / sa(s) (F.). Fait étrange puisqu'aucun parler rhéto-roman ne partage ce trait, qui semblerait provenir d'une installation niçarde dans les montagnes au dessus de Coire, à Coire-la-Haute (Cuoira-s'Alta), puis de l'autre côté, en vallée de la Bernine.

  • Certaines prépositions se contractent aussi avec l'article :
    • a + el → al | a + els → als
    • da + el → dal | da + els → dals
    • cun + el → cul | cun + els → culs
    • sin + el → sil | sin + els → sils
    • en + el → nel | en + els → nels
    • per + el → pel | per + els → pels

Certains parler contractent également l'article féminin (a + la → alla/algla).


Formation du pluriel

Le pluriel se forme en coirin en ajoutant un -s au substantif : el frar → els frars (les frères). Les mots terminés en -s restent invariables : gl'urs → els urs (les ours). Quelques formes irrégulières existent enfin, soit par amplification du radical (ex.: el prà → els prads, les prés ; gl'utshè → els utshels, les oiseaux ; gl'hom → els homens, les hommes ; el liug → els luoghens, les lieux) ou bien, par modification interne (la dunna → las dunnauns, les femmes ; gl'emplojau → els emplojai, les employés) ou par changement de radical (el tgit → els cots, les coqs ; gl'um → els uomgni, les humains).

Il existe enfin, un pluriel collectif terminé en -a, utilisé pour considérer des choses dans les totalités. Il s'agit d'une forme qui se comporte comme un féminin singulier mais qui possède un sens de pluriel (la maigla ei matgira, les pommes sont mûres). Ce trait provient de l'ancien pluriel neutre latin en -a. Quelques exemples : prà → prada, prairie ; crap → crappa, des pierres ; maigl → maigla, des pommes ; esh → esha, des portes etc. D'autres suffixes collectifs existent tels que -om.


Conjugaison au présent

Conjugaison des quatre groupes verbaux et de quelques verbes irréguliers importants.

-ar -air -er -ir -ir (inchoatif)
gidar (aider) temair (craindre) vender (vendre) partir (partir) fenir (finir) esser (être) avair (avoir) ir (aller) far (faire)
jeu gid(el) jeu tem(el) jeu vend(el) jeu part(el) jeu fenesh(el) jeu sun/sum jeu n'hai/vai jeu vom(el) jeu fatg(el)
tü gidast tü temast tü vendast tü partast tü feneshast tü est/eist tü n'hast tü vast tü fast
egl gida egl tema egl venda egl parta egl fenesha egl ei egl n'ha egl va egl fa
nus gidain nus tmain nus vendain nus partgin nus fgnin nus essain/sain nus (a)vain nus jain/mein nus fain/fashain
vus gidaivat vus tmaivat vus vendaivat vus partgivat vus fgnivat vus essas/sas vus (a)vaivat vus jaivat/meivat vus faivat/fait
egls gidan egls teman egls vendan egls partan egls feneshan egls ein/sun egls n'han egls van egls fan


(ve)gnir (venir) dir/gir (dire) savair (savoir) pudair (pouvoir) vulair (vouloir) vesair (voir) star (être debout) dar (donner) trair (tirer)
jeu vegn(el) jeu ditg/gitg(el) jeu sai/sajel jeu poss(el) jeu vögl jeu ves/vez(zel) jeu stun(del) jeu dun(del) jeu tir(el)
tü vainst tü dist/gist tü sast tü puost/post tü vuolst tü vesast tü stast tü dast tü traist
egl vain egl dish/gish egl sà egl può/pò egl vuol egl vesa egl stà /stat egl dà /dat egl tira/trai
nus (ve)gnin nus shain nus savain nus pudain nus (vu)lain nus vesain nus stain nus dain nus train
vus (ve)gnivat vus shaivat vus savaivat vus pudaivat vus (vu)laivat vus vesaivat vus staivat vus daivat vus traivat
egls vegnan egls din/dishan egls san/savan egls puon/pon egls vöglan egls vesan egls statan egls datan egls tiran

Une forme variable de seconde personne du pluriel en -ais/-is existe, dans les cas de question (ex.: plidais-vus cuirinsh?) ou bien dans un discours moins soutenu, réservant la forme -aivat/-ivat au vouvoiement. De la même manière la première personne à laquelle on ajoute -el correspond à une forme de langage soutenu ou bien, à la forme interrogative, tout aussi soutenue que celle du français (ex.: tge sajel?, que sais-je?).

Dialectologie

Voir aussi : Carte détaillée des dialectes du Coirin

Le Coirin se subdivise en deux principaux dialectes relativement intercompréhensibles mais fort différenciés, dont chacun possède une division dialectale parallèle : le Coirin à proprement parler, et l'Urien dont les locuteurs demandent le statut de langue, bien que l'Urien en soi ne soit pas unifié. Seul le parler de Coire demeure donc la langue officielle et variété haute dans tout l'État.

Il est à noter que si les zones de montagne sont dialectalisées, au point que d'un village à l'autre voisin les différences puissent être flagrantes, la langue est relativement unifiée dans la zone de Piémont, raison pour laquelle la variété de Coire est celle que deux locuteurs de parlers différents feront servir, non sans la modeler à leur façon toutefois. Les différents dialectes du Coirin présentent une tendance au conservatisme et aux archaïsmes dans les zones de montagne, ormis peut-être l'Engadine, alors que les plaines sont plus innovatrices. Les variétés uriennes de l'est sont relativement conservatrices mais une certaine influence de l'occitan peut s'y ressentir. Les dialectes d'Airol et de Pas-de-Clef (Enclaves) sont particulièrement marqués par des influences vratnites et se distinguent nettement des autres.

Typologie des dialectes du Coirin

  • Coirin
    • Coirin Central (Coirin de Coire, Coirin d'en Haut, Coirin de Piémont, Faucignais, Vorlien)
    • Vallader ou Valgladeir (Bas-Engadinois, Haut-Engadinois, Valaisan)
    • Enclavien (Pas-de-Clévien, Airolan)
    • Urkung (sabir mêlé de Công)
  • Urien
    • Bas-Urien (Valurien, Silvrettan, Florian)
    • Haut-Urien (Puturien, Arosan, Cantonois)

Comparaison des dialectes du Coirin

Ce tableau nous montre l'actuelle division dialectale de la langue coirine, et la difficulté que représente la classification de ces dialectes. Nous avons pris ici des termes sujets à de possibles variations puisque seuls les principales aires dialectales ont été retenues.

Français Coirin C. de Piémont Engadinois Bas-Urien Haut-Urien Enclavien
je jeu [jεw] jau, jeu eu jeu jou ja
maison tgea [ʤĕa] tgesa tgea, tgeha tgea tgoi tgaa
neige neuv [nεwf] neiv, nei naiv neu, nai noiv noing
œil egl [εʎ] igl ögl uegl ögl eul, öl
forêt uaugl [wawʎ] guaugl gougl güogl goud gud, guld
pain paun [pawn] paun peing pan, pang paung pain
un / une in / ina [in(ɐ)] in / ina ün / üna ein / na oin / na üng / na
deux dus / duas [dus, dwas] dus, duas dus / dues dus / duos deus / duas deu / dia
trois treis [trεjs] treis, tris treis, tris trei, troi trois tra
quatre quater [kwatər] quat, quater quater quatur quator quat
cinq tshintg [ʧinʧ] tshin(c) tshing shing tshung shung
six sis [sis] sis sis sheis shis sis
sept siat [sjat] siet siat shiat shet set
huit otg [ɔʧ] otg otg (v)uetg (v)ötg vöt
neuf nov [nɔv, nɔf] nov nuv nouv növ nu, nub
dix desh [dεʃ] desh desh diesh tgiesh tgesh
lundi glindisgis [ʎindiʒis] glindisgis glündesgis gleindisdi gloingisgi glüngis
mercredi mesjamna [məʃjamnɐ] meseamna meisheamna measeamda marcurgi macrurgi

Lexique

Voir aussi : Petit lexique de langue coirine (cette page étant en cours de rénovation, la version de cette page ne correspond plus au Coirin actuel)

Et aussi : Liste Swadesh du Coirin

Le lexique est essentiellement rhéto-roman, emprunté aux différents dialectes du Romanche, mais aussi éventuellement au Ladin des Dolomites. Si la graphie varie légèrement (sh au lieu de sch par exemple), la majorité du vocabulaire est reconnaissable pour un romanche. Certaines formes étranges ont été rajoutées selon les dialectes de la langue, comme par exemple, la présence de quelques zones possédant un article issus du IPSU latin ou encore une déclinaison de type cas sujet/cas direct. De nombreux emprunts ont été faits, notamment à l'italien, et surtout aux parlers du nord (Piémontais, Lombard), mais aussi à des parlers arpitans (Savoyard ou Valdôtain). Les dialectes de l'Urien tendent plutôt à emprunter à l'Occitan.

Exemples

Texte de Babel en Coirin :

1. Tuota la Terra vea agluora na perseula leua ed els medmes pleds. 2. Cum eiran partits vers l’Orient, els uomgni tgataran ina plagnira nel natz da Shnar, e vi rumagniran. 3. E sa tgiran l’in a l’alt : "Nei ! Fain cutziglas, e cuojain las al fuorn". E la cutzigla lor servic da crap, ed el gubrüm lor servic da cagl. 4. "Nei ! Tgiran, cunstrutgain nus n’urbs ed ina tuor dalgla qual el tüc pertutgi el tshil. Fain nus in num, per tge shitgain buc spezats sin la fatsha da tuota la Terra". 5. El Sgneur zshendec per veür l’urbs e la tuor tge cunstrutgivan els fegls d’Adam. 6. Ed el Sgneur tgic : "Sun tuots in perseul peuvol e n’han tuots ina medma leua, ed est tga lor emprima ovra. Ussa nagut da tge glaran far lor sarà nunpussaiveul". 7. "Nei ! Zshendain e meisclain qua lor leua, tge sa tgapishin betg pli els ins als alts". 8. Ed el Sgneur els spezac lunsh sin la fatsha da tuota la Terra e sa fermaran da cunstrutgir l’urbs. 9. Est perdac tge s’al dec el num da Babel, pertgai est qua tge el Sgneur cunfundec la leua da tuota la Terra, ed est qua tge el Sgneur els spezac sin la fatsha da tuota la Terra.