AVK Verbes : Différence entre versions
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+ | *L'absolutif peut s'apparenter à l'aoriste présent dans d'autres langues. Il exprime une vérité générale, incontournable. | ||
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Version du 31 décembre 2011 à 13:28
Sommaire
Présentation
En Kotava, les verbes sont présentés dans le dictionnaire à la première personne du singulier de l'indicatif, l'infinitif en tant que mode verbal, n'existant pas. Les autres personnes s'obtiennent en utilisant le radical verbal (racine lexicale à laquelle est ajoutée une voyelle: -a-, -e-, -i-, -u-<ref>Cette voyelle est diacritée à la première personne, sans ajout de consonne</ref>) auquel est ajoutée une consonne (cf. ci-dessous).
Conjugaison
La conjugaison des verbes en kotava est de type "personnelle", c'est-à-dire que le verbe varie avec la personne à laquelle il est conjugué (à l'instar du volapük et à l'inverse de l'espéranto).
À tous les temps et tous les modes personnels (indicatif, impératif et conditionnel), les verbes prennent les désinences personnelles suivantes :
- ’, l, r, t, c, d, v.
Ainsi, pour le verbe ASKI (faire), on aura, au présent de l'indicatif, la conjugaison suivante:
1e Sing. | askí |
2e Sing. | askil |
3e Sing. | askir |
1e Plur. | askit |
2e Plur. | askic |
3e Plur. | askid |
4e Plur. | askiv |
Le verbe conjugué à la première personne du singulier est donc accentué (diacritique) sur la dernière voyelle (ce qui constitue une dérogation à la règle normale d'accentuation du Kotava où l'accent porte sur la pénultième syllabe dans un mot à finale vocalique, mais il y a ainsi alignement avec les autres personnes).
- (jin) estú = je mange.
On remarquera une insolite 4ème personne du pluriel. Celle-ci correspond à l'expression du "nous" exclusif, par différence avec la 1ère personne du pluriel qui, elle, représente le "nous" inclusif.
Ordre des particules & flexions
Au delà des valeurs implicites non-marquées, le kotava fait appel à un certain nombre de flexions, d'affixes et de particules pour établir les différentes nuances d'expressions (celles représentant notamment l'aspect, le mode, l'état, etc). En voici l'ordre :
- 0 : le pronom personnel (facultatif)
- 1 : l'aspect (particule)
- 2 : l'état (adverbe particularisé)
- 3 : la voix (particule)
- 4 : le mode (particule)
- 5 : la modalité (préfixe)
- 6 : LE RADICAL
- 7 : le temps (interfixe)
- 8 : la voyelle d'harmonie
- 9 : la personne (désinence).
(in) al en zo co-rostayar.
États
Les états en kotava correspondent à peu près aux tournures en français et dans d'autres langues. Il y en a cinq<ref>La tournure interrogative n'est pas considérée comme un état en kotava et fait l'objet d'un autre paragraphe.</ref>.
- Le positif. C'est l'état "par défaut", celui qui est indiqué sans particule distinctive et qui concerne un fait considéré comme avéré, sans indication particulière.
- (sin) estud = ils mangent.
- L'affirmatif est un renforcement du précédent. On insiste sur la véracité d'un fait, aussi étonnant qu'il pourrait paraître dans certains cas.
- En estud = ils mangent (ça c'est sûr!)
- L'incertain est un état qui permet de laisser planer un doute sur la véracité d'un fait. On utilise pour ce fait, un adverbe (signifiant "peut-être") : rotir.
- Rotir estud = ils mangent peut-être
- Le négatif peut s'exprimer de plusieurs manières, selon que le procès nié
- est présent : me estud = ils ne mangent pas.
- est postérieur à son énoncé : men estud = ils ne mangent pas encore.
- est antérieur à son énoncé : mea estud = ils ne mangent plus.
- Le contraritif est une amplification du négatif, c'est surtout un état qui indique que le procès énoncé par le verbe est évité par tous les moyens disponibles au sujet.
- Vol estud = ils jeûnent, ils s'abstiennent de manger.
- Vol pulvir = il ne parle pas (il retient sa langue, il est d'un mutisme absolu).
Temps
Les temps en kotava (contrairement, par exemple au français, à l'espagnol ou à l'aneuvien), sont rigoureusement "linéaires" et n'expriment que la situation d'un procès dans le temps. Les nuances comme l'imparfait, le présent itératif ou progressif etc... sont exprimées par d'autres moyens.
- Le présent (quel qu'en soit le mode) se fonde sur le radical nu. Sa conjugaison est limitée aux désinences personnelles :
- Dankal = tu chantes.
- Dankar = il chante.
- Le passé
- Il s'obtient au moyen de l'interfixe -y-, intercalé entre le verbe et la terminaison de la conjugaison de la personne devant laquelle est répétée la voyelle finale du radical, ce qui donne:
Radical verbal | Interfixe de temps | Harmonie vocalique | Personne | Traductions |
---|---|---|---|---|
DANKA | -Y- | -A | -L | Tu chanta(i)s |
DOLE | -Y- | -E | -D | Ils vendaient, ils vendirent |
On retrouve cette même conjugaison, également au conditionnel:
- Va win co-wiyiv = nous vous aurions vues.
- Le futur se construit sur le même principe que le passé, à ceci près qu'on remplace la glide intervocalique -Y- par la consonne -T-.
- Va direm doleter = Il vendra une voiture.
- Eldeon mallanitil ! = Pars demain.
Aspects
Ils sont nombreux et revêtent une grande importance en kotava, puisqu'il renferment toutes les nuances de durée, de début, fin etc. d'un procès dans le temps. Ainsi, on retrouve, par ces aspects, combinés avec les temps, les différences exprimées en français par l'imparfait, le passé simple ou en anglais par le present perfect ou le progressive preterit. Le futur peut être concerné par ces différents aspects. Ils s'expriment (à l'exception du duratif simple) au moyen de particules antéposées au verbe.
- Le duratif simple est l'"aspect de base" de la conjugaison kotava. En tant qu'implicite, il ne nécessite aucune particule.
- (In) pitir = Il/elle viendra.
- Le progressif (dont on trouve des équivalents, entre autre en anglais, en espéranto, en aneuvien et en uropi) est un aspect qui indique que le procès évoqué par le verbe est en cours de réalisation. Il est représenté par la particule dun.
- Dun estú = je mange (je suis en train de manger)
- va yona imwa dun doleyer = Il achetait des fleurs (il était en train de les acheter).
- Le continu est très voisin du progressif. Il signifie en fait "être encore en train de", ce qui le situe, en fait à l'opposé strict de l'antérieur ou de l'achevé-lié et à l'opposé (dans un sens plus large) du terminatif.
- Koe Paris wan irubar. = Il habite toujours Paris.
- L'antérieur est synonyme de l'accompli. C'est par cet aspect kotavien qu'on traduit, le plus souvent les temps composés francophones (et autres) tels que le passé composé, le plus-que-parfait, le futur antérieur, le passé antérieur. En kotava, il est représenté par la particule al.
- Al estutur = il aura mangé.
- Le postérieur est le "pendant inverse" de l'antérieur. Représenté en français et en anglais par aller + infinitif (to be going to _), il évoque un un procès sur le point de se réaliser et est représenté par la particule di précédant le verbe normalement conjugué.
- Di co-mallanit = Nous serions sur le point de partir.
- L'instantané représente un procès bref, quasiment sans aucune dimension temporelle, représenté par la particule ve:
- (In) ve estobayar = Il/elle plongea.
- (In) ve zo atayar = Il/elle fut tué(e) sur le coup.
- L'achevé-lié et l'avenir lié sont des aspects encore plus proches, respectivement, que l'antérieur et le postérieur. Ils s'expriment par les particules su & fu
- Su estú = Je viens de manger.
- Fu dimpí = Je reviens (de suite).
- À la différence des deux aspects précédents, le terminatif et l'inchoatif représentent des procès déjà entamés ou presque achevés. Ils sont exprimés respectivement par les particules ten & toz.
- Va jin ten zunel ! = Arrête de m'agacer.
- Toz kiped. = Ils se mirent à rire.
Modalités
La modalité, en kotava exprime une probabilité, une volonté, une capacité etc. ce qui permet de combler dans certains cas l'absence de subjonctif dans cette langue.
- L'effectif est la modalité par défaut, au même titre que le duratif est l'aspect par défaut et le positif l'état de base. Il décrit un procès qui se réalise... effectivement.
- Le possibilitif revêt plusieurs nuances lesquelles s'expriment par des préfixes différents, tous commençant par ro- (préfixe principal du possibilitif.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
POSSIBILITIF | Notions générales de possibilité, d'aptitude de permission et d' opportunité |
rot- | in rosuter in rotestur |
Il peut écrire il peut manger |
Aptitude physique | rodef- | sin rodevulted | ils sont aptes à courir ils peuvent courir (physiquement) | |
Autopermission | Audace, transgression | robev- | va jin robevidgur | il ose me répondre |
Possibilité extérieure | permission | ronov- | ronovestul | tu peux, tu as le droit de manger |
Opportunité | Conjoncture très favorable | rovod- | mevielu rovodjelunget | Maintenant, c'est l'moment (pour nous) d'partir |
- L'obligatif est une modalité concernant tous types de nécessités, obligations (physique, morale) ou contraintes. Le préfixe général est go-
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
OBLIGATIF | Obligation, nécessitité, devoir, besoin |
gon- | in gosuter in gonestur |
Il doit écrire il a besoin de manger |
Obligation physique | godef- | sin rodevulted | ils doivent courir ils ont physiquement besoin de courir | |
Obligation, contrainte morale | goveb- | govegetineyec | Vous vous forciez à jeûner | |
Contrainte ou obligation extérieure | gonov- | sin gonomallanid | Ils ont été obligés de partir | |
Obligation impersonnelle<ref>Rejoint, en fait, sémantiquement, l'opportunité exprimée par rovo(d)-</ref> | govod- | mevielu govodjelunget | Maintenant, c'est l'moment (pour nous) d'partir |
- Le volitif exprime la volonté, le souhait ou le désir d'une action ou de tout autre procès ; il peut exprimer également le goût (appréciatif) ou l'espoir (optatif).
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
VOLITIF | Toute sous-modalité sans précision particulière |
djum- | in co-djusuter in djumestur |
Il voudrait écrire il aime manger |
Volontatif | Volonté ferme, détermination | djukur- | mea djumestutuc | Vous ne voudrez plus manger |
Désidératif | Désir, souhait, envie | djugal- | va rin djugakutcá | J'ai envie de vous (t')embrasser |
Appréciatif | Goût, appréciation positive | djukar- | sin djukaravlayad | Ils aimaient marcher |
Optatif | Espoir | djupok- | in djupopir | Il a l'espoir de venir |
Favoratif | Disposition, adhésion, accord | djuprog- | in djupropir | Il est d'accord pour venir |
- Le capacitif exprime la capacité (en ce sens, il est relativement proche de l'aptitude physique, sauf que dans cette modalité, il y a une notion d'apprentissage, de possibilité étendue dans le temps, il correspond, en fait, au verbe "savoir" et il est exprimé par le préfixe gru-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CAPACITIF | Toute sous-modalité sans précision particulière |
grup- | in grupujer | Il sait nager |
Acquisitif | Apprentissage | grurav- | grurarotuxac ! | Apprenez à mentir |
- Le créditif revêt une notion de crédit réflexif vis à vis d'un procès, il équivaut aux verbes "se voir", "être persuadé de", "s'imaginer"... et s'exprime au moyen du préfixe fo-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CRÉDITIF | Croyance sensation, conviction |
fol- | ageltaf fokalir | Il croit qu'il dit la vérité (qu'il dit vrai) |
Auto-représentation | Image que le sujet du sujet se donne |
foges- | in fogegader | il se voit gouverner |
Le conatif évoque la tentative, l'effort et s'exprime par le préfixe la-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
CONATIF | Tentative, essai | lag- | vawelaf ladimpit! | tâche de revenir sauf |
Efforçatif | Effort, tâche difficile, rude | lasug- | in lasugestur | il se force à manger |
Périculatif | Tâche dangereuse, risque | laxuy- | sin laxudivlaniyid | ils prirent le risque de sortir |
- L'Apparent est la modalité de... l'apparence ; aussi bien celle qui est percue par l'entourage que celle qu'on prétend donn er (faire semblant). Le préfixe général est nu-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
APPARENT | nud- | in nukeniber | On dirait qu'il dort | |
simulatif | Simulation, tromperie, illusion | nujid- | in nujikeniber | il fait semblant de dormir |
attestatif | affirmation, constat | nuruy- | va sinaf konak sulem sin nuruselad |
ils prétendent soigner leurs animaux |
- L'habituel est une modalité qui reprend l'aspect itératif de plusieurs autres langues ; il est représenté par le préfixe gi-. Le complétif est une forme amplifiée de l'habituel : il insiste sur le fait qu'on occupe tout son temps au procès exprimé par le verbe auquel est attaché le préfixe gibe-.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
HABITUEL | gil- | sin gikobad | Ils travaillent (tous les jours) | |
complétif | Temps consacré | gibed- | rin va int giberelandel | Tu passes ton temps à t'amuser |
- L'absolutif peut s'apparenter à l'aoriste présent dans d'autres langues. Il exprime une vérité générale, incontournable.
MODALITÉ Sous-modalité |
Notion | Préfixe | Exemples | Traductions |
---|---|---|---|---|
ABSOLUTIF | sok- | toloy lanibelcaf conya me va sint sokakeved |
Deux lignes parallèles</br>ne se rencontrent pas |
<references/>