Utilisateur:Ajai : Différence entre versions
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Tout le monde connaît la '''numérologie''', laquelle, moyennant la correspondance entre les lettres d'un alphabet et des nombres, consiste à faire l'addition des lettres d'un mot afin de comparer entre eux des mots ayant même total numérique. | Tout le monde connaît la '''numérologie''', laquelle, moyennant la correspondance entre les lettres d'un alphabet et des nombres, consiste à faire l'addition des lettres d'un mot afin de comparer entre eux des mots ayant même total numérique. | ||
− | Sachant qu'il est possible de traduire les lettres en chiffres, la réciproque | + | Sachant qu'il est possible de traduire les lettres en chiffres, la réciproque, à savoir traduire les chiffres en lettres, est-elle possible ? Si la réponse est oui, nous pouvons traduire n'importe quel mot en numique, et de ce fait tout mot traduit acquiert un statut de "vocable universel" à travers l'universalité du nombre. Un mot traduit du français sera évidemment différent d'un mot traduit de l'anglais ou de l'allemand, mais tous ces mots auront en commun d'être produits par une structure numérique : plutôt que séparés par des contextes différents, ils deviennent au contraire synonymes dans le lexique d'une langue unique. Telle est la thèse (un peu mégalo certes, mais amusante à développer). |
− | + | Exemple de mots numiques synonymes : ASIA (français : CIEL), NAMO (anglais : SKY), RSADDAYA (allemand : HIMMEL). | |
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+ | On joue en fait sur deux correspondances, l'une internationale (alphabet de départ servant à chiffrer les mots, en l’occurrence l'alphabet latin, mais un alphabet national est également possible), et l'autre universelle (alphabet d'arrivée servant à convertir les chiffres en lettres). La pureté du mot obtenu dépend évidemment de l'alphabet d'arrivée, qui présuppose une correspondance rigoureuse entre les chiffres de 1 à 9 et les sons correspondants. | ||
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+ | Ex : la consonne V se chiffre "4" dans l'alphabet latin, mais sa valeur réelle est 6 (= son VA ou FA) dans l'alphabet numique. | ||
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Version du 30 mai 2013 à 17:38
Naissance : dans les années 50, en Alsace. Études musicales au Conservatoire d'Amiens (piano et harmonie). Pianiste et compositeur depuis 1970. A travaillé surtout avec des plasticiens comme illustrateur sonore d'exposition.
Auteur d'une "exogrammaire pour le piano", ainsi que d'un catalogue recensant toutes les échelles du système tempéré (2048).
Expériences poétiques
Je suis venu aux langues construites par le biais de la poésie (voir mon blog : http://dixmillechoses.blogspot.com). Depuis longtemps je cherchais une forme d'écriture capable de traduire des images mentales par un processus ne devant rien à la logique syntaxique.
J'ai fini par obtenir ce que je nomme "poème fluctuel". Le but est, à partir d'une liste de mots ou d'un texte existant, de former des syntagmes par association spontanée de termes à priori étrangers les uns aux autres - la seule contrainte étant la fluidité du texte (ce qui exclue le recours au hasard).
Quelques exemples :
Entre deux le vois seulement pourtant si mon au revoir la vie regarde avec la bouche tellement pas trop de moi nuits mots jours entre deux la silhouette allée je rigoles de lune rossignol mon soleil c'est ombre chinoise non crois-tu les blessures sans enfance peux-tu laquelle de lune viendra prendre alors sans jamais perdre la vie pourquoi
("roman")
Des souvenirs tu contiens la
musique dans tes vastes bras
l'éternelle paresse la houle
saura sur les bords j'irai là-bas
loisir de ténèbres extase un port
de mâts bleus cheveux pleins de sève
amoureuse presque glissant moutonnant
comme la couleur et l'homme vit
dans cette chevelure que le roulis
des souvenirs dans la moire
vous me rendez l'ardeur l'huile
ma tête saura bercements peupler
des senteurs soyez d'ivresse
pour embrasser chargé de tout un monde
éblouissant dans l'air où mon amour frémit
(sur "la chevelure", de Baudelaire)
Si la connexion entre les termes du texte-source (mots ou syntagmes) est moins spontanée, on aboutit à des formes plus régulières du point de vue syntaxique, bien que toujours dépaysantes, lesquelles peuvent s'apparenter au collage.
Exemples :
Des plans d'eau - ravissant contrepoint dans le nord de l'Italie. Pourtant leur forme, s'étendant de façon théâtrale au-delà de l'infinité du lac et du terrain, joue un rôle aérien dans la campagne environnante. Le jardinier d'aujourd'hui ne peut aisément déplacer les perspectives horizontales à plusieurs niveaux. De longues pergolas, des piliers carrés ou ronds, des cascades de clématites et de chèvrefeuille, grâce à un ingénieux usage de terrasses courbes ou circulaires, constituent un paysage à traverser, emprunté à l'architecture d'un ruisseau.
("jardins").
Amusant sacrilège
en ces lointains commencements
poème singulier
On y voit le mont Fuji,
un épouvantail dans un champ -
est-ce là mon tableau ?
Place au silence
à la colère
aux flamboiements
("danse de haïkus")
Il m'est arrivé aussi (comme tous les rêveurs de langue absolue), d'avoir recours au NEOLOGISME. Dans le texte suivant (sonnet), les mots nouveaux peuvent être inventés ou bien peuvent être des mots courants employés dans un autre sens :
Tandis que Miritis hagarde au loin
Le Désert bondit sur la Passadore
Tachée d'animaux vertigineux, chore
De canyons entrelacés dans l'Amoin.
Elle, ribelle à ses heures, ajoint
Les diaprées remontant vers l'aurobore
Immané, si lointaine et si dolore
Qu'elle en oublie son Phod enfin rejoint.
Sur le retable hypersonique et lune
Ses calmants courent avec mille éclats
Pulvisés par son visage de dune,
Et le Désert bondit sur les Paclats
Qui leurrent ma soeur - ma soeur Galaxie
Dépliant les quasars de sa Mancie.
(paysages parallèles)
L'interfrançais
Ma première expérience en langue construite est une virelangue dérivée du français, l'Interfrançais, dont la phonétique est proche de l'occitan ou de l'espéranto. La grammaire est simple et la syntaxe peu contraignante. La caractéristique de l'Interfrançais est de se plier aux nuances du langage par résonance et proximité plutôt que par connexions bien définies, ponctuelles.
Ji ave leo "al senyera des anni" komparende reva n'ete je l'oter aspekta de nomeo "realita" (Qui a lu "le seigneur des anneaux" comprend que le rêve n'est que l'autre aspect de ce qu'on nomme la "réalité").
En matière de langue construite pouvant être parlée sur un plan international, je pense que l'essentiel des paramètres qui constituent la langue (phonétique, grammaire et syntaxe) doit tendre vers l'extrême simplicité. Maintenant, si la langue est purement imaginaire ou adaptée à un monde imaginaire, l'enjeu est différent. Il peut y avoir un réel avantage à compliquer l'écriture ou la prononciation. A ce stade, la langue n'est plus un support utilitaire, mais une clé donnant accès à un univers de symboles. Dans l'idéal, une langue doit conjuguer l'aspect utilitaire et l'aspect symbolique (c'est le cas du Sanskrit).
Langue abrégée (LNG ABR)
Dans les années 2000, je me suis intéressé à la possibilité de réduire un langage à sa plus simple expression, tant sur le plan du lexique que sur le plan grammatical ou syntaxique. Il en est résulté une tentative de SMS construit, la langue abrégée. En l’occurrence, il s'agit seulement d'une écriture. Les règles de grammaire sont ultra-simples et tout le monde peut contribuer à la constitution du lexique, moyennant l'application de quelques règles phonétiques.
Soit la phrase :
La linguistique par ordinateur pourrait tirer profit d'une langue abrégée à la fois dans sa syntaxe et ses matériaux - non seulement du point de vue de la mémoire - mais surtout du point de vue de l'analyse algorithmique du langage humain, la particularité d'une langue abrégée étant de supprimer ou de contourner les idiomatismes.
Traduction en LNG ABR :
lngk pr ordi pov7 tir prof du lng abr al fs ds s syntx e s mat# - not slmt ptdv mem - ms srtt ptdv algo spc a lngg hum, partik lng abr = 8:supr o cont idiom#.
C'est évidemment le contexte qui précise le sens, car une même abréviation peut avoir plusieurs sens (ABR, par exemple, est aussi un "abri"). Toutefois, le même sens peut induire plusieurs mots grâce à l'utilisation d'une autre langue que le français :
BE O !BE = QST
(traduction : être ou ne pas être, telle est la question). Le signe ! devant un nom est la négation, le signe = est le verbe être.
L'alphabet numique
L'alphabet numique (numique = contraction de numérique par adaptation du chiffre à la lettre) est issu de considérations symbolico-numériques appliquées au langage, et plus particulièrement aux voyelles et aux consonnes.
Tout le monde connaît la numérologie, laquelle, moyennant la correspondance entre les lettres d'un alphabet et des nombres, consiste à faire l'addition des lettres d'un mot afin de comparer entre eux des mots ayant même total numérique.
Sachant qu'il est possible de traduire les lettres en chiffres, la réciproque, à savoir traduire les chiffres en lettres, est-elle possible ? Si la réponse est oui, nous pouvons traduire n'importe quel mot en numique, et de ce fait tout mot traduit acquiert un statut de "vocable universel" à travers l'universalité du nombre. Un mot traduit du français sera évidemment différent d'un mot traduit de l'anglais ou de l'allemand, mais tous ces mots auront en commun d'être produits par une structure numérique : plutôt que séparés par des contextes différents, ils deviennent au contraire synonymes dans le lexique d'une langue unique. Telle est la thèse (un peu mégalo certes, mais amusante à développer).
Exemple de mots numiques synonymes : ASIA (français : CIEL), NAMO (anglais : SKY), RSADDAYA (allemand : HIMMEL).
On joue en fait sur deux correspondances, l'une internationale (alphabet de départ servant à chiffrer les mots, en l’occurrence l'alphabet latin, mais un alphabet national est également possible), et l'autre universelle (alphabet d'arrivée servant à convertir les chiffres en lettres). La pureté du mot obtenu dépend évidemment de l'alphabet d'arrivée, qui présuppose une correspondance rigoureuse entre les chiffres de 1 à 9 et les sons correspondants.
Ex : la consonne V se chiffre "4" dans l'alphabet latin, mais sa valeur réelle est 6 (= son VA ou FA) dans l'alphabet numique.
(à suivre)