Conjugaison du Sambahsa-Mundialect
Sommaire
Présent
Il y a deux temps de base en Sambahsa-mundialect
-v devient -f- si la racine verbale est en eh, ei ou eu.
Exemples: kwehk (sembler) donne kwehcs, kwehct (tu sembles, il semble)
scrib (écrire) donne scrips, script (tu écris, il écrit)
leiv (lever): leifs, leift (tu lèves, il lève)
mais lav (laver): lavs, lavt (tu laves, il lave).
2°S: -s 3°S: -t 1°P: -m(o)s (selon l'accentuation) 2°P: -t(e) (selon l'accentuation) 3°P: -(e)[nt] (le -nt n'est obligatoire que si la finale du verbe est accentuée). Ainsi, on obtient pour le verbe tehm (trancher): tehmo, tehms, tehmt, tehmmos, tehmte, tehme(nt) Pour le verbe dah (donner): dahm, dahs, daht, dahm(o)s, dahte, dahnt Pour le verbe resulte (résulter): io resulte, resultes, resultet (Le e est ici prononcé!), resultems, resultet, resultent (ou ies, ias, ia, i ou un pluriel sujet resulte). Pour le verbe desciffer (déchiffrer): io desciffer, desciffers, desciffert, descifferms, desciffert, desciffernt Enfin existent des verbes dont la base verbale contient un e muet souvent accompagné d'une consonne nasale, lequel e disparaît au cours de la conjugaison. Exemple: pineg (peindre). En liaison avec s ou ss, le n fait disparaître le s ou ss. Exemple: posen (poser). Ce qui nous donne: pingo, pincs, pinct, pingmos, pincte, pinge(nt)
- pingonti = ils peignent
posen se conjugue comme suit: pono, pons, pont, ponmos, ponte, pone(nt) et citons également le verbe confuned (confondre): confundo, confunds, confundt, confundmos, confundte, confunde(nt)
Impératif
L'impératif se fonde aussi sur la base du présent: 2°S: rien ou -e. Exemple: pone ! ou posen ! Une exception notable est sdi ! (sois !). Cette terminaison -di peut se retrouver, dans un style littéraire, sur d'autres verbes au degré "zéro". Exemples: gnodi ! (connais ! ou sache !), kludi ! (écoute !) ou encore gwaskw-idi ! (allez va !) 1°P: smad + infinitif. Exemple: smad pones ! (posons !) 2°P: -t(e): ponte ! (posez !) Existent aussi des formes archaïques pour la 3°S: -tu. Is pontu sien hand ! (Qu'il pose sa main!) et la 3°P: Ies sons sontu con ir pater ! (Que les fils soient avec leur père !) Dans un style relevé, on pourra trouver la base verbale "nue" ou avec -e toujours dans un sens d'impératif, le contexte aidant: plaise ei tribunal ! : plaise au tribunal !
Passé (prétérit)
L'autre temps principal du mundialect est le passé simple, qui correspond non seulement au passé simple français, mais empiête également largement sur l'imparfait et en partie sur le passé composé.
Les terminaisons sont -im, (i)st(a) (selon les possibilités phonétiques), -it, -am, -at, -eer (ou -r seulement si le verbe se termine en un son voyelle accentué).
Les verbes se terminant en -ie transforment ce e en c en y ajoutant obligatoirement les terminaisons du passé. Exemple: publie = is publicit (il publia[it]). Certains verbes peuvent former leur passé en intercalant un -s- entre la base verbale et la terminaison (en indo-européen, on appelait ça l'aoriste sigmatique). Cet ajout est obligatoire pour les verbes (souvent d'origine latine) dont la base verbale se termine en une consonne modifiée par l'adjonction de ce -s-. Nous envisagerons ces règles de modification (dites "règles de von Wahl") plus loin, et nous nous limitons pour l'instant au verbe vid (voir) pour qui on peut avoir au passé deux types de conjugaisons, l'une avec les terminaisons, l'autre sans celles-ci mais de préférence avec les pronoms personnels pour préciser le sens: Avec terminaisons: visim, visist, visit, visam, visat, viseer et sans terminaisons, la forme est vis: io vis, tu vis, is/ia/id/el vis, wey vis, yu vis, ies/ias/ia/i vis. Ainsi, on peut avoir: Is son vis(it) sien pater. Le fils vit/voyait son père.
pigim, picst(a) (ou même pigist), pigit, pigam, pigat, pigeer
tous deux du verbe pineg, "peindre".
tehm = tohm. Ainsi, io tohm est "je tranchai(s)". on peut également rajouter les terminaisons au radical modifié et io tohm = (io) tohmim De même: aug (augmenter) = ieug trag (tirer) = trieg (une conjugaison sur la base traxi- est en soi également possible, par imitation du latin). strayk (faire la grève) = strieyk deik (indiquer) = dik cheus (choisir) = chus Pour tous ces verbes, on peut avoir le choix entre deux conjugaisons, avec ou sans terminaisons, comme ce que nous avons vu avec le verbe vid = io vis(im). Notons enfin un verbe archaïque, dont la spécificité est de se conjuguer au présent avec des formes de passé. Il s'agit de woid (savoir). On a io woid ou woidim "je sais".
Les participes passifs
Exemples: un desciffert/desciffern code = un code déchiffré un vergiht/vergihn risk = un risque évité un daht/dahn reception = une réception donnée un tohmt/tohmen question = une question tranchée La forme en -t des verbes se terminant en -v et sans modification interne de la racine donne -wt si elle précédée d'une autre consonne, -t s'il s'agit d'un u ou d'un o, et -wt pour toute autre consonne. un resolwt/resolven probleme = un problème résolu (de resolv = résoudre) un emot/emoven menegh = une foule émue (de emov = émouvoir) lawt/laven schibs = des vitres lavées (de lav = laver) Le Passé Composé s'obtient toujours en faisant suivre la forme conjuguée du verbe habe du participe passé. Le verbe habe (avoir) est irrégulier au présent. Le passé composé du verbe vid est le suivant: ho vis/viden, has vis/viden, hat vis/viden, habmos/hams vis/viden, habte vis/viden, habent/hant vis/viden. Le passé de habe est régulier: hieb. Io hieb/hiebim vis/viden = J'avais vu. Les Règles de Von Wahl portent le nom du linguiste estonien qui les établit pour l'usage de la langue internationale qu'il avait créée, l'occidental/interlingue. Elles sont utilisées en sambahsa-mundialect sous une forme élargie. Certaines consonnes terminant une base verbale se transforment en s non seulement sous l'effet de l'aoriste sigmatique (qui est alors obligatoire pour former le passé), mais aussi du -t du participe passé. On a les transformations suivantes: d = s; dd, tt = ss; Cd = Cs; rt, rg, rr = rs; lg = ls; ct = x confuned = ho confus (j'ai confondu) cedd = ho cess (j'ai cessé) poitt = ho poiss (j'ai eu le droit) tend = ho tens (j'ai tendu) convert = ho convers (j'ai converti) volg = ho vols (je me suis tourné) woid = ho wois "j'ai su" Pour le passé, on a io confus = je confond(a)is et ainsi de suite.
Futur
Exemples: bah (parler) = siem bahe ou bahsiem (je parlerai) antwehrd (répondre) = sies antwehrde ou antwehrdsies (tu répondras) vid (voir) = ia siet vide ou ia vidsiet (elle verra) wehd (prendre comme épouse) = siem(o)s wehde ou wehdsiem(o)s (nous épouserons) Les formes pour "être" et "avoir" sont irrégulières: yu sessiete (vous serez) & ias habsient (elles auront). Signalons la présence d'un auxiliaire du futur négatif, mais qui ne peut pas être suffixé: niem, nies, niet, niem(o)s, niete, nient. Exemple: niem kwehre "Je ne ferai pas".
Avec le verbe "être" conjugué, on peut former un futur proche périphrastique. Ex: es gwehmtur = "tu vas venir".
Subjonctif
Exemples: bih (devenir) = id bihiet "ça deviendrait" resulte (résulter) = resultiem(o)s "nous résulterions" modifie (modifier) = yu modificiete "vous modifieriez".
Infinitif
kwehk (sembler) = kwehke resulte (résulter) et modifie (modifier) restent les mêmes, tout comme desciffer (déchiffrer). Sinon posen = pones (poser) et pineg = pinges (peindre), deik = dikes (indiquer) et cheus = chuses (choisir).
Les autres participes
man "rester" = manus "étant resté, être resté" celebre "célébrer" = celebrevs "ayant célébré, avoir célébré" desciffer "déchiffrer" = desciffervs "ayant déchiffré, avoir déchiffrer".
Affixes verbaux
De nombreuses nuances peuvent être apportées au verbe de base par des préfixes ou des suffixes idoines.
Exemples: kaupskwo = je souhaite acheter (kaup = acheter) occupeskwist = tu voulus occuper. "Résultatif" = vi- préfixé au verbe: vi-bih = "finir par devenir" "Continuatif" = na- préfixé au verbe: na-vid = "continuer de voir"
"Terminatif" = za- préfixé au verbe: za-leis = "arrêter de lire". Mentionnons l'existence d'un temps archaïque, le "parfait" qui désigne une action passée, datée mais non terminée et qui ne s'emploie vraiment qu'avec les verbes sans préfixes. Il s'agit d'un prétérit dont on répète la première consonne du verbe augmentée d'un e. Exemple: teurs "assécher, dessécher": Ia drus turseer se = "les arbres se desséchaient" On obtient: Ia drus teturseer se = "les arbres se sont desséchés".
le verbe être
Le verbe être (ses) a non seulement une conjugaison irrégulière, mais il dispose d'un imparfait (passé de durée) en plus du prétérit qui se voit relégué au rang de passé simple. Présent (entre parenthèses, formes "longues"): som (esmi), es (essi), est (esti), smos, ste, sont (sonti). Imparfait: eem, ees, eet, eem(o)s, eete, eent Passé simple: buim, buist(a), buit, buam, buat, buir
Temps périphrastiques
L'action en train de se faire peut être exprimée par le verbe être suivi du gérondif: Som smauternd TV = Je suis en train de regarder la télé (smauter = "regarder, visionner") Eem smauternd TV = J'étais en train de regarder la télé. Si plusieurs actions sont faites en même temps, le verbe être peut être remplacé. Lyehgo eddend ed smauternd TV = Je suis couché, mangeant et regardant la télé. Le passif se construit avec le verbe être et le participe passé passif. Id dwer est ghyanen, ia fensters sont brohct = La porte est ouverte, les fenêtres sont brisées. En revanche, si l'action s'accomplit, on utilise plutôt bih (devenir): Is mus biht kapen ab iam cat = La souris (mâle) se fait attraper par la chatte.
et Pauls mater iom kaupeiht tom kwaun = La mère de Paul le fait acheter ce chien. Dah et gnoh donnent respectivement dapeih et gnopeih.
A noter que certains verbes se terminent en -eih sans avoir nécessairement un sens de "faire faire quelque chose". Exemple: vergeih dont l'infinitif est vergihes et signifie "éviter".
Rection des verbes
[[datif]". Cependant, les verbes qui peuvent introduire une proposition subordonnée (od) régissent dans ce cas le datif. Ei antwehrdo od ho vis nimen = "Je lui [datif] réponds que je n'ai vu personne". Selon ce système, les verbes en sambahsa-mundialect peuvent régir d'autres cas que leurs "parents" d'autres langues indo-européennes naturelles: Tod mur niet resiste diu id wind = "Ce mur ne résistera pas longtemps au vent [datif]" (français) Ti nowngmins me hant fauran hohlpt = "Diese Bauern haben mir [datif] sofort geholfen" (allemand) Ee-sehkws semper tien mater = "Heipou pantote tê mêtri [datif] sou" (grec ancien).