IDEO ANV Indicatif
L'indicatif est le temps de la réalité, ou, tout du moins des faits considérés comme en faisant partie. Raison pour laquelle, en aneuvien, des verbes comme kred (tep), dœm (tep) n'y font pas appel, contrairement au français. La conjugaison aneuvienne à l'indicatif ne revêt que quatre formes:
- le présent (singulier et pluriel)
- le passé (singulier et pluriel)
auquelles s'ajoutent
- le prétérit (calqué sur le passé)
- les temps composés (particule+le verbe au temps requis: lire ci dessous)
Sommaire
Présent
Si son utilisation est calquée sur celle de l'anglais (action répétitive), sa conjugaison en aneuvien est quelque peu différente. La forme du verbe ne change pas à la troisième personne du singulier, mais aux trois personnes du pluriel. pour des verbes totalement réguliers, ça ne pose aucun problème:
E(g), o(r), a | pàteze | hab | hàlten | audj |
er, or, ar | pàtezer<ref>[patezəʁ] c'est pas tes heures !</ref> | habe | hàltene | audje |
On ajoute un -R aux verbes se terminant par -E et un -E aux autres verbes.
Passé
Avant de parler des autres verbes (LIVEN, SKRIP), on va aborder le passé. Si le passé aneuvien est utilisé en lieu et place du passé composé français, c'est une conjugaison simple (entendons par là: en un seul mot, comme en latin: amavi = j'ai aimé): pas d'auxiliaire et de verbe au participe passé (ce type de conjugaison n'existe pas en aneuvien). Pour les verbes cités plus haut, voici leur conjugaison au passé:
E(g), o(r), a | pàteza | haba | hàltena | audja |
er, or, ar | pàtezar | habar | hàltenar | audjar |
Au singulier, on remplace le -E (du présent) par un -A ou bien on rajoute un -A; au pluriel, on rajoute un -R au singulier du passé.
LIVEN
Comme pour d'autres verbes construits comme lui (geven, rovœres...) la terminaison -en de ce verbe n'est précédée que d'un seul son consonne (-V-, -R-). En conséquence de quoi, le -E- disparaît, et ça donne
LIVEN | Présent | Passé |
---|---|---|
Eg, o(r), a | Liven | livna |
Er, or, ar | Livne | livnar |
SKRIP
Là, c'est un peu plus profond, et si on ne connait pas par cœur la forme du passé, on peut être aidé (des fois) par l'étymologie (latine, le plus souvent) du verbe. Quand un verbe est mentionné dans le dictionnaire, il l'est toujours avec ses trois formes. Sur le modèle de skrip, on a ak, dik, epís, fak, illak, op...
SKRIP | Présent | Passé |
---|---|---|
Eg, o(r), a | Skrip | Skripta |
Er, or, ar | Skripte | Skriptar |
Le pluriel se forme de la même manière que ci-dessus: -AR.
Passé immédiat
On intercale simplement DHEP entre le sujet (éventuellement muni d'une particule pronominale) et le verbe:
- Àr dhep pùzar = Ils viennent de partir.
Prétérit
Parallèlement au passé, il y a le prétérit, dont la conjugaison en aneuvien est strictemennt calquée sur le passé: on remplace seulement le -a(r) par un ă(r) ([ɔ(ʁ)]).
- Er pùzăr pentèrent, do per ùt pett infoartev, er dem védjăr tern tœsande las pàtezun àt havres. = Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port (P Corneille: Le Cid)
- Da epístă ni ed drœgduse = il écrivit à ses amis.
Les futurs
Apparemment construit comme en anglais, mais pas tout-à-fait:
- une seule particule: MIR (au lieu du "couple" shall/will) devant
- le verbe au présent (ou au passé) de l'indicatif (au lieu de l'infinitif), ça ne change rien au singulier, mais au pluriel, on retrouve les formes avec -E & -ER.
- La forme MIR+Présent est utilisée aussi bien pour traduire le futur proche que le futur simple. Si on veut vraiment forcer sur la proximité, on peut remplacer MIR par LOMIR<ref>De lóm = Déjà</ref>.
- Ed wark mir geven ùr reeneme sadísfenxynse ni as = son travail lui donnera de grandes satisfactions.
- Ar mir pùzer = Ils vont partir.
- Eg lomir cen = je m'apprête à diner<ref>Mais ar dem ere adraader cenum = Ils s'apprêtaient à dîner.</ref>.
- Or lomir slyve = vous dormirez déjà.
- Le futur antérieur (perfectif) se construit comme le futur imperfectif, sauf que le verbe se conjuge au passé. il exprime une action (ou un état) accomplie dans le futur.
- Tev er mir endame spysun, or mir kœnadnar = quand nous commencerons de déjeuner, vous aurez fini.
Ces temps servent également pour exprimer un futur relatif, exprimé en français à l'aide du conditionnel.
- Eg ere ste tep o mir kòm = je savais que tu viendrais.
Imparfait et plus-que-parfait
À l'indicatif, l'imparfait exprime une action répétée ou un état ayant une durée indéterminée<ref>L'imparfait (en français) d'une proposition subordonnée conditionnelle n'est jamais traduit en aneuvien par l'imparfait de l'indicatif</ref>. La particule est en fait prise sur le verbe être à l'infinitif: ERE. ERE n'est variable que seul (conjugaison du verbe être: er erer = nous étions), sinon, comme MIR ou DHEP (ci dessus) il se combine, invariable, avec le verbe conjugué au présent
- Da ere wark pent dawe heptaven = Il travaillait cinq jours par semaine.
- Er ere livne omne tœlo = Nous vivions tous ensemble.
Le plus-que-parfait n'est utilisé que lorsqu'on veut situer une action (ou un état) antérieure à celle d'un verbe exprimé à l'imparfait Kortev hoψ dek-ok ere driyn, er lóm ere kœnadnar warkun = Lorsque six heures sonnaient, nous avions déjà fini de travailler.
Le verbe être se conjuge au plus-que parfait exactement comme au passé.
- Eg era = j'ai été ou bien j'avais été.
<references/>