Plus-que-parfait
Sommaire
Définitions
Le plus-que-parfait est un pur produit de la concordance des temps.
À l'indicatif
C'est un temps parfait, comme son nom l'indique, donc accompli, utilisé pour situer dans le temps un procès par rapport à un autre (accompli ou non) se déroule également dans le passé (imparfait, en principe).
I knew (yesterday) that you had come (before yesterday) = Je savais (hier) que tu étais venu (avant-hier).
Au subjonctif
Pour les langues qui disposent du subjonctif (ou équivalent: conjonctif en allemand & en italien), il existe également un plus-que parfait qui est l'équivalent, perfectif ou accompli, de l'imparfait du même mode. Le procès concerné est alors antérieur à celui de la principale.
- Il est midi:
- Je craignais (hier) que tu ne viennes (cet après-midi)
- Je craignais (hier) que tu ne vinsses (ce matin)
- Je craignais (hier) que tu ne fusses (déjà) venu (auparavant: avant-hier, y a une semaine...).
Usages
Si le plus-que parfait de l'indicatif est encore très répandu dans la plupart des langues et que sa conjugaison varie assez peu (dans la plupart des cas, il s'agit d'une composition à base d'auxiliaire à l'imparfait, plus le verbe du procès au participe passé), son équivalent au subjonctif est soit inexistant (anglais, espéranto, uropi...) soit a tendance à se perdre (français: dû vraisemblablement aux formes "alambiquées" de l'imparfait de ce mode, tant pour les auxiliaires que pour les autres verbes).
Idéolmangues disposant du P-Q-P de l'indicatif
On peut notamment y mentionner
- L'aneuvien. On utilise la particule ere devant le verbe au passé de l'indicatif (le même que l'infinitif, mais variable au pluriel).
- Eg ere skripta<ref name="xmp">J'avais écrit.</ref>
- L'espéranto. On utilise l'interfixe -i- aux deux verbes : l'auxiliaire (esti) et le verbe du procès :
- Mi estis skribinta<ref name="xmp"/>
- Le psolat étant une langue romane a posteriori, le plus-que-parfait se forme comme en français, espagnol, portugais, italien...
- haveb krived<ref name="xmp"/>
- Le P-Q-P en uropi se forme comme dans la plupart des autres langues. La forme uropi traduit également le passé antérieur.
- i avì skriven<ref name="xmp"/>
- Le volapük est la seule langue dans cette liste à utiliser une forme "d'un seul tenant" pour ce temps, considéré dans d'autres langues comme composé.
- ilöfob = j'avais aimé.
Idéolangues disposant du P-Q-P du subjonctif
Aneuvien
L'usage du subjonctif plus-que-parfait est à peu près le même qu'en français. Toutefois, on peut y ajouter quelques verbes appelant le subjonctif là où le français appelle l'indicatif : dœm = penser, aates = espérer. Par ailleurs, l'aneuvien utilise le subjonctif à la place de l'indicatif dans les propositions subordonnées conditionnelles au passé :
- Tet er ere nep musa à strægens, er kjas patezéa tiyn hoψeve lypaser = Si nous n'avions pas raté le train, nous serions arrivés deux heures plus tôt.
Le conditionnel est donc formé de la particule de l'imparfait ere précédant le verbe du procès au subjonctif passé (invariable).
Volapük
Le subjonctif plus-que parfait s'obtient
- Par le préfixe I- indiquant le temps du verbe ;
- Par la particule attachée (par un trait d'union) -LA indiquant le mode :
- Ibinol-la = (que) tu eusses été.
Remarque
Certes, le <omunleng dispose d'un subjonctif assez structuré, mais le plus-que parfait n'y figure pas.
<references/>