Interfrançais
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Année de création | Création 1995 ; diffusion 2013 | |||
Auteur | Ajai | |||
Régulé par | Ajai | |||
Nombre de locuteurs | 1, surtout langue écritet | |||
Parlé en | — | |||
Idéomonde associé | Un monde sans métal (unu monda metale san) | |||
Catégorie | idéolangue | |||
Typologie | Langue a-posteriori | |||
Alphabet | Latin moins deux lettres, le Q et le W | |||
Lexique | un peu plus de 6000 mots, en cours de construction. | |||
Version | — | |||
Codes de langue | ||||
ISO 639-1 | — | |||
ISO 639-2 | — | |||
ISO 639-3 | ||||
Préfixe Idéopédia | IDEO_ITF |
Présentation
L'interfrançais est issu d'une tentative (au départ strictement poétique) de musicaliser la prononciation du français par latinisation. Le résultat est un substrat phonétique suffisamment souple pour accueillir des modifications importantes de grammaire et de syntaxe.
La prononciation minimale n'est pas seulement le fait du latin et des langues latines. On la retrouve dans beaucoup de langues africaines, dans les langues polynésiennes, dans certaines langues de l'Arctique. Nul doute qu'une langue à vocation universelle doit reposer sur une structure phonétique simple.
Telle est en tout cas la thèse espérantiste. Malheureusement, la sociologie des langues n'échappe pas à la règle politique, si bien que l'anglais, langue de l'économie mondiale (qui est, comme chacun sait, américaine), est devenu la "langue universelle". Encore une fois, l'histoire prévaut sur la géographie, le temps sur l'espace. Mais qui sait ce que l'avenir linguistique nous réserve ?
Phonétique
L'interfrançais (interfranuka) est une virelangue utilisant seulement 16 consonnes et les 5 voyelles courantes, auxquelles s'ajoute la semi-voyelle Y et, occasionnellement, la consonne C.
Les 16 consonnes sont réparties en deux groupes, fort et faible :
K G P T F Z S X (groupe fort)
B D R V J L N M (groupe faible)
L'interfrançais, par sa prononciation, se rapproche de l'occitan. Son écriture ne présente aucun signe diacritique.
CH est assimilé par K (cheval = keval)
Q (latin) est assimilé par J (prononcer "DJ"). Ex : pourquoi = purejo.
H initial est parfois assimilé par Y (habiter = yabiter), mais le plus souvent disparaît (hôpital = opitala, habit = abi).
G est toujours dur (= GARE).
S est toujours dur (= SOLEIL).
Les voyelles A et O sont considérées comme fortes, les voyelles E (prononcé "é") et U (prononcé "ou") comme faibles.
La voyelle I est neutre.
Le groupe AN (fort) est assimilé par A ou AN ouvert (dans = da, amande = amaneda), parfois par EN ouvert (sang = senga).
Le groupe ON (faible) est assimilé par ON ouvert (rond = rondu, glaçon = glason).
Le groupe IN est assimilé par IN ouvert (matin = matina).
Le groupe AI est assimilé par A ou AY (aigle = agel, ayagel).
Le groupe OI est assimilé par O ou OY (roi = roy, loin = loyn).
Le groupe UI est assimilé par U ou UY (fuite = futa, puits = puyeso).
Le groupe EU est assimilé par O (douleur = dulor, fleur = flora) ou plus rarement par U (langueur = lanagur).
Le groupe AU est assimilé par A (émeraude = emerada), O (aubépine = obepina), ou AYU (mauve = mayuva, chaud = kayu).
Le groupe OU est le plus souvent assimilé par O (pouvoir = pover).
Le groupe EAU est assimilé par EO (château = kateo).
La voyelle A se place de préférence après les 4 premières consonnes fortes : K G P T.
La voyelle O après les 4 suivantes : F Z S X.
La voyelle E après les 4 premières consonnes faibles : B D R V.
La voyelle U après les 4 suivantes : J L N M.
Après Y, le choix de la voyelle reste libre.
Il est évident que la règle des voyelles ne s'applique pas systématiquement (moi = mo, moy).
Remarques sur E et I
- La voyelle E peut intérimer un groupe quelconque (printemps = prenta, loi = ley, fleuve = fleva, long = lengu, machine = makena).
- La voyelle I (neutre) peut remplacer une voyelle forte ou faible (un garçon au long nez = unu garson AI lengu nezo). L'inverse était possible = IU lengu nezo.
L'allongement
La voyelle E sert à lier des mots dans une expression (enE pasente, en passant) ou dans une phrase (ju ete veneo purE sol, je suis venu pour cela). Inversement, la voyelle finale d'un mot peut s'élider devant voyelle pour des raisons phonétiques :
- Payesag enebrumu, paysage embrumé, mais : payesaga vastu, vaste paysage.
- Eloyena des etolli, éloignement des étoiles, mais : eloyena deso vili, éloignement des villes.
- Sua cako si vizaj, elle cachait son visage, mais : sua cako si vizaje soye devan, elle cachait son visage devant lui. Devant consonne, Vizaje se prononce en 3 syllabes (toutes les lettres sont prononcées en interfrançais, les "muettes" n'existent pas).
En interfrançais les voyelles ont une grande importance. Elles servent principalement à adoucir la prononciation des mots par le biais d'un processus d'allongement.
Ex : brume = bEruma, entrailles = entEreyi, présence = pEresensa, blanc = bEla, parler = parEler, partir = parEter.
La voyelle d'allongement redouble souvent une voyelle existante (plaire = pAlar, montagne = montanAya).
Les processus de liaison et d'allongement propres à l'interfrançais (plus généralement à toute forme de virelangue), sont représentatifs de ce que l'on peut nommer "fluidité phonétique".
Grammaire (1)
Le nom
La voyelle A termine généralement les substantifs.
Ex : matina (matin), femina (femme), aketiva (activité).
Dans certains cas, la terminaison est sous entendue et ne s'emploie qu'en cas de nécessité phonétique :
Pover (a), pouvoir, arber (a), arbre, layen (a), laine. rokerka de pover (recherche du pouvoir), arbera perenu (arbre à feuilles persistantes).
Mais certains noms ne prennent jamais la terminaison : enefan (enfant), epasur (épaisseur), dulor (douleur). Dans ce cas, la voyelle de liaison est E : epasure rasoru (épaisseur rassurante).
La terminaison en A peut exceptionnellement être employée pour marquer une notion existentielle : enefana (l'enfance), dulora (la douleur).
Certains noms prennent la terminaison en E : jure (jour), mure (mère), vilaje (village),...
Parallèlement aux suffixes grecs ou latins, il existe en interfrançais un certain nombre de suffixes simples pouvant jouer le même rôle et même davantage :
Ex : à côté des feminita et feminisma (classiques), on a femineya (féminité), feminida (féminisme), feminoya (déesse), feminora (reine ou femme d'exception), feminema (image de femme, icône), feminera (maternité), feminada (assemblée de femmes), feminika (pouvoir de la femme), feminina (fillette),...
Adjectifs
La voyelle U termine généralement les adjectifs.
Ex : matinu (matinal), maskolu (masculin), nuyetu (nocturne), impekabelu (impeccable).
Des exceptions : kaloroso (chaleureux), roje (rouge), joli (joli), beo (beau).
La voyelle E peut intérimer la terminaison U pour raison phonétique : bone nuta (bonne nuit).
Comme pour les noms, certains adjectifs ne prennent pas obligatoirement la terminaison : moyen (u), moyen, derener (u), dernier.
En interfrançais, suivant en cela le principe de fluidité, l'adjectif peut se transformer en nom : ayagu (aigu) = ayaga (chose aigüe), arekayu (archaïque) = arekaya (chose archaïque). Cette licence ne s'applique pas aux adjectifs ne prenant pas la terminaison en U.
L'adjectif se place avant ou après le nom, c'est l'expression qui décide :
Unu joli fiya ou unu fiya joli (une jolie fille), unu partekolu rendevosa ou unu rendevosa partekolu (un rendez-vous particulier).
L'adjectif est toujours invariable : ozi jayanu (des oiseaux jaunes).
Pluriels
La voyelle neutre I termine les pluriels (comme en italien).
Ex : flori (fleurs), muri (murs), afari (affaires).
Des exceptions : soyo (yeux).
Quand on a affaire à un nom finissant par E, le pluriel est un double I : murii (mères).
Pour les noms finissant en "eo", le pluriel est "eoyi" : kateoyi (des châteaux), les eoyi (les eaux).
Complément du nom
Le complément de nom se construit avec la préposition "de" (singulier et pluriel) ou "deso" (pluriel seul).
Ex: le silensa de campana (le silence de la campagne), et non le silensa de la campana, le difisola deso etudi (la difficulté des études), ou la intensa de kolori (l'intensité des couleurs). Dans ce dernier cas, le pluriel est indiqué par la terminaison en I.
Cependant, comme dans nombre de langues, les deux noms peuvent être simplement juxtaposés, le premier étant toujours le référent :
voxa dosor (douceur de la voix), nuta obeskura (obscurité de la nuit), regeyona karta detayeo (carte complète de la région).
Avec le possessif : pera mo parapluya (le parapluie de mon père), mais la forme française le parapluya de pera moy est également possible.
On peut concaténer les noms :
Sorlakamiroyeti = miroitements du lac du soir.
Sentapersonetuda = étudiant en médecine.
Botanikoverajelektura = lecture d'un ouvrage de botanique.
Netasitaderesa = adresse de site sur le Net.
Verbes
- Présent : se conjugue en ajoutant E au radical.
Ex : Ju kane (je chante, infinitif KANER), quelle que soit la personne (nos kane, nous chantons). Le E peut s'élider pour raison phonétique : al homa so kanaj ene beta (l'homme se change en bête).
La voyelle U peut intérimer la terminaison E : vose pleru (vous pleurez).
- Futur : se conjugue en ajoutant I au radical.
Ex : Nose veni (nous viendrons, infinitif VENER).
- Conditionnel : se forme en ajoutant A au radical.
Ex : oy ju nepaso dona pure toy ? ("quoi je pas donnerais pour toi ?", que ne donnerais-je pas pour toi ?).
- Passé (imparfait) : se forme en ajoutant 0 au radical.
Ex : Ju desendo (je descendais), lei veno vor soya tute juri ("ils venaient voir elle tous les jours", ils venaient la voir tous les jours).
- Passé (simple) : se forme en ajoutant OE au radical.
Ex : tu nepa venoe se sore-lu (tu ne vins pas ce soir-là).
- Participe passé : se forme en ajoutant EO au radical.
Ex : peredeo ene montani (perdu dans les montagnes).
Permet de construire les formes composées de "être" et "avoir" :
Sua avo ganyeo veka loto (elle avait gagné au loto), sua avi ganyeo veka loto (elle aurait gagné au loto).
- Présent progressif : se forme en ajoutant ENTE au radical.
Ex : sua ete markente (elle est en train de marcher), mais la forme "sua markente" est également possible.
Les verbes de structure passive comme "partir", "revenir", "devenir", "aller", "être endormi", "être réveillé", se conjuguent également avec le verbe "être" en interfrançais.
Ex : ju ete aleo a Paris (je suis allé à Paris).
Par contre, les verbes passifs à forme pronominale ne prennent pas "être" :
Ex : soy reveye (il se réveille, lui), mais "soy reveyeo" (il est réveillé, lui).
Création de verbes
On peut créer des verbes à partir de noms ou d'adjectifs considérés en français comme immuables.
Ex : beota (beauté) = beoter (rendre beau), nuyetu (nocturne) = nuyeter (faire la nuit), roya (roue) = royer (faire la roue), lirabelu (lisible) = lirabeler (rendre lisible).
Grammaire (2)
L'article
L'article défini masculin-neutre est : le, al (al ora, l'heure, le jure, le jour). L'article défini féminin est : la (la voysa, la voix). Cependant il n'existe pas, en interfrançais, de mots proprement masculins et féminins. Là aussi, c'est l'expression qui décide : le femina (la femme), al etolla (l'étoile).
L'article pluriel est : leso (leso kapeoyi, les chapeaux). Mais l'article singulier peut également convenir si le pluriel est marqué (le kapeoyi, les chapeaux).
Dans nombre de cas, l'article s'élide : tute juri (tous les jours), leso broyti de vila (les bruits de la ville).
Pas d'article indéfini : bonuboni (des bonbons).
On peut placer l'article après le nom ou après un groupe de noms : ayu mezona la (à la maison), simpela de kosi la (la simplicité des choses). Mais la forme minimale "simpela de kosi" (la simplicité des choses) est également tout à fait correcte.
La préposition
Il existe en interfrançais tout un jeu de prépositions. Toutefois, contrairement à l'esperanto par exemple, elles ne constituent pas une structure incontournable et leur place peut varier en fonction des besoins phonétiques.
Rovener do etranajura, do rovener etranajura, rovener etranajura sont synonymes.
La suppression de la préposition tend à transitiver certains verbes considérés comme absolument intransitifs :
Si kevala parele moy unu payesa merveyoso (son cheval me parle d'un pays merveilleux).