Triangle de Gnoli
Le triangle de Gnoli est une représentation schématique de la place qu'occupe chaque idéolangue dans la typologie qui les sépare en langue artistique, langue logique et langue auxiliaire considérant qu'une langue n'est jamais, ou presque, représentant d'une seule de ses catégories.
Sommaire
Création
Claudio Gnoli, idéolinguiste créateur du liva, avait coutume de décrire sa langue à la fois comme une langue artistique et comme une langue expérimentale ("engineered language"). Il mit par là en évidence ce qui est vrai de toute typologie : la réalité la dépasse toujours.
Au début de l'année 1998<ref>Ou peut-être encore en décembre 1997, les archives de la mailing list "CONLANG" disponibles débutant en septembre 1998.</ref>, sur la liste de discussion "CONLANG"<ref>https://listserv.brown.edu/archives/conlang.html</ref>, Gnoli fait remarquer que beaucoup de langues sont dans le même cas que le liva, et propose pour les comparer les unes aux autres d'utiliser un triangle, dont voici la traduction en français :
langue artistique /\ / \ / \ / \ langue expérimentale ------- langue auxiliaire
Modifications et adaptations
Triangle "canonique"
La typologie a cependant évolué au cours des années suivantes. Le terme "engelang" étant plus ou moins abandonné, plusieurs solutions furent proposées pour modifier le triangle de Gnoli ; la solution communément acceptée, proposée par And Rosta, étant de tout simplement substituer à langue expérimentale langue logique (loglang).
Ce qui donne ce triangle "canonique" :
langue artistique /\ / \ / \ / \ langue logique -------- langue auxiliaire
Triangle coloré de Gnoli
Raymond Brown, idéolinguiste créateur, entre autre, du ΤΑΚΕ (Το Ἄνευ Κλίσι Ἑλληνική, le grec sans flexion), a croisé le triangle de Gnoli avec celui de Maxwell<ref>http://www.profil-couleur.com/lc/010b-triangle-maxwell.php</ref> :
Cela permet de donner à chaque idéolangue une couleur bien précise, selon le système RVB. Ainsi une langue qui serait d'abord une langue auxiliaire, mais qui aurait des traits logiques et artistiques, pourrait recevoir R=80%, V=10%, B=10%, soit une sorte de bordeaux foncé (de code hexadécimal #500A0A).
Exemples
Lojban
Le lojban est toujours, ou presque, donné en exemple lorsqu'il s'agit d'illustrer les langues logiques. Pourtant, si on le place dans le triangle de Gnoli, il ne faut pas le mettre tout en bas à gauche, car, même s'il ne s'agit pas là de son objectif principal, il est proposé par certains comme langue auxiliaire. Il est donc possible de le placer ainsi :
langue artistique /\ / \ / \ / \ langue logique --*----- langue auxiliaire
Gelota
Le gelota est un bon exemple de langue artistique. Elle ne recherche pas la logique et ne se propose aucunement comme langue auxiliaire. Mais, à défaut d'être pensée comme logique, elle est parfaitement régulière, au moins dans sa grammaire, ce qui la rend,en partie, logique, et la fait se placer ainsi :
langue artistique /\ * \ / \ / \ langue logique -------- langue auxiliaire
Par contre, si on considère son rôle dans la diégèse, où elle est d'abord une langue auxiliaire et artistique (car langue d'un livre et d'une culture ralliant deux royaumes de langues différentes), mais où elle conserverait son petit point logique, elle prendrait une tout autre place :
langue artistique /\ / \ / * \ / \ langue logique -------- langue auxiliaire
Source
Cet article est tiré de :
- Brown Raymond A., "The Gnoli Triangle", Glossopoeia & Glossopoeic Languages, 03/2015 (dernière modification au moment de la consultation ; 2006, première mise en ligne), lien : http://www.carolandray.plus.com/Glosso/Glossopoeia.html#gnoli-triang
Notes
<references />