Thématisation

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La thématisation ou topicalisation (terminologie anglophone). Elle consiste à placer le thème en place du rhème, autrement dit, elle consiste en mettant le cadre de l'action en place de l'action elle-même.

Langues naturelles

Frenchflag.jpg Français

En français, le rhème est placé en premier, puis le thème ensuite. Autrement dit on parle de l'action puis du cadre de l'action ensuite. Cela signifie que l'on décrit l'action avant de la placer dans le décor dans lequel elle se produit.

ex : L'enfant joue dans la chambre
  • rhème : l'enfant joue
  • thème : dans la chambre

Dans le cas d'une thématisation, il y aura inversion thème/rhème. En français la thématisation nécessite l'usage de la virgule :

Dans la chambre, l'enfant joue.

Idéolangues

Avataneuf.gif Aneuvien

La ponctuation (ou plutôt : son absence) a une influence déterminante sur le type de thématisation dans une phrase. Ainsi, on aura :

Sĕr àt lyshev, eg pùza nep = À cause de la pluie, je ne suis pas parti.
Sĕr àt lyshev eg pùza nep = C'est à cause de la pluie que je ne suis pas parti.

C'est bien entendu à l'écrit que cette nuance se remarque le plus. Si on ne souhaite pas forcer sur le thème, on dira seulement : eg pùza nep sĕr àt lyshev, même si on a un complément d'objet :

Ka mida sed elitraṅsàgmihs sĕr àt lyshev = elle a mis son imperméable à cause de la pluie.

Elko.jpg Elko

En elko, le thème est toujours placé dans le circonstant, le circonstant est le seul constituant syntaxique mobile. Il se place toujours après le constituant auquel il fait référence mais se place en tête de phrase lorsqu'il influe sur tous les autres constituants.

ex : . Ohido norotoe lami Aihido lili zohoe . ("le garçon qui est dans la chambre regarde les filles jouer dans la cour")

Olyen

En olyen, la thématisation détermine l'ordre des actants, le thème se plaçant presque toujours en tête de proposition et la description (le "rhème" pour les intimes) suit, habituellement après le verbe/fonction, et contrairement au rôle, c'est à ce dernier que s'adjoignent les grammèmes d'arité, qui marquent le thème en y orientant le verbe/fonction :

Pèi kó "l'enfant est grand". (Thématisation du patient, encodée par l’arité par défaut de la fonction car prime actant).
Icér myí nàp "l’écureuil reconnait les noisettes". Thématisation de l’agent, encodée par l’arité par défaut de la fonction car prime actant.
Nàp kimyí icér "les noisettes, l’écureuil les reconnait". Thématisation du patient, encodée par le grammème "ki-" d’arité neutre focalisante patientative.
Yëheññáy zihenhambál läfuhuál "(c’est) avec son chat (qu’) il attendit le métro". Thématisation du circonstant/déterminatif, ici dénotant l’accompagnement, encodée par le grammème "hen-" d’arité déterminative comitative.

L'olyen permet aussi la thématisation de la fonction :

Mafén iÇèel mëhemmés "le fait est que Çèel mange mon rat". (La fonction, ici fén "ingestion", apparait donc en tête de proposition et affixé d'un grammème spécifique, d'arité neutre focalisante processif).

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