Pronom
Sommaire
Présentation
Le pronom est un mot grammatical pouvant avoir plusieurs fonctions. La principale étant de permettre d'éviter de répéter un nom dans une ou plusieurs phrases.
- L'homme était appuyé contre un réverbère, il fumait une pipe, il semblait attendre.
Les deux "il" évitent la répétition de "l'homme".
Dans ces autres exemples :
- Ton armoire est plus large que la mienne.
- Son vélo ne ressemble pas à celui que j'ai vu sur le catalogue.
les pronoms sont d'une part complément du comparatif, d'autre part, complément d'objet indirect, tout comme les noms qu'ils sont censés remplacer (plus large que mon armoire; ne ressemble pas au vélo...).
Dans ces deux exemples, les pronoms sont nommés "anaphores" car ils sont placés après les noms qu'ils remplacent (nommés "antécédents"), c'est le cas le plus courant. Dans le cas contraire :
- Il est bien chanceux, le gagnant qui a touché un tel pactole !
le pronom "il" est dit "cataphore" et le nom qu'il représente est son "conséquent".
Plus de détails dans l'article Wikipédia correspondant.
Comme illustré dans les exemples précédents, il existe de nombreuses natures de pronoms, selon le rôle que le locuteur veut bien leur donner.
Pronoms personnels
Les premiers qui viennent à l'esprit sont les pronoms personnels, car, dans la plupart des langues, ce sont eux qui sont mentionnés dans les conjugaisons.
- La première personne du singulier représente le locuteur ;
- la deuxième représente l'interlocuteur<ref name="d">ou destinataire, c'est selon.</ref>.
- la troisième représente tout le reste.
Au pluriel, on a un ordre d'énonciation :
Si un membre du groupe considéré est le locuteur, le pronom sera à la première personne du pluriel, quels que soient les autres :
- Je + tu = nous ;
- je + tu + il/elle = nous ;
- je + il/elle (sans toi) = nous ;
- je + tu + tu (un(e) autre) + etc... = nous.<ref>Il existe certaines langues où les nuances sont de mise entre un "nous" complet (je+tu+3e), un nous partiel (je+tu) ou un nous exclusif (je+3e).</ref>.
Si le locuteur n'est pas inclus dans la phrase mais qu'on y touve au moins un interlocuteur<ref name="d"/>, on utilisera la deuxième personne du pluriel.
Sinon, la troisième personne sera de mise.
Ces pronoms personnels peuvent être toutefois omis dans les cas courants, uniquement dans les langues où les conjugaisons ne laissent aucuine ambigüité :
Ils réapparaîtrons pour exprimer une insistance :
Contrairement aux autres pronoms (cf plus loin), les pronoms personnels ont souvent des flexions différentes selon les fonctions (sujet, COD, autres compléments) occupées dans la phrase, sauf, bien entendu, s'il s'agit de langues isolantes. Ainsi, les pronoms sujets mi, vi, li, ŝi... deviendront min, vin... s'ils sont compléments d'objets directs.
Politesse
On ne saurait parler des pronoms personnels<ref>ainsi, d'ailleurs, que des pronoms (et adjectifs) possessifs.</ref> (surtout si on doit s'adresser à autrui) sans parler des différentes tournures plus ou moins formelles. Or celles-ci varient énormément d'une langue à l'autre. Totalement inusitées en latin, elle se sont développées au cours des siècles de différentes manières, d'une contrée à l'autre et souvent, ces notions dépassent le cadre de la linguistique pure pour entrer de plain pied dans la sociologie et l'étude de mœurs.
- 2me personne du pluriel : <ref name="u">Unique.</ref><ref name="u"/> <ref>Pronon sujer or, mais déclinaisons particulières et verbe au singulier.</ref>
- 3me du singulier : <ref>Sauf en Amérique du sud : 2me personne du pluriel</ref>...
Tonique
À côté des pronoms personnels dits "atones", existent en français, des pronoms personnels toniques qui sont utilisés dans des cas bien spécifiques :
- Comme attribut : C'est lui !
- Comme apposition : Vous, héros de tous les combats passés et présents et hérauts de la liberté du peuple...
- Comme COI : Je vais lui parler
- Derrière une préposition : Nous avons foi en eux
- Comme COD à la première ou à la deuxième personne d'un verbe à l'impératif : Embrasse-moi, idiot.
Il existe également un pronom personnel réfléchi tonique (à la troisième personne) : soi (atone correspondant : "se").
Autres pronoms
À l'inverse des pronoms personnels, dont la conjugaison du verbe peut dépendre étroitement, tous les autres, y compris les pronoms possessifs font conjuguer les verbes qui s'y rapportent à la troisième personne (du singulier ou du pluriel) :
- Mine is green ; Il mio è verde = Le mien est vert.
- Æt en warmes àt mazœtev. = Celui-ci chauffe au fioul.
Pronoms possessifs
Expriment, comme les adjectifs qui leur correspondent, une relation indirecte à la personne considérée, raison pour laquelle il y en a toujours au minimum un par personne (1e, 2e, 3e) :
- Accroche ton vélo au mien.
Comme pour les adjectifs considérés, cette relation n'est pas nécessairement<ref>Toutefois, en aneuvien, les pronoms/adjectifs comme med, ted... sont réellements possessifs (sauf cas particuliers : suivre le même lien) et on utilise d'autres déterminatifs pour une relation plus large.</ref>une relation de possession :
- — Ben ça alors ! Y danse avec ma femme !
- — Et alors ? T'as bien couché avec la mienne.
- Il mio parte alle 10 = Le mien<ref>mon train</ref> part à 10:00.
Dans des langues comme le portugais, le français ou l'italien, ces pronoms sont précédés d'articles définis. Ce qui n'est pas le cas, par exemple, en latin ou en anglais<ref>En aneuvien, on a le choix.</ref>.
Pronoms démonstratifs
Situe, comme son adjectif correspondant, le sujet dans l'espace (éloignement) grâce à des affixes (-ci, -là) ou des lexèmes (questo, quello ) correspondants. Peuvent, comme d'autres noms ou pronoms, servir comme antécédents à des propositions subordonnées relatives, afin de bien spécifier le sujet :
- Celui que j'aime est moche, pue d'la gu... et en plus, il est fauché comme les blés !
Pronoms relatifs
Le pronom relatif sert de liens dans une proposition subordonnée relative, laquelle peut avoir exactement le même rôle qu'un nom dans une phrase, ce pronom a deux rôles : il est souvent
- complément d'un antécédent situé dans la proposition principale
- sujet, complément d'objet, complément d'un autre nom dans la proposition subordonnée :
- who est complément de l'antécédent woman ET sujet du verbe was.
- "dont"<ref>À l'inverse de "qui", systématiquement sujet (du moins, en tant que pronom relatif) ou "que", C.O.D. (idem), dont peut avoir d'autres fonctions, par exemple :
Ce cheval, dont la robe est pommelée, a gagné trois courses.
- "dont" est complément du nom "robe" (la robe de "dont", mis pour "cheval" : antécédent)</ref>est complément de l'antécédent "voiture" ET C.O.I. du verbe "ai parlé".
Par contre, dans cette phrase, injonction commerciale prise souvent à tort pour un proverbe, le pronom n'a pas d'antécédent (celui-ci est éludé : c'est "celui"), par conséquent, la proposition est sujet du dernier verbe :
Qui dort dine (celui qui veut dormir dans une de nos chambres doit prendre un repas à l'auberge).
Certains pronoms relatifs, en apparence identiques, dans des phrases à construction similaire, peuvent avoir des fonctions très différentes :
- L'homme dont l'épouse venait d'être abattue par les terroristes, pleurait sur le bord du trottoir : dont, complément du nom "épouse"
- L'homme dont ma voisine t'a parlé avant-hier, a gagné trois millions : dont, COI de "a parlé".
Pronoms interrogatifs
Les pronoms interrogatifs sont les rares pronoms à être majoritairement cataphores, voire à ne remplacer aucun substantif :
En français, à l'inverse du pronom relatif, le pronom interrogatif (qui pourtant lui ressemble) n'a pas de flexion :
Pronom relatif | Pronom interrogatif | ||
Personnes | Autres | ||
Sujet | qui | que (qu'est-ce qui...?) | |
COD | que | qui | que (quest-ce que...?) |
On trouve aussi "quel ?", lequel trouve également son homonyme en tant qu'adjectif interrogatif et exclamatif.
On fera quand même attention dans la mesure où les pronoms interrogatifs ne se rencontrent pas que dans les phrases interrogatives directes. Ainsi on distinguera ces deux phrases :
- Je me demande qui apportera le saint-nectaire.
- L'homme qui apportera le saint-nectaire fut serveur à "la Tablée".
On reconnaît le pronom interrogatif (et la proposition qui en découle) à ce qu'il est précédé par un verbe et non un antécédent (substantifs).
Pronoms indéfinis
Restent les pronoms indéfinis. Comme les adjectifs qui leurs correspondent, on les appelle ainsi car on ne peut pas les définir dans les catégories déjà énoncées.
On trouve donc des déterminatifs comme
Le cas particulier de on
En français, ON hésite entre deux natures, le pronom indéfini, lequel n'a d'ailleurs pas d'antécédent et on le retrouve dans des phrases du style :
- Plus un bruit ! On vient par là !
- On ne doit jamais partir en raid sans une boussole et une gourde.
... et le pronom personnel, lequel peut désigner tout aussi bien la première personne (pluriel, en général) :
- On est partis, cinq cent copains... (les Inconnus : le Cid)
... ou bien la deuxième personne :
- Qu'est-ce que j'apprends, farceur ! On n'a plus qu'une jambe ! (Sophie Daumier)
Si le verbe se conjugue toujours à la troisième personne du singulier, certains accords (temps composés avec le verbe "être") peuvent laisser apparaître le pluriel<ref>Cette double utilisation se retrouve également en aneuvien ; cependant, le verbe utilise la forme voulue (singulier ou pluriel) :
- La mir nep liyme à taψ sin viktuna! = On ne quittera pas la place sans avoir vaincu !</ref>.
<references/>