Erliska

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  Erliska
Erliska
 
Année de création 2024
Auteur Hyeronimus
Régulé par
Nombre de locuteurs
Parlé en Erskiward
Idéomonde associé Ouramea
Catégorie artistique
Typologie
Alphabet alphabet Erskia
Lexique
Version
Codes de langue
ISO 639-1 marre de la syntaxe wiki
ISO 639-2
ISO 639-3
Préfixe Idéopédia

Le Erliska est une idéolangue créée en 2023 par Hyeronimus.

Contexte et histoire

L’erliska est la langue principale de l’Erskiward. C’est la langue fille de l’erskia. En établissant l’Empire d’Erskiward, l’impératrice Ora Kalima a cherché à l’unifier par la langue et la culture. L’erskia fut l’une des deux seules langues officielles autorisées pour l’enseignement et l’administration, la seconde le maracbed étant très minorée. Afin d’établir sa légitimité, l’erskia fut d’abord réformé puis fixé dans des règles rigides que seule l’Académie Impériale des Lettres avait pouvoir de définir et éventuellement modifier. Au bout d’un millénaire Erikan instaura la république, ouvrant la voie au fédéralisme et à la reconnaissance des différentes nations de l’Erskiward et leurs langues. L’erskia fut de nouveau réformé, la règle s’adaptant à l’usage et l’orthographe à l’évolution phonétique. Ainsi l’erskia devint l’erliska et gagna en souplesse tout en gardant une certaine habitude normative.


Généralité

L’erliska est une langue à déclinaisons où le cas (noté par un suffixe) de chaque mot exprime sa fonction dans la phrase. C'est une langue ergative, c'est à dire qu'elle sépare d'un coté le sujet d'un verbe transitif (décliné à l'ergatif) et de l'autre le sujet d'un verbe intransitif et le complément d'objet direct (déclinés à l'absolutif)
L'erliska comporte trois conjugaisons de verbes, la première est exclusivement transitive, la seconde exclusivement intransitive et la troisième, moins représentée est mixte. La troisième conjugaison comporte moins de verbes mais qui comptent parmi les plus employés (ce sont également les seuls verbes irréguliers). Un verbe a une conjugaison courante attribuée mais peut parfois prendre la flexion d'une autre conjugaison

L’ordre des mots est sujet-verbe-objet pour une phrase transitive et verbe-sujet pour une phrase intransitive.
txahi lekmen kafilol "l'oiseau mange un fruit" (oiseau·ergatif manger·présent ponctuel fruit·absolutif
txahi wade kafilol "l'oiseau voit un fruit"
tayaran txahiloy "l'oiseau vole" (voler·présent ponctuel oiseau·absolutif)

Cependant, une action nécessitant un objet peut être traitée comme transitive même si celui-ci n’est pas nommé
txahi lekmen "l'oiseau mange"

Cet usage a deux exceptions, la première quand l'action exprime plutôt une capacité, un caractère, une humeur
wadedya txahiloy "l'oiseau voit" (l'oiseau a la capacité de voir). À noter qu'ici le verbe wade "voir" prend la flexion de la deuxième conjugaison intransitive au présent continu.
La deuxième exception se présente lorsqu'on veut montrer que le sujet effectue l'action a son propre bénéfice
lekmenid taxhiloy "l'oiseau se nourrit" (ici lekmen prend la flexion de la deuxième conjugaison au présent ponctuel

Phonétique

a /a/ ou /ɑ/
ã /xɑ/
e /e/
i /i/
o /ɔ/ ou /o/
u /u/
b /b/
k /k/
c /ʃ/
d /d/
f /f/
g/g/
j /ʒ/
l /l/
m /m/
n /n/
p /p/
r /ʁ/
rr /r/
x /x /
s /s/
t /t/
v /v/
w /w/
y /j/
z /z /

Déclinaisons

L'erliska comporte trois déclinaisons. Les deux premières se distinguent surtout par l'origine des mots et la troisième concerne exclusivement les mots abstraits. L'erliska a pour habitude de ne pas faire suivre deux voyelles, pour cette raison les flexions peuvent exister sous deux formes

1ere déclinaison

singulier pluriel
ergatif (sujet d'un verbe transitif ou mot isolé) o,no ou non marqué on,non
absolutif (sujet d'un verbe intransitif ou complément d'objet direct) ol, lol ino, nino
génitif (complément de nom) os, sos onis, sonis
datif (complément d'objet indirect) or, ror oren, roren
instrumental (moyen d'une action) ole, lole olen, lolen
oblique (autres fonctions du nom) at, ta atan, tan

2e déclinaison

singulier pluriel
ergatif a, la ou non marqué am, lam
absolutif oy, loy om, lom
génitif os, sos som
datif ar, rar ram
instrumental ana, na anam, nam
oblique at, ta atam, tam

3e déclinaison

singulier pluriel
ergatif re ou non marqué ren
absolutif er, rer ner
génitif are, rare neser
datif erer, rerer nerer
instrumental el, rel nel
oblique atar, tar entar, netar

cas oblique

Le cas oblique occupe les fonctions qui ne sont pas remplies par les autres cas. L'usage le plus courant est celui des compléments de lieu ou de temps:
caro nal landat "je vais vers la ville"
lat tenzilat kla "depuis cette maison"
'aramnetar ul "pendant deux ans"

On l'emploie également pour adjectiviser un nom:
pakla fusata "un péplos en laine"
ofigra boresat "une chambre en désordre"

Pronoms

Il y a trois genres en erliska:

  • Le "naturel" concerne les êtres, les parties de leurs corps, les phénomènes naturels comme la météo et les matières non transformées.
  • L'"artificiel" concerne tous les objets fabriqués mais aussi tout ce qui est produit volontairement par un être en étant perceptible, comme la parole, les gestes. Les cris ou gestes instinctifs sont plutôt du genre "naturel"
  • "l'abstrait" concerne ce qui est du domaine de l'idée, de l'intangible

Pronoms personnels

singulier

1ere personne 2e personne 3e personne
naturelle
3e personne
artificielle
3e personne
abstraite
ergatif ana onit exa ida era
absolutif nal tol yal dal ral
génitif nas tos yas das eras
datif anor otar eyor idor eror
instrumental onal atol eyol idol erol
oblique anat onita exat idat erat

pluriel

1ere personne 2e personne 3e personne
naturelle
3e personne
artificielle
3e personne
abstraite
ergatif nan ton yan dan ran
absolutif nano tona yano dano rano
génitif sanis tonis yonis donis ranis
datif naren toren yoren doren raren
instrumental nalen tolen yolen yoren ralen
oblique nanat tonat yanat danat ranat

Pronoms démonstratifs

Les pronoms démonstratifs jouent également le rôle d'adjectifs démonstratifs et d'articles définis lorsqu'ils sont placés après un substantif. Les pronoms démonstratifs proches remplacent le dernier nom ou pronom, les pronoms démonstratifs antérieurs remplacent l'avant dernier nom ou pronom pour éviter une ambiguïté mais en dehors de cet usage, il ont aussi un effet de mise en valeur plus fort.



singulier

proches antérieurs
naturel artificiel abstrait naturel artificiel abstrait
ergatif ada dali tika deya lida kera
absolutif dol lol kol yol dãl kãl
génitif adas dalas tikas yadas dalas erkas
datif dale lale kale deyor lidor keror
instrumental dare lare kare deyol lidol kerol
oblique dat lat kat deyat lidat kerat

pluriel

proches antérieurs
naturel artificiel abstrait naturel artificiel abstrait
ergatif dan lan kan deyan lidan keran
absolutif dino lino kino darno dalno karno
génitif danas lanas tinas dayonis ladonis taronis
datif daren laren karen dayoren ladoren taroren
instrumental dalen lalen kalen dayolen ladolen tarolen
oblique datan latan katan deyatan lidatan keratan

Conjugaison

L'erliska comporte trois conjugaisons. La première est exclusivement transitive, la seconde est exclusivement intransitive et la troisièmeest mixte. Les flexions sont marquées à la fin du radical du verbe conjugué (le verbe non conjugué peut avoir un autre radical).
Chaque temps comporte trois aspects: "sémelfactif ou ponctuel" pour une action faite une seule fois, "duratif ou continu" pour une action faite pendant une certaine durée, "itératif" pour une action action répétée (par exemple pour signaler une habitude).
Il peut arriver que le temps soit non marqué, surtout au présent ponctuel.
La conjugaison comporte les temps présent, passé, futur et l'infinitif qui ne comporte qu'un seul aspect

1ere conjugaison

ponctuel continu répété
présent na, an1
ou non marqué
, ãn1 nane, ane1
passé lan larn lane
futur ran rano rane
infinitif san, as


2e conjugaison

ponctuel continu répété
présent di, id1
ou non marqué
dan, ad1 dadi, adi1
passé lad lard lade
futur rad rado rade
infinitif dis,is


3e conjugaison

ponctuel continu répété
présent ka
ou non marqué
ken, ek1 kane, ane1
passé lak lark lake
futur rak rako rake
infinitif kas, as

1 on choisit l'une ou l'autre flexion pour éviter de se faire succéder deux voyelles.

double flexion

On peut produire d'autres temps en ajoutant une deuxième flexion après la première, elle sert à situer l'action dans un autre contexte. Par exemple, avec la flexion du passé suivi de celle du futur on peut parler d'une action non encore achevée mais qui le sera à un moment futur. Pour des raisons esthétiques et de prononciation, il est courant de mettre une voyelle entre les deux flexions, "e" pour la première conjugaison, "i" pour la seconde, "a" pour la troisième
irtaskaladirad larsizoy sabxit "le lézard sera parti demain"
Avec la flexion du passé redoublée, on parle d'une action déjà achevée dans le contexte:
irtaskaladilad "le lézard était parti"
En ajoutant au passé ou au futur la flexion du présent, on signale que l'action vient de se faire ou va bientôt se faire:
irtaskaradidi "le lézard va partir"
irtaskaladidi "le lézard vient de partir"
Dans les verbes irréguliers, la forme du verbe dépend de la première flexion

usage de l'infinitif

En dehors des propositions infinitives propositions infinitives, l'infinitif marque l'impératif, par défaut à la deuxième personne du pluriel, à d'autres personnes s'y on ajoute un sujet:
lekmensan farlom "mangez des légumes"
jaryakas nano "courons"
L'infinitif suit aussi un verbe auxiliaire:
onit xide lekmensan farlom "tu peux manger des légumes"
jagi jaryakas nano "nous devons courir"
Ici l'ensemble verbe auxiliaire+verbe à l'infinitif forme un tout, pour cela si le verbe infinitif est transitif, le sujet sera placé avant l'auxiliaire et après l'infinitif si ce dernier est intransitif

conjugaison récursive

la conjugaison récursive ajoute un aspect récursif sur le verbe.

1ere conjugaison

ponctuel continu répété
présent naul, anul1
nãul, ãnul1 nenul, enul1
passé laun larun lenul
futur raun ranul renul
infinitif sun, asun


2e conjugaison

ponctuel continu répété
présent dul, idul1
danul, adul1 dedul, edul1
passé laud larud ledul
futur raud radul redul
infinitif sud,asud


3e conjugaison

ponctuel continu répété
présent kaul keun, ekun1 kenul, enul1
passé lauk laruk lekul
futur rauk rakul rekul
infinitif kus, akus

1 on choisit l'une ou l'autre flexion pour éviter de se faire succéder deux voyelles.

verbes irréguliers

onir, oni.ken "être, avoir" (être dans une certaine condition, avoir un certain état)

ponctuel continu répété
présent onir oniken onikane
passé ran ranelark ranelake
futur ranak ranko ranke
infinitif ckarib

kiba, kib.ek "être" (concerne l'identité, une caractéristique durable)

ponctuel continu répété
présent kiba kibek kibane
passé rita ritalark ritalake
futur kibarak kibrako kibrake
infinitif cite


xide, xidken pouvoir, avoir le droit la possibilité

ponctuel continu répété
présent xide xidken xidkane
passé azked azkedark azkedlake
futur xidrak xidrako xidrake
infinitif azkas


caro, carken "aller"

ponctuel continu répété
présent caro carken carkane
passé narna carolark carolake
futur obanrak obanrako obanrake
infinitif oban

kami, kamiken "venir"

ponctuel continu répété
présent kami kamiken kamikane
passé trak traklark traklake
futur trakrak trakrako trakrake
infinitif klatak

jagi, jagi.ken "devoir, falloir"

ponctuel continu répété
présent jagi jagi.ken jagi.kane
passé fagum fagumlark fagumlake
futur fagumrak fagumrako fagumrake
infinitif jaxib

Ces verbes irréguliers servent de modèle pour des verbes irréguliers apparentés étymologiquement:
avec onir, oni.ken "être, avoir de façon transitoire": fonir, foni.ken "devenir, gagner une possession aliénable", jonir, joni.ken "quitter un état transitoire, perdre une possession aliénable"
avec kiba, kib.ek "être, avoir de façon durable": fakiba, fakib.ej "devenir, obtenir de façon durable"
avec xide, xidken: baxid, baxid.ken "permettre"

Pour l'aspect récursif, on surajoute la flexion récursive de la troisième déclinaison au verbe.

Possession et description

  • En Erliska, les mêmes verbes servent à la fois pour la description du sujet et la possession, comme onir "être/avoir", fonir "devenir/obtenir", jonir "cesser d'être/perdre"

Mais ils se divisent en deux catégories, selon qu'on parle de situations durables ou temporaires. Par exemple kiba et les mots qui lui sont apparentés étymologiquement concernent ce qui définit un être ou une chose:
ada rrasku kiba Erskol "cet homme est un Ersk"
exa kiba kirrocom maja "il a de belles marques faciales"
Alors que onir décrit une condition à un certain moment.
exa onir sadaxu "il est heureux" (avec le verbe kiba l'adjectif ne désigne plus l'humeur du moment mais le caractère)
exa onir paklaloy salov "il a un péplos jaune"
Pour la description, la structure habituelle est: sujet à l'ergatif + verbe + adjectif ou attribut à l'absolutif. Cela s'emploie également pour la possession mais on emploie aussi la structure suivante: possédé à l'ergatif + verbe + possédant au génitif:
ãrjanon lãz kiba adas adiwos "cette femme a de longues jambes"
tixuan lasud jaran yas "elle a perdu une sandale"
Le choix des verbes se fait en général selon que la possession est aliénable (facilement séparable du possédant) et inaliénable (difficilement séparable). Il y a cependant des exceptions quand une possession aliénable est assez importante pour définir le possédant, notamment quand elle est la marque d'une habitude ou d'une appartenance sociale:
sidalam nafir kiba yas "iel a de grandes terres"
paklalam naxma kibane yas "iel a des péplos rouges" (ici l'aspect répété du verbe permet de mettre l'accent sur une habitude)

  • En dehors des formes verbales, la possession est marquée par un génitif sur le possédant et un pronom personnel au génitif joue le rôle d'adjectif possessif:

ãrjanon adas adiwos' "les jambes de cette femme"
tixuan nas "ma sandale"

  • Il y a également deux types de relations en Erliska, exprimées en général au moyen des verbes de description durable. Ce sont d'abord les relations entre les êtres (famille, ami, collègue, animaux ou plantes domestiques). On peut employer la structure suivante: sujet à l'ergatif + verbe + type de relation à l'absolutif + personne avec qui le sujet a cette relation au datif.

ana kiba wejmoy takibar "je suis la mère du docteur"
Quand un sujet n'est pas précisément identifié, on peut avoir aussi: type de relation à l'ergatif + verbe + personne avec qui le sujet à une relation au datif
noldon ul u nabtxat nobat kiba takibar "le docteur a deux chiens et une plante en pot"

  • L'autre type de relations concerne l'appartenance à un groupe ou une localité, avec sujet inclus à l'ergatif + verbe + lieu ou groupe au datif:

ana kiba Alkvarerer "je suis (originaire) de l'Alkvard"
ana kiba sejoxerer "je suis dans l'armée"

  • Pour exprimer ces relations sans verbe on peut employer un datif sur la personne, le groupe ou le lieu concerné par la relation, avec un pronom personnel au datif jouant le rôle d'adjectif possessif:

nãkdir anor "mon père"
zedra Alkvarerer "un vêtement d'Alkvard"

Adverbes

En Erliska, les adverbes ont des fonctions plus diverses qu'en français et jouent aussi le rôle d'auxiliaire modaux. Ils sont placés après un nom, un pronom ou un verbe. L'adverbe prend la flexion du mot qu'il suit, en cas et nombre pour un nom, en temps et aspect pour un verbe (même quand ce dernier n'a pas de flexion marquée). Quand il suit un pronom, l'adverbe prend la flexion de la première déclinaison. Il ne prend aucune flexion après un nom à l'ergatif singulier

Adverbes suivant un nom ou un pronom

  • Après un sujet, l'adverbe exprime la façon dont il effectue l'action.

ana amarara lokibakin yal "je le chatouille joyeusement"

  • Après un complément d'objet direct ou indirect, l'adverbe exprime la façon dont il réagit à l'action.

ana lokibakin yal amaralol "je le chatouille et ça le rend joyeux" ici amarara est après le pronom à l'absolutif. Cela veut dire que l'objet est rendu joyeux par l'action

  • Après un instrumental l'usage peut varier selon qu'il s'agit d'une cause ou d'un moyen. Pour une cause, l'adverbe permet de la préciser:

kexadi nal noldole dadalole "je ris parce que le chien est drôle". Ici dadalole désigne une attitude à un moment donné et non pas une caractéristique permanente.
Pour un moyen, l'adverbe permet d'indiquer comment celui-ci remplit son rôle.
karitel botirel "avec une méthode efficace" (ici botirel implique que la méthode est efficace dans cette situation)

Adverbes suivant un verbe

Après un verbe, un adverbe peut jouer plusieurs rôles. Il peut donner des précisions sur l'effet d'une action sans objet, indépendamment du sujet
mecidad amaradan yal azarbol "il chante tristement un chant qui rend joyeux"
certains adverbes servent à articuler deux propositions:

  • les adverbes daxoda, daxod.ol, edafeba, edafeb.ol et raolaxe, raola.lol servent à construire le conditionnel irréel, c'est à dire les conséquences d'une condition qui ne s'est pas réalisée ou ne se réalisera pas, chacun se plaçant après le verbe en exprimant la plausibilité de celle-ci. Daxoda est pour une condition très possible qui n'aurait demandé qu'un passé légèrement différent:

mirfarr wadelan daxodlan feralol, exa lekmenlan yal "si le mirafe avait vu le petit rongeur, il l'aurait mangé"
Edafeba exprime un changement important du passé, une condition qu'on ne rencontre normalement pas, mais qui reste théoriquement possible
jaxadan edafebad feralino sawirom orsa, mirfarron oniken krafino martata "si les petits rongeurs pesaient 500 kilos, les mirafes seraient dans leurs petits souliers"
Raolaxe signale une condition impossible à réaliser parce que contraire aux lois naturelles ou en tout cas très improbable
feralon xidek fabinas raolanas ukaloy xialolen, mirrafon oniken xat abakri "si les petits rongeurs pouvaient cracher le feu par les yeux, les mirrafes ne seraient pas fiers"

Diathèse

En dehors la voix active, l'erliska comporte ladiathèse passive (qui fait du patient un sujet) et la diathèse causative où un sujet actant causateur fait agir un autre agent distinct. Chaque diathèse a une forme simple et une forme seconde.

diathèses passive et causative simples

Dans la diathèse passive simple, on donne une terminaison de la deuxième conjugaison (toujours intransitive) à un verbe transitif avec un agent à l'instrumental:
remawa lekmen kumsaloy "le remale mange le poisson"
lekmendi kumsaloy remawole "le poisson est mangé par le remale"

Dans la diathèse causative simple, on donne au contraire la terminaison de la première conjugaison (toujours transitive) à un verbe intransitif avec un sujet agent causateur à l'ergatif:
karat remawol "le remale tombe"
yarfel karatan remawol "le yerfale fait tomber le remale"

Ces deux méthodes ne conviennent que pour un certains nombres de verbes. Notamment la diathèse causative simple ne peut s'employer qu'à partir des verbes intransitifs.

diathèses passive et causative secondes

Ces deux diathèses emploient deux paires d'adverbes exprimant la volonté des agents et patients.
Dans la voix causative on marque le fait que l'agent distinct a un contrôle ou non sur l'action qu'on lui fait faire et d'autre part le fait que l'actant causateur provoque l'action volontairement ou non.
Dans la voix passive, on distingue le fait que l'agent fasse volontairement ou non subir l'action au patient

contrôle pas de contrôle
action faite par l'agent
distinct de la diathèse causative
zuxutec, zuxut.ol skaxatar, skaxat.ol
actant causateur de la diathèse causative
agent de la diathèse passive
ecimuxum, ecimux.ol sasor, sas.ol

exemples:
jaxa sasor ana yajta kafino "la faim me fait cueillir des fruits" (faim·ergatif adverbe causatif involontaire, je·ergatif cueillir·présent fruits·absolutif pluriel)
daiz ecimuxwum ana yajta kafino "le patron me fait cueillir des fruits'
ana zuxutec tãnanon lekmen kafino "je fais manger des fruits aux enfants"
jaryalark skaxatlark yano kolcafta nif, tãnanon takoxlan zadralino "courir à travers la garrigue a fait déchirer leurs vêtements aux enfants". Sur cet exemple l'actant causateur est une action et pour cette raison l'adverbe suit et s'accorde avec le verbe.


Les adverbes causatifs et effectifs ne servent pas seulement à préciser le sens mais ont aussi un rôle syntaxique pour relier deux actants ou deux propositions. Comme on peut le voir dans les exemples précédent, on peut ne le mettre que sur une seule partie.
La voix passive seconde emploie cet adverbe quand on veut distinguer un moyen d'une cause:
aratid mirfarroy pãrmana feralole ecimuxole "le mirrafe est assommé avec une poêle à frire par le petit rongeur"

question négation et condition

La question, la négation et la condition se construisent de la même manière en plaçant une adposition après l'élément sur lequel elle porte. L'usage veut que cet élément se place en début de proposition pour une question et à la fin pour une condition.

Pour la question, c'est l'adposition XU
abraclak xu eronoy ãkta? "le poulet a-t-il traversé la route?" (traverser·passé ponctuel, adposition xu, poulet·absolutif route·oblique)
eronoy xu abraclak ãkta? "est-ce le poulet qui a traversé la route?"
ãkta xu abraclak eronoy ? "est-ce la route que le poulet a traversé?"
On notera donc que la question modifie l'ordre habituel des mots:
lekmenlan xu mirfarr eronoy? "le mirafe a-t-il mangé le poulet?" (ici verbe sujet objet)
eronoy xu mirfarr lekmenlan? "est-ce le poulet que le mirafe a mangé?" (objet, sujet, verbe)

Pour la négation, c'est l'adposition XAT
abraclak xat eronoy ãkta "le poulet n'a pas traversé la route"
abraclak eronoy xat ãkta "ce n'est pas le poulet qui a traversé la route"
abraclak eronoy ãkta xat "ce n'est pas la route que le poulet a traversé"

Pour la condition, c'est l'adposition XOB
eronoy ãkta abraca xob, ranak yal dofelta nita "si le poulet traverse la route, il sera de l'autre côté"
mirfarr eronoy lekmenlan xob, abracrak xat yal ãkta "si le mirafe a mangé le poulet, il ne traversera pas la route". (mirafe·ergatif poulet·absolutif manger·passé ponctuel adposition xob, traverser·futur ponctuel adposition xat pronom personnel 3ep naturel·absolutif route·oblique).
Comme avec la question, la condition peut modifier l'ordre des mots, ici comme la condition porte sur la réalisation de l'action le verbe se trouve en fin de proposition avant l'adposition.

question ouverte

Quand il s'agit de questions ouvertes ou d'une négation répondant à une question ouverte, on emploi un pronom indéfini ou un adverbe suivi de xu ou xat. Le pronom ou l'adverbe dépend de la nature de la question:
Identité d'une chose: sid, sid.ol pour l'artificiel, sid, sid.er pour l'abstrait
Identité d'une personne: aki, ak.ol
Quantité atrin, atrin.ol
Lieu: ãzgi, ãzgi.ol
Moment: ezek, ezek.ol
Moyen: dirre, dirre.lol
Cause: dork, dork.ol
Cause ou moyen: sidole, sidol.ol (cet adverbe est assez littéraire et ne s'emploie pas s'il y a risque de confusion)

aki et sid s'emploie à la place du terme qu'ils remplacent:
akol xu abraclak ãkta? "qui a traversé la route?"
ana wadelan akol xat "je n'ai vu personne"
Quand il s'agit de préciser l'identité d'un être ou d'une chose parmi une catégorie, on emploie aki et sid comme un adverbe, c'est à dire après le terme désignant la catégorie:
ãkta sidata xu abraclak eronoy? "quelle route le poulet a-t-il traversé?" (route·oblique pronom indéfini·oblique, adposition xu traverser·passé ponctuel, poulet·absolutif)
abraclak eronoy ãkta sidata xu "le poulet n'a traversé aucune route"

Les adverbes de question ouverte s'emploient également après le terme associé et en prennent la flexion:
abraclak atrinlak xu eronoy ãktan? "combien de routes le poulet a-t-il traversé?"

récursivité ou enchâssement

L'erliska exprime la récursivité des propositions de deux manières: avec les propositions infinitives et avec la conjugaison récursive. Cette seconde méthode consiste à donner une flexion récursive au verbe de la proposition enchâssée. Dans ces deux manières, les éléments des propositions ont le même ordre:
Si la proposition enchâssante et la proposition enchâssée ont un sujet transitif commun, celui-ci se trouve au début de la proposition enchâssante. Si ces deux proposition ont en commun un objet ou un sujet intransitif, celui-ci se retrouve après la proposition enchâssée.
ana lekmen koxalaun farlom "je mange les fruits que j'ai achetés" (je·ergatif mange acheter·récursif passé simple, fruit·absolutif pluriel)
Ici "je" est le sujet transitif commun au deux propositions et 'fruits' l'objet commun.
ana lekmen utinlaud farlom "je mange les fruits qui ont poussé". (je·ergatif manger pousser·récursif passé ponctuel fruit·absolutif pluriel). Ici "fruits" est à la fois objet de la proposition enchâssante et sujet intransitif de la proposition enchâssé et se retrouve donc après cette dernière (rule ergativity!)
Si la proposition enchâssée a un sujet transitif distinct de la proposition enchâssante, il se trouve au début de la proposition enchâssé:
ana lekmen onit baxadlaun anor farlom "je mange les fruits que tu m'as vendus" (je·ergatif mange tu·ergatif vendre·récursif passé ponctuel, je·datif fruits·absolutif pluriel)
Si la proposition enchâssante et la proposition enchâssée ont en commun un nom ou pronom aux fonctions différentes, celui-ci se place entre les deux et se décline en fonction de la proposition enchâssante.
Par exemple, un objet de la proposition enchâssante qui est le sujet transitif de la proposition enchâssée, se retrouve avant la proposition enchâssée mais à l'absolutif:
ana lekmen farlom kibekekun adãt "je mange des fruits qui sont mauvais" (je·ergatif mange fruits·absolutif pluriel être·récursif présent continu mauvais). Dans une proposition indépendante, "fruits" serait à l'ergatif.
Il peut être cependant nécessaire de rappeler un élément de la proposition enchâssante dans la proposition enchâssée par un pronom démonstratif:
ana lekmen farlom urakos onit djimunãul dãl "je mange des fruits de l'arbre que tu cultives" (je·ergatif, manger, fruit·absolutif pluriel, arbre·génitif tu·ergatif cultiver·récursif présent continu, pronom démonstratif antérieur absolutif). Ici le pronom démonstratif antérieur permet de se rapporter à l'avant-dernier nom ou pronom présent dans la phrase, ici "arbre".
Le sujet transitif de la proposition enchâssante peut aussi prendre une autre fonction dans la proposition enchâssée, dans ce cas on le rappelle avec le pronom indéfini axosko, axosk.ol "le premier"
amrid baxadlan anor farloy adãt ana lekmenãul axoskol "je mange le type qui m'a vendu un mauvais fruit". La traduction rend imparfaitement la phrase, puisqu'ici c'est l'action de manger le vendeur qui est dans la proposition enchâssée. (type·ergatif, vendre·passé ponctuel, fruit·absolutif, je·ergatif, manger·récursif présent continu premier·absolutif). Ici l'utilisation de ce pronom indéfini permet de savoir si on parle du fruit ou du vendeur.

propositions infinitives

Les propositions infinitives se définissent comme ayant un verbe à l'infinitif et leur propre sujet.
ana samikane wejmoy tos alimis sabxatar "j'entends ta mère se lever le matin"
(je·ergatif entendre·présent répété se lever·infinitif mère·absolutif pronom personnel tu·génitif)
ana wade yarfelom viralsan saxalino "je vois des yerfales brouter des sarals" (je·ergatif voir yerfales·absolutif pluriel brouter·infinitif saxal·absolutif pluriel)
On n'emploie généralement pas l'enchâssement avec une proposition infinitive quand elle n'est pas simultanée à la phrase enchâssante. On peut quand même le faire avec une double flexion sur l'infinitif:
ana wade wejmoy tos lekmensanlan reklogino "je vois ta mère qui a mangé les reklogs" (je·ergatif voir mère·absolutif manger·infinitif+passé ponctuel reklog·absolutif pluriel)
L'enchâssement avec proposition infinitive s'emploie plutôt pour les situations simples.

comparatifs et superlatifs

L'erliska construits les comparatifs et les superlatifs à partir de flexions faites à la fin d'un mot:

comparatif superlatif
supériorité zor, ozor zorska, ozorska
infériorité lis, ilis liska, iliska
égalité sef, esef
supériorité
élevée
rru, urru
infériorité
élevée
nel, enel

On emploie la forme commençant par une voyelle quand cela est nécessaire pour la prononciation. Sur un radical d'au moins trois syllabes se terminant par une consonne, on supprime celle-ci. En dehors des adjectifs, les mots peuvent présenter leur propre flexion. Celle des comparatifs et superlatifs se place en dernier.
La comparaison se construit toujours dans cet ordre: élément comparé, caractéristique comparée flexion, élément qui sert de point de comparaison. Cette règle impose parfois de changer l'ordre habituel des mots, par exemple en plaçant l'objet ou le sujet intransitif avant le verbe. S'il s'agit de noms ou pronoms, le comparé et le point de comparaison sont au même cas.
dali darban kiba lãzilis lida "ce chemin est moins long que celui-ci" (pronom démonstratif proche·ergatif, chemin·ergatif, être, long·comparatif d'infériorité, pronom démonstratif antérieur·ergatif)
ana oxilok dãl abakzor lol "je choisis celui-ci, plus plat que celui-là" (je·ergatif, choisir, pronom démonstratif antéireur·absolutif, plat·comparatif de supériorité, pronom démonstratif proche·absolutif)
La supériorité élevée et l'infériorité élevée marque une différence importante:
dali darban kiba sisiferru lida "ce chemin est beaucoup plus dangereux que celui-ci"
jaryakane xasmarol sarrekkanenel yarfeloy "un alrève court d'habitude beaucoup moins vite qu'un yerfale". On note qu'ici l'adverbe, au lieu de suivre normalement le verbe qu'il accompagne, se place entre le comparé et le point de comparaison.
La flexion de comparatif s'applique aussi à des noms et des verbes:
onir xasmarinolis yarfelino zaredat "il y a moins d'alrèves que de yerfales dans la plaine" (être, alrève·absolutif pluriel·comparatif d'infériorité yerfale·absolutif pluriel plaine·oblique)
yarfeloy jaryakanerru xasmarol "un yerfale court beaucoup plus qu'un alrève" (beaucoup plus souvent, ou plus longtemps).

nombres

base 10 base 12 cardinaux ordinaux
(premier, deuxième...)
0 0 sirf
1 1 la axo
2 2 ul fenia
3 3 ak
4 4 bla
5 5 task
6 6 wa
7 7 re
8 8 kom
9 9 serk
10 A trik
11 B nird
12 10 al
13 11 etra ...
14 12 risnarr
15 13 ramsa
16 14 sirta
17 15 trik
18 16 al wa
19 17 al re
20 18 al kom
21 19 al sork
22 1A al trik
23 1B al nird
24 20
25 21
26 22
27 23
36 30
48 40
60 50
72 60
84 70
96 80
108 90
120 A0
132 B0
144 100 mixo
204 150
288 200
865 600
1728 1000 orsa
20 736 10 000 jora