IDEO ANV Adpositions

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Elles jouent un grand rôle en aneuvien, quand elles existent. Effectivement, dans des cas simples (à pied, de marbre, en colère, le soir) la déclinaison du complément suffit. Toutefois, pour éviter des confusions ou pour apporter une nuance, l'existence d'une adposition, et même son emplacement, peut être utile.

À

  • À, en tant que préposition de lieu ou de temps, n'est pas traduite:

A pùze àt kaṅtyns hoψev dektern = Il va à la cantine à treize heures. Le premier complément est à l'accusatif (idée de mouvement vers), le second au circonstanciel.

Utilisée compme préposition d'un moyen de transport (de même que EN) ne se traduit pas non plus, le complément est au circonstanciel.

Eg retropùze strægnev = je repars en train
Ùt elàmyvet floxentev = un voyage en avion.
E kœnada àt roods fœntev = j'ai fini la route à pieds.


  • Par contre, il se traduit...

par NI (nit, nir, en forme contracté) pour l'attribution Ni Ekkads, nir neràpduse, ni es = À madame, aux enfants, à moi.
Par KŒM (avec) sans article pour l'accompagnement culinaire Ùt tord kœm hùbarbes = une tarte à la rhubarbe
Par YN (temps) ou DYN (lieu) pour une idée de limite (rykip-yn = jusqu'à). cf exemple avec FRAN.


APRÈS

En préposition, indique seulement une idée de postériorité, se traduit par POS.


Æt kovhoos staṅ opan pos hoψev dek-nov. Ce magasin reste ouvert après sept heures.
Eg lomir pas pos orv. = Je passe après vous.

En préposition également, mais se traduit par OB derrière un verbe de mouvement comme klatak (courir), klotok (galoper), klekt (trotter), faar (se déplacer en véhicule) indique également une idée de poursuite, consentie ou non, pas nécessairement hostile mais plutôt contraignante.

Da dem draaṅg ob kav kes ùt ladbállev. = il se traîne après elle comme un boulet.

Encore plus contraignant, voire franchement hostile, en postposition:

Dar • repen ev ob: ils sont toujours après moi!

AVANT

Traduit par AṄT et appelle le circonstanciel.

  • En préposition dans ce type d'exemple:
Eg ere iyr aṅt orv; or fàktet<ref>ou dorit</ref>ep àt watkœns! = J'étais ici avant vous; faites donc la queue.
  • Si le complément représente une unité de temps, on aura soit une préposition, soit une postposition, comme ci-après:
Or komit aṅt hoψev tiynek. = venez avant huit heures.
Or homit tiyn hoψeve aṅt. = Venez deux heures avant.

AVEC

Se traduit par KŒM. Appelle soit

  • un complément d'accompagnement à l'accusatif
La vedj eper kœm sed hœndes = On le voit toujours avec son chien.
  • Un complément de manière, au circonstanciel
Da traṅgen kœm prodaṅsev. = Il conduit avec prudence.
  • Un complément de moyen, également au circonstanciel
Nep inzhet kœm ted digteve = Mange pas avec tes doigts.
  • En postposition (sens figuré) suit toujours un nom au circonstanciel.
Da liyma àt moṅdes æt dœmetev kœm. = Il a quitté (laissé) le monde avec cette pensée.


CHEZ

  • Se traduit par AD en postposition si on exprime une idée de domicile:
Eg mir slyf orv ad = J'irai dormir chez vous (A de Maximy. Dormir où? pas de mvt → circ.)
Or retropùzete ors ad = Rentrez (repartez) chez vous. (idée de mvt vers → acc.)
Àr klave en ad = Les clefs de chez moi (chez moi, complément du nom "clefs" → gén.)

AD peut être combiné avec une préposition. Toutefois, dans ce cas, le cas du nom sera celui régi par la préposition:

Eg ere ad ors ad àt aṅvic heptaw = J'étais vers chez vous la semaine dernière.
Da pùze fran dav ad = Il part de chez lui.
  • Sinon, on utilisera INT en préposition (prononciation du T escamotée en cas de nécessité) avec le circonstanciel...
Àt praktig àt hœnten int àt Naṅderthalduv = La pratique de la chasse chez l'homme de Néanderthal.

... ou en postposition:

À snaṅset àr lyrmigduve int = la tristesse chez les romantiques.

COMME

Traduit par KES.
Cette préposition peut accompagner soit un complément circonstanciel de manière (il existe aussi son équivalent comme conjonction de subordination):

Fàktet kes ev. = Fais comme moi.
Eg fàk kes la dikta ni es. = Je fais comme on m'a dit.

Peut être accompagnée d'une autre préposion: Fàktet kes pœr es. = fais comme pour toi. Le cas du complément est régi par la dernière préposition.

Soit un attribut. le cas de l'attribut (s'il est déclinable, c'est à dire, si ce n'est pas un adjectif) dépendra:

E kes æt! = j'suis comme ça !
Ar klàte ase kes ùr lærgduse. = Ils les traitent comme des esclaves.

CONTRE

Cette préposition peut s'exprimer de plusieurs manières différentes selon l'idée qu'on veut exprimer. Si on veut exprimer la position d'une personne ou d'un objet, on mettra OB en préposition et on utilisera l'accusatif ou le circonstanciel, selon qu'il y a, ou non, mouvement.

A adpoç àt sejdos ob àt vals = il place la chaise contre le mur.
Àt lerbàg ob àt tœrev = le sac est contre la porte.
  • Si on veut exprimer une hostilité, on utilisera OB en postposition et le complément sera toujours à l'accusatif.
Da ere àt abòrtyns ob; dewèrtep ed neràpkad partùr, da (ep) pœr! = Il était contre l'avortement; depuis que sa fille est enceinte, il est pour!

Certaines nuances peuvent être soulignées avec certains verbes et OB:

Avec zlàn = lancer:

Da zlàna àt bals ob àt vals = il a lancé la balle contre le mur (pour qu'elle rebondisse)
Da zlàna à stoons àt vytres ob = il a lancé la pierre contre la vitre (pour briser cette dernière).


Avec posfaar (mais aussi posgæn...) = suivre:

La posfaare ase = on les suit (on est derrière eux, ce sont eux qui ouvrent le chemin)
La posfaare ob ase = on les suit (on les file, pour savoir où ils vont)
La posfaare ase ob = on les suit (on les pourchasse, pour les rattrapper) mais, s'il s'agit vraiment d'une traque, on dira plutôt: La obfaare.


  • Si un verbe contient déjà le préfixe OB- (en général, verbes issus du vocabulaire du conflit), on évitera de réutiliser OB:

Æt kad ep kàna obgèktor kas ni es = Cette femme a dû la monter contre moi. (Felix, in: Le Père Noël...).

DANS, SOUS & SUR

  • Avec une idée de mouvement vers (complément de lieu), IN (Dans) précède l'accusatif (comme en latin), sinon, il précède le circonstanciel.
  • Comme adposition de temps, ou bien au sens figuré, il sera mis en postposition (lire ci-dessous le paragraphe "sens"):
Eg retrokòm dek minúteve in = Je reviens dans dix minutes.
Ka hab àt fiylen ed warkev in = Elle a du succès dans son travail.
Kòmit med pradhemse in! = Viens dans mes bras!
  • L'utilisation de EN (sur) et SUB (sous) est soumise aux mêmes règles:
Àt mooz klatak sub àt kœmods = la souris court (vers) sous la comode.
Àt mooz klatak sub àt kœmodev = la souris court sous la comode (elle est déjà dessous et elle court).
À floxent adkrændes en àt tarmàx = L'avion atterrit sur le tarmac. (houlà!)
À floxent rolen en àt tarmàkev = l'avion roule sur le tarmac.
Kæt ev sub, æt trœp dem prog, færun àt frœṅtev ùt dasem tàrdec = Sous moi donc, cette troupe s'avance et porte sur le front une mâle assurance. (donc sous moi... portant au front...) (Le Cid)
  • L'expression "compter sur _ " se traduit en aneuvien par rœṅt _ en. EN est donc en postposition. Si le complément est une personne, un animal ou un objet, il sera à l'accusatif:
Àt trapordak rœṅt sed hœndes en = Le trappeur compte sur son chien.

Pour tout autre complément (un fait, par exemple), on utilisera le circonstanciel:

Æt tràgendu ere rœṅt àt viktorev àt hosten en = Ce traître comptait sur la victoire de l'ennemi.

DE

DE n'est pas traduit en aneuvien dans ces exemples, le mot qui suit derrière est

soit au génitif: Ùt vas viynen = un verre de vin; la dysert on àt gazetev in = on parle de toi dans le journal.
soit à l'accusatif: Da njærk kas = il est dingue d'elle
soit au circonstanciel: Ùt kaweharda dektyn hoψeve = une traversée de douze heures (mais dektyn hoψe kawehardan = douze heures de traversée).

Par contre, dans "Il sort de l'immeuble": DE est mis pour HORS DE (cf plus loin) et, par conséquent apparaît: (d)a pùze ÙS àt binoψakev. Toutefois, si on utilise des verbes comme usgæn, uspùze, usfaar... la répétition de ÙS n'est pas souhaitée<ref>Toutefois, la préposition doit être préférée au verbe à préfixe lorsque le mot qui suit n'est pas déclinable (adverbe, notamment):

Da ùsgenă ed subpòçtev. = Il sortit de sa cachette.
Mais
Or komit ùs dær. = Sortez de là.</ref>: Ka usfaara àt autostradev = elle est sortie de l'autoroute.

Il apparaît aussi pour traduire DE... À (FRAN): Æt skop cem open fran hoψev nov yn hoψ dek-nov = Cette boutique est ouverte de 9:00 à 19:00. FRAN appelle le circonstanciel et (D)YN (cf À), l'accusatif. À strægen pùze fran àt hoxtàtynev hoψev 11:00 = Le train part de la gare à 11 heures.

  • "À cause de" se traduit par SĔR:

Da ùspuza nep sĕr àt lyshev. = Il n'est pas sorti à cause de la pluie.

  • "Autour de" se traduit par OL.

Æt ere àt çhaad àt moonen qua ere obvégen ol ev. = C'était l'ombre de la lune qui rôdait autour de moi.

  • "Hors de" se traduit par d'adposition ÙS:
Ar ùs àt olaréav. = Ils sont hors du périmètre.
Ka mida das dav ùs. = Elle l'as mis hors de lui.
  • "Loin de" sera traduit par AB en adposition et accompagnera un substantif au circonstanciel (comme en latin):
Er erer reen ab àt kostev. = Nous étions encore loin de la côte.
Eg ab æt mensfœnev! = Loin de moi cette idée (je suis loin de cette idée!).
  • "Pas de" se traduit par NEP.

DEPUIS & PENDANT

Respectivement DEVÈR & PAVÀR, accompagnent toujours un complément au circonstanciel, quelle que soit l'idée exprimée:

Ka dær devèr hoψev dekpent = elle est là depuis quinze heures.
Eg waad devèr tern hoψeve = j'attends depuis trois heures.
A lizhna pavàr quàt dawe! = il a plu pendant quatre jours !

DEVANT & DERRIÈRE

Respectivement AṄTEK & POSTEK, obéissent aux mêmes règles que DANS, SUR...

Midit ase postek àt tœrs = Mets les derrière la porte.
Sed xeliys ere aṅtek ev pavàr tern quàtaxeve hoψen = Sa voiture était devant moi pendant trois quarts d'heure.

EN

  • En temps que préposition, EN n'est généralement pas traduit non plus. Le mot qui devrait suivre derrière le verbe est
à l'accusatif (idée de mouvement vers) Eg pùze Amerix = Je vais en Amérique.
au génitif (idée de matière) Ù box kùpren = une boîte en cuivre
au circonstanciel (pour "dans" sans mouvement, ou temporel) Eg kœnzheneve = je suis en vacances.
  • Toutefois, pour l'expression de durée d'une action accomplie, on utilisera pavàr (cf ci-dessus)... en postposition. Ainsi, on ne devrait pas confondre:
Da adlèrna à spanens tiyn jàreve pavàr. = il a appris l'espagnol en deux ans (plutôt doué, le gars!)
Da adlèrna à spanens pavàr tiyn jàreve. = il a appris l'espagnol pendant deux ans (pas très persévérant, le gars!).
  • Devant un verbe au gérondif, se traduit par LAS.

ENVERS

Se traduit par la préposition ARAṄD. Précède un substantif à l'accusatif.

Da hab ùt devec araṅd es = il a une dette envers moi.

PAR

Se traduit toujour par PER et accompagne systématiquement le circonstanciel, quelle que soit l'idée exprimée.

Àt hoos çem klàstena per à stœrmev = La maison a été détruite par la tempête.
Eg dhep lorèd per àt sylew = Je passe par la forêt.
Per eliskœw, a ere nep dær æt tempodev an = Par malchance, il n'était pas là à ce moment-là.
Per Merkùrev! æt ùt rym sœm! = Par Mercure! c'est une belle somme!

POUR

Il y a quatre utilisations possibles pour cette préposition

  • Soit elle indique une attribution et elle se traduit par... PŒR, le nom qui suit est à l'accusatif (datif):
O fàkta ep æc pœr es? = T'as fait ça pour moi ?
  • Soit elle indique une destination et elle se traduit par DYN, le nom qui suit est aussi à l'accusatif:

Eg pùze dyn àt nỳvs kœnadev augusten. = Je pars pour la neige fin août.

  • Soit elle exprime une version, un avis mais, alors PŒR précède le circonstanciel:
Pœr ev, æt nep ùt kervœnt! = Pour moi (d'après moi), c'est pas un problème !
  • Soit elle précède un verbe, dans une idée de but à atteindre et se traduit par BER, précédée du participe:
Eg kollekta at aqs lishen ber lódanetun = J'ai collecté l'eau de pluie pour économiser.
  • BER traduit également "pour" dans le sens de "à cause de", le complément est au circonstanciel.
A çem chymon ber mordev = il est condamné pour meurtre.


SANS

Se traduit par SIN. Même utilisation que NEP devant un nom.

Un verbe situé derrière SIN sera conjugué au participe.

Da pùza sin diktun ù slovs. = Il est parti sans dire un mot.

On fera toutefois attention de ne pas "surcharger" la négation, comme ça se pratique en français avec "sans":

Da pùza sin diktun epùc = Il est parti sans rien dire.
Ka verdera ùt erperf àt lùtharen sin adlèruna epèr àt solfaṅdes. = Elle est devenue une virtuose de la guitare sans jamais avoir appris le solfège.

VERS

Se traduit par AD en préposition. Le complément est toujours à l'accusatif, comme en latin.

Àt dak dem rixtes ad orse = L'homme se dirige vers vous.
Àr impàlar ere ad àt logs. = Les impalas étaient vers le lac.

Sens

Tout d'abord, ces mots ont un sens différent lorsqu'ils sont utilisés en tant que préposition (avant le complément) ou que postposition (après). En tant que préposition, il représente un sens CONCRET (sub àt mesev = sous la table) alors qu'en tant que postposition, son sens est plus approximatif (ùt mypak med pradhemve in = un colis dans mes bras: le colis n'est que porté par les bras, rien à voir, par exemple avec: ùt bùlet in àt pradhemev = une balle dans le bras), voir même carrément figuré (ùt grup ed ătoryndetev an sub = un groupe sous son autorité).

Certaines positions sont donc instinctives lorsq'on veut faire des traductions

<poem>Il est entré dans mon cœur une part de bonheur dont je connais la cause</poem>

(E Piaf: la vie en rose<ref>À comparer avec

<poem>Çektep eg syvedj das, Siă eg at med kàrdes Qua pul-s-in ev

Dès que je l'aperçois, Alors je sens en moi Mon cœur qui bat.</poem></ref>)


<poem>Ùt pàrt lodhàrlyven quan eg kogste àt kooz, inkòma med kàreds in.</poem> Selon le sens qu'on leur donne, le cas de délinaison du complément est, soit à l'accusatif, soit au circonstanciel soit au génitif (jamais au nominatif, même pour un complément d'agent).

Retour: Aneuvien

<references />