Modèle:1101
La loi no 51-46 du 11 janvier 1951 relative à l'enseignement des langues et des dialectes locaux, dite loi Deixonne – du nom de Maurice Deixonne, alors rapporteur de la commission parlementaire de l'Éducation nationale, qui avait présenté le projet de loi –, visait deux objectifs: d'abord, défendre la langue française, ensuite, protéger les langues régionales. Cette loi apparaissait à l’époque à la fois comme une loi linguistique et une loi scolaire. C’est donc une loi très importante parce qu’elle constituait, pour la première fois, une reconnaissance officielle du droit à l'existence des langues régionales (art. 1).
La loi a donné un contenu précis et restrictif au concept des langues régionales. En vertu de la loi, tout enseignant du primaire pouvait se référer à la langue locale dans le cadre d'un enseignement normal, y compris l'apprentissage du français. Autrement dit, l'enseignant n'était pas obligé d'utiliser la langue régionale, mais il pouvait le faire à la condition qu'il en fasse la demande; si celle-ci lui était accordée, il pouvait prélever une ou deux heures par semaine sur le temps consacré aux «activités dirigées» (art. 3).