Xénisme
Sommaire
Définition
Un xénisme est un mot ou une phrase empruntée tel quel à une langue étrangère, sans être traduit. On ne parlera d'emprunt qu'une fois le terme introduit dans le dictionnaire ou lorsqu'il aura été intégré à la culture d'adoption. Le xénisme est, par conséquent, attaché à sa culture d'origine.
Exemples
Ainsi le terme pub (bar irlandais) est un xénisme en français car bien qu'étant dans le dictionnaire il ne correspond pas à une réalité culturelle français. Il en serait de même en irlandais où le terme "bistrot" serait considéré comme un xénisme.
Les mots "datcha, izba" (), "cottage" (), "autostrade" (), "Kaiser" () sont des xénismes. Les deux derniers relèvent, en plus, d'une époque plus ou moins révolue (il n'y a plus de Kaiser et le mot "autostrade", s'il correspond à un concept existant, a été remplacé depuis longtemps par le mot "autoroute") et ont peu de chances d'être transformés en emprunts, ce sont des pérégrinismes.
Par ailleurs, l'exportation de la culture étasunienne a eu cette conséquence qu'en Europe, quand on évoque le mot "cow-boy", on pense, certes aux grandes prairies, mais les westerns (devenus "spaghetti", parfois) mettent souvent plus en avant le saloon, le colt et le poker que la ferme ; et en fait d'animaux, le cheval a souvent volé la vedette à la vache sur l'écran, quelle qu'en soit la taille<ref>Celle de l'écran : pas celle de l'animal !</ref>. On a même trouvé des cow-boys sans vaches ni chevaux.
Certains mots sont au départ considérés comme des xénismes puis deviennent par la suite des emprunts, tels est le cas du mot "square". Au XIXème siècle il ne désignait que des jardins aménagés en Angleterre aujourd'hui son sens est étendu et utilisable pour certains parcs français<ref>Pas nécessairement de forme carrée, comme le laisserait supposer le mot d'origine. Par ailleurs, le mot anglais square signifie à la fois "place" et "carré" ; pourtant, les places de villes anglophones ne sont pas forcément toutes carrées.</ref>.
Un xénisme une fois assimilé à la langue d'adoption, devient un emprunt, voire un calque et de ce fait peut occasionner certaines modification morphologiques : packet-boat (bateau de messageries) → paquebot ou créer toute une famille de mots dérivés : stress (pression) → stresser, enfin, un xénisme peut perdre son sens initial pour être adapté aux besoins de la langue d'adoption :
Liste des xénismes et adaptations les plus fréquents
- Lol! (loud of laugh = fort (son) de rire) = mdr ! (mort de rire)
- No comment ! = sans commentaire.
- Peace and Love. = paix et amour.
- Yes! = Oui ! (a donné "yéyé"<ref>Du au fait que lesdits yéyés se bornaient à traduire ou adapter des chansons venues d'outre-manche ou d'outre-atlantique.</ref>dans les années '60).
En résumé
- Xénisme : mot étranger, assimilable ou non, à la langue & la culture autochtone.
- Pérégrinisme : mot étranger, non assimilable ou plus assimilable à la culture autochtone.
- Emprunt : mot étranger, assimilé à la culture autochtone, éventuellement lexicalisé<ref>Dans ce dernier cas, il n'a plus besoin d'être écrit en italique ; toutefois,l'écriture droite (romaine) concerne également de nombreux xénismes : "Il est resté au pub jusqu'à 23:00.".</ref>.
- Calque : mot autochtone, issu d'un mot étranger, après une ou plusieurs adaptations à la langue.
Lien externe
Source
- Dictionnaire de linguistique, Larousse ISBN 2-03-532047-X
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