IDEO MOS Verbes
Le moschtein conjugue ses verbes selon six personnes (trois au singulier et trois au pluriel), douze temps et deux modes.
Sommaire
Groupes
Il existe en moschtein trois groupes de verbes, qui ne se conjuguent pas de la même manière, et appelés "conjugaisons". Les verbes terminés par un -t à l'infinitif forment la première conjugaison, représentant la plupart des verbes (environ 59%). Cette conjugaison est assez simple et se base sur celle du verbe "vrücht" (manger). Les verbes terminés en -er forment quant à eux la deuxième conjugaison et constituent environ 15% du vocabulaire. Ils sont souvent hérités des langues latines. Cette conjugaison se base sur celle du verbe "perer" (périr). La troisième conjugaison est formée par des verbes aux terminaisons diverses, qui constituent près de 26% du vocabulaire moschtein. Leur conjugaison est plus complexe et moins régulière que les deux précédents groupes, si bien qu'on le subdivise parfois en deux groupes: les verbes en -n et les samalkon, qui sont une catégorie de verbes très irréguliers). Les réguliers du troisième groupe se conjuguent comme "nudán" (perdre).
Classes et auxiliaires
Il existe également trois auxiliaires dont la conjugaison est plus irrégulière: "sunt" (être), "friss" (avoir) et "boldniak" (faire). La conjugaison de sunt est à rapprocher de la première conjugaison, et les deux autres de la troisième, bien qu'ils ne respectent pas tout à fait les mêmes règles. La raison de la présence de ces trois auxiliaires est qu'en moschtein, on ne différencie pas les verbes d'actions et les verbes d'état. En revanche, on différencie trois classes de verbes: les bóldas, les statas et les suknas, qu'on pourrait traduire respectivement comme les "actant", les "étant" et les "subissant".
Il y a d'une part les bóldas et les suknas, dont le procès ne s'applique pas au sujet. Les bóldas désignent les verbes dont l'action ne s'applique pas au sujet, mais dont le sujet est le moteur volontaire, comme par exemple "marcher" ou "frapper". Les suknas désignent les verbes dont l'action ne s'applique pas au sujet, mais où celui-ci n'est pas volontairement acteur de cette action. Par exemple avec le verbe "perdre", si c'est bien le sujet qui perd quelque chose, cette perte s'impose à lui sans qu'il l'ait choisie. Par exemple encore, le verbe "omettre" serait un bólda et le verbe "oublier" un sukna. Les statas désignent quant à eux les verbes dont l'action s'applique au sujet, et ce, que le sujet y soit pour quelque chose (ex: se suicider) ou non (ex: devenir). A ce titre on peut remarquer que le moschtein aurait pu faire la distinction entre les deux, et ainsi avoir quatre types de verbes au lieu de trois.
De manière logique, dans les temps composés, les bóldas se conjuguent avec l'auxiliaire boldniak et les suknas avec friss que l'on traduit tous deux par l'auxiliaire "avoir" en français, et les statas se conjuguent avec l'auxiliaire sunt, traduit en français par "être". Suivant la même logique, chacun de ces verbes est son propre auxiliaire.
La classe du verbe a également une influence sur la construction de substantifs dérivés des verbes (noms des actions, participes...).
Transitivité
La division existant en français ainsi que dans de nombreuses autres langues entre les verbes intransitifs, transitifs directs et transitifs indirects a également cours en moschtein, mais revêt une plus grande importance. Un verbe intransitif s'appelle en moschtein un niatránsa. Tout comme en français, il ne peut être suivi de complément d'objet. En revanche les sugatránsas (transitifs directs) et les preszatránsas (transitifs indirects) sont eux suivi de compléments d'objet, et cela a plus d'importance qu'en français car le moschtein étant une langue à déclinaisons, la désinence des noms à l'intérieur du complément change.
Les sugatránsas sont directement suivis du complément d'objet qui se trouvera alors décliné à l'accusatif. Par ailleurs et contrairement à d'autres langues à déclinaisons, un attribut du sujet ne se décline pas au nominatif mais bien à l'accusatif également (puisqu'on le rappelle la différence entre verbes d'action et verbes d'état n'est pas faite).
Les preszatránsas quant à eux font intervenir une préposition avant le complément d'objet, lequel décline alors au datif. Ces règles s'appliquent toujours, même lorsqu'interviennent plusieurs compléments d'objet.
Temps et modes
Il existe deux modes en moschtein: l'objectif (ou objektivum) et le subjectif (subjektivum). L'objectif est utilisé pour décrire une action dans la réalité, une habitude ou encore une vérité générale, tandis que le subjectif exprime un souhait, une hypothèse ou une condition. Ainsi, l'objectif est plus ou moins l'indicatif français et le subjectif le subjonctif et le conditionnel français. Ces deux modes n'utilisent pas de verbes modaux, mais disposent chacun d'un radical particulier. L'impératif quant à lui n'est pas un mode à proprement parler, il s'agit en fait de tournures verbales particulières.
Dans chacun de ces modes, on trouve six temps simples, auxquels s'ajoutent six temps composés.
Les premiers temps simples sont le présent (raul), le parfait (flück) et le futur (spretch) qui forment les temps de base ou jokkuktzeidas. Ils expriment une action achevée, ou une action habituelle ou répétée (sauf pour le parfait, cette fonction ayant glissé vers l'imparfait). Leur correspondent d'autres temps s'inscrivant dans la durée, qui expriment une action en cours d'achèvement, respectivement: l'immédiat (novim), l'imparfait (nunandon) et le continuel (vanig), ce sont les temps de rapport ou kötekuktzeidas. Ils expriment une action en cours de réalisation, et à cause du glissement cité plus haut l'imparfait sert également à exprimer une action habituelle ou répétée.
Aux trois temps de bases correspondent également six temps composés (natulas zeidas): trois temps antérieurs (retas zeidas), appelés simplement présent antérieur, passé antérieur et futur antérieur, ainsi que trois temps postérieurs (ulgas zeidas): le présent postérieur, passé postérieur et le futur postérieur.<ref>En terme d'utilisation, les équivalents français des premiers seraient les passés composé et antérieur, le plus-que-parfait et le futur antérieur, tandis que le futur proche (je vais...) pourrait être un équivalent aux temps postérieurs.</ref> Ils sont formés de l'auxiliaire conjugué et d'un participe.
Ci-dessous un tableau récapitulant les différentes valeurs des temps et leur utilisation.
|
Radicaux et participes
Radicaux
Les verbes en moschtein ont deux radicaux: le radical générique (ou radical objectif), et le radical subjectif, utilisés principalement dans les modes du même nom.
Le radical générique d'un verbe se forme en enlevant -t, -er, -n et éventuellement d'autres lettres de sorte que le verbe se finisse par une consonne. Ex: vrücht > vrüch, perer > per, nudán > nud.
Le radical subjectif est un peu plus difficile à construire:
- 1er groupe: on enlève -t à l'infinitif et éventuellement d'autres consonnes de sorte à n'avoir qu'une voyelle à la fin, on double cette voyelle et on ajoute -t entre les deux.
Ex: vrücht > vrütü.
- 2d groupe: on enlève -er, et on transforme la dernière voyelle: a/u > o, o>a, i > e, e> i.
Ex: perer > pir.
- 3e groupe: on enlève la consonne finale, et on ajoute un -r avant la voyelle finale.
Ex: gadán > gadrá.
Remarque: on ne peut pas ajouter d'autres lettres, par conséquent pour pouvoir prononcer certains verbes on ajoute un "e" discret non écrit avant le "r" comme par exemple dans le radical subjectif du verbe "apprivoiser": omsklra, prononcé "omsklera".
Participes
Le participe passé (flückoprocesza) exprime une action parfaite, terminée, en un mot: passée. Il est toujours formé du radical générique auquel on ajoute -oni. Le participe passé peut devenir un adjectif ou un nom en enlevant "i", ne pas oublier alors la rime ou la déclinaison! Ex: daslagon: soumis; das daslagon: le soumis.
Le participe présent (rauloprocesza) exprime une action en cours d'achèvement. Pour le construire, on ajoute -igán au radical générique. Il peut s'utiliser comme gérondif, mais contrairement au français, il n'y a pas besoin de le faire précéder d'un mot. Le participe présent peut devenir un adjectif ou un nom en nelevant "án", ne pas oublier alors la rime ou la déclinaison! Ex: daslagig: soumettant; das daslagig: le soumettant.
Le participe futur (spretchoprocesza) énonce une action à faire ou qui va être faite. Il se construit avec le radical générique du verbe auquel on ajoute -ura. Le participe futur peut devenir un adjectif ou un nom en enlevant "a", ne pas oublier alors la rime ou la déclinaison! Ex: daslagur: à soumettre/allant être soumis; das daslagur: celui à soumettre/qui va être soumis.
Les noms ainsi formés n'ont pas de genre prédéfini, et leur déclinaison dépend du verbe dont ils proviennent (-o pour les bóldas, -a pour les statas, -e pour les suknas).
Les participes passé et futur sont utilisés respectivement dans la conjugaison des temps antérieurs et postérieurs. Le participe présent quant à lui est totalement désuet pour la conjugaison (à cause de l'existence des temps de rapport), mais peut s'utiliser tel quel comme gérondif.
Conjugaison
Comme dit plus haut, il existe trois groupes de conjugaisons, le troisième étant divisé en deux sous-groupes qui ne se différencient qu'au présent et à l'immédiat. Pour conjuguer un verbe, il suffit de prendre son radical (générique ou subjectif suivant le mode désiré) et de lui accoler une terminaison correspondant à la personne et au temps.<ref>Lorsqu'une même lettre dans le radical et la terminaison se suivent, la prononciation n'est pas changée, et à l'écrit on ne met qu'une seule fois la lettre.</ref> Il est très rare que deux formes d'un verbe puissent être confondues, par conséquent l'utilisation des pronoms personnels sujets est désuète et la terminaison seule suffit à indiquer la personne. Voici donc les conjugaisons des temps simples (ici avec le radical générique), à partir desquels on peut conjuguer tout le reste:
Présent
Enek (boire) représente les verbes irréguliers (samalkon). Aux autres temps ces verbes rejoignent le reste du 3e groupe et suivent donc le modèle de "nudán".
|
Pour passer du présent à l'immédiat, il suffit d'intercaler la particule -da- entre le radical et la terminaison. Toutes les premières personnes du singulier prennent cependant -o pour terminaison.
Parfait
|
Pour passer du parfait à l'imparfait, il suffit d'intercaler la particule -er- entre le radical et la terminaison. Pour les verbes de la seconde conjugaison cela revient à utiliser directement l'infinitif.
Futur
Suite à une réforme dans les années 90, le futur fait preuve d'une incroyable régularité qui a conduit à une disparition de fait des groupes verbaux.
|
Pour passer du futur au continuel, il suffit d'intercaler la particule -ik- entre le radical et la terminaison, et pour des raisons d'euphonie le "l" de la terminaison disparaît.
Concordance des temps
Le parfait et le futur dans la principale amènent à utiliser ces mêmes temps (simultanéité) ainsi que leurs temps antérieurs et postérieurs dans une subordonnée. Il en va de même pour le présent, à ceci près qu'on peut exprimer une nuance quant à la distance au présent, grâce au parfait et au futur qui marquent un écart plus grand que le présent antérieur et le présent postérieur. L'imparfait, l'immédiat et le continuel fonctionnent comme leurs temps de base respectifs. Au mode subjectif, le principe est exactement le même qu'au mode objectif. Dans le tableau suivant, seuls sont montrés les temps de base à l'objectif.
Proposition principale |
Proposition subordonnée | ||
---|---|---|---|
Antérieure | Simultanée | Postérieure | |
Passé | Profunmo, was bolda waloni ven. | Profunmo, was walem ven. | Profunmo, was bolda walura ven. |
Présent | Profuni, was walem ven.
Profuni, was bolduk waloni ven. |
Profuni, was wale ven. | Profuni, was walio ven.
Profuni, was bolduk walura ven. |
Futur | Profunlia, was boldio waloni ven. | Profunlia, was walio ven. | Profunlia, was boldio walura ven. |
Voix
La voix passive existe et est fort simple: il suffit d'utiliser un participe passé d'un bólda ou d'un sukna avec l'auxilaire sunt, tout comme en français en somme. Le complément d'agent est considéré comme un simple circonstanciel, et se décline donc à l'absolutif. Il n'existe en revanche pas d'autre voix que les voix actives et passives. La voix pronominale n'aurait aucun sens en moschtein: puisque un verbe ne peut pas appartenir à plusieurs classes différentes, une même action (procès) selon qu'elle s'applique au sujet lui-même ou à un objet tiers implique systématiquement deux verbes différents. Par exemple affut qui signifie s'habiller est un stata et est intransitif, alors que affret qui signifie habiller (quelqu'un) est un bólda et est transitif direct.
Syntaxe
- Les verbes conjugués peuvent se placer n'importe où dans la phrase, mais conventionnellement ils sont placés en fin de phrase, après le sujet et tous les objets.
- Pour exprimer une négation, il suffit de placer l'adverbe de négation "necht" juste avant le verbe.
- Les verbes à l'infinitif peuvent être considérés comme des substantifs, mais ils restent invariables.
- En théorie, un participe et son auxiliaire peuvent être séparés dans la phrase; dans la pratique ils sont presque toujours placés ensemble (par convention le participe en premier).
Notes
<references/>