Complétive
Sommaire
Proposition subordonnée
On appelle complétive, toute proposition subordonnée enchâssée dans une proposition principale. Cette proposition subordonnée est complément d'objet<ref name="id">Direct ou indirect, c'est selon ; la question étant alors : "de quoi ?":
- On parle d'agrandir le stade.</ref>du verbe de la principale ; elle est — ou non — introduite par un complétiviseur :
- J'attends qu'il ait fini le toit ; je sais quand il viendra.
- I think he's crazy. = Je pense qu'il est fou.
- Hanno visto bruciare alberi = Ils ont vu les arbres brûler.
- Or stĕr nep setad eg pùza nep = Vous ne savez pas pourquoi je ne suis pas parti.
La proposition complétive étant complément d'objet direct, elle répond à la question "Quoi?"<ref name="id"/>: "je sais quoi ?" "quand il viendra". Rien à voir avec une proposition tenant un rôle de circonstant :
- Je mettrai la table quand il viendra.
"Quand il viendra" fait bien pourtant partie de la phrase, cette proposition est pourtant subordonnée, mais répond à la question :
- "Quand est-ce que je mettrai la table ?"
Du côté des idéolangues, l'on peut mentionner le cas de l'olyen, qui exprime l'équivalent des propositions complétives au moyen de tournures causatives, consistant morphologiquement en des diathèses dédiées distinguant le degré d'objectivité de l'agent ainsi ajouté au procès :
- M(e)ivydéi bú "je vois l'arbre brûler" (= je constate que l'arbre brûle) ;
- Miyevyynguéel "je le juge/trouve paresseux" ;
- Tivyynhö kihýn ? "que penses-tu de ce livre ?".
Ces grammèmes sont fréquemment combinés avec ceux dits attitudinaux, précisant le type d'approche de l'actant, par exemple avec l'attitudinal "intellectif" (kan-) :
- Mikamvydéi bú "je comprends que l'arbre brûle" ;
- Miyekamvyynguéel "je déduis qu'il est paresseux" ;
- Tikamvyynhö kihýn ? "que penses-tu / quelle est ton analyse de ce livre ?".
Voix
Dans la voix passive, c'est le patient qui est sujet du verbe ; dans la voix complétive, c'est le destinataire (ou bénéficiaire) qui tient ce rôle. Cette voix n'est pas présente, du moins officiellement dans la grammaire française, mais le kotava l'utilise de manière tout-à-fait naturelle, à condition que le verbe du procès soit transitif indirect ou bitransitif.
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