Cas grammatical : Différence entre versions
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On remarque que le chat se sert de ses pattes (à lui) pour manger la souris. Si on avait voulu exprimer que le chat mange y compris les pattes de la souris (la souris <u>avec ses pattes</u>), la phrase serait devenue : | On remarque que le chat se sert de ses pattes (à lui) pour manger la souris. Si on avait voulu exprimer que le chat mange y compris les pattes de la souris (la souris <u>avec ses pattes</u>), la phrase serait devenue : | ||
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Version du 7 février 2023 à 18:41
Le cas grammatical est un trait grammatical qui définit la fonction d'un groupe nominal par rapport au reste de la phrase (par exemple en français : le sujet, le complément d'objet, les compléments circonstanciels...)
Modes d'expressions des cas
Suivant les langues, les cas peuvent s'exprimer soit :
- par l'ordre des éléments d'une phrase (ex. français : on reconnait le sujet par sa place, traditionnellement avant le verbe)
- par une adposition (préposition ou postposition) (ex. français : l'inessif est marqué par la préposition "dans")
- par une variation morphologique (ex. latin : DOMINVS s'utilise pour le nominatif, DOMINVM pour l'accusatif, DOMINI pour le génitif etc...)
- Par une flexion ET une adposition<ref>Alors que dans certaines langues (finno-ougriennes, notamment), la flexion remplace l'adposition.</ref>.
Valeurs des cas
Nom du cas | Rôle principal | Idéolangues |
---|---|---|
Abessif | Manque, absence | Sivélien |
Ablatif | Éloignement (depuis un lieu ouvert) | Quenya, Sivélien, Yefithil |
Absolutif | COD d'un verbe transitif et sujet d'un verbe intransitif |
Toutes les langues ergatives |
Accusatif | COD | Aneuvien Espéranto Galum Quenya Sivélien Sprante Volapük Yefithil |
Adessif | Position en un lieu ouvert | Sivélien |
Agentif | Initiateur d'une action | Finelianõn, Olyen, Oniki |
Allatif | Direction vers un lieu ouvert | Quenya, Sivélien |
Bénéfactif | Bénéficiaire d'une action | Sprante |
Causal | Cause, motif | Sivélien |
Circonstanciel | Complément cironstanciel | Aneuvien, Olyen |
Comitatif | Accompagnement | Sivélien |
Datif | COS ou COI | Elko Quenya Sivélien Sprante Volapük |
Désagentif | Initiateur involontaire et/ou partiel d'une action | Olyen |
Directif | Direction | |
Distributif | Partage | Sivélien |
Élatif | Mouvement depuis un lieu fermé | Sivélien |
Ergatif | Sujet d'un verbe transitif | |
Équatif | Comparaison, ressemblance | Sivélien |
Essif | État, chose en tant que laquelle on agit | Sivélien |
Génitif | Complément du nom, lieu d'où l'on vient (sans mouvement<ref>
Différence notable avec la question :
|
Aneuvien, Elko Quenya Sivélien Uropi Volapük Yefithil |
Illatif | Mouvement vers un lieu fermé | Sivélien |
Inessif | Location en un lieu fermé | Sivélien |
Instructif | Manière | |
Instrumental | Moyen | Galum Quenya Yefithil |
Locatif | Lieu, sans mouvement | Elko Galum Quenya |
Nominatif | Sujet | Toutes les langues accusatives <ref>Ou peu s'en faut !</ref> |
Partitif | Partie d'un tout<ref>usages très particuliers dans les langues finno-ougriennes.</ref> |
Sivélien |
Patientif | Patient ou expérient de l'action. | Ɣu, Olyen, Oniki |
Possessif | Possession relation<ref>Dans les langues qui en disposent, il est souvent distinct du génitif.</ref> |
Quenya Sprante Yefithil |
Régime | Tout ce qui ne concerne pas le sujet<ref>... ni l'objet, pour l'exemple mentionné.</ref> | Ŧhub |
Terminatif | Point final, but | Sivélien |
Translatif | Changement d'état | Sivélien |
Vocatif | Appel, évocation | Sprante |
À compléter
Les cas dans les langues
- Langues naturelles
Allemand
L'allemand utilise des déclinaisons à quatre cas, à savoir le nominatif, le génitif, de datif et l'accusatif. Les noms, pronoms, articles et adjectifs sont concernés par ces flexions.
Anglais
L'anglais actuel n'est plus à proprement parler une langue à déclinaisons, les seules flexions de noms ne concernent que le pluriel, tout au plus pourra-t'on mentionner le cas possessif qui est une trace d'un ancien "génitif de possession", comme on peut le trouver dans ces exemples :
- His sister's car = La voiture de sa sœur.
- The boys' ball = Le ballon des garçons.
- At the Moors' = Chez les Moors.
Par contre, les pronoms personnels & relatifs subissent, comme dans bien d'autres langues, des transformations selon les fonctions qu'ils occupent dans la phrase.
Sujet. | Compl. |
---|---|
I | Me |
You (anciennement Thou) | You (anciennement Thee) |
He, She, It | Him, Her, It |
We | Us |
They | Them |
Who | Whom, whose |
Which |
Français
En français, l'expression des cas se fait essentiellement à travers l'ordre dans la phrase (SVO) et l'usage d'adpositions<ref>Toutefois, cette syntaxe est fortement malmenée dès lors qu'un pronom personnel devient complément d'objet, et pas à tous les coups, ce qui corse la difficulté :
- Vous offrez une saucisse à Marylène.
- Vous l'offrez à Marylène
- Vous lui offrez une saucisse
- Vous la lui offrez.
Mais
- Vous pensez à Marylène
- Vous pensez à elle.
- Vous pensez à votre saucisse (celle que vous avez offerte à Marylène)
- Vous y pensez.</ref>
- Le chat mange la souris avec ses pattes, dans la maison.
- sujet : le chat ; repéré par l'emplacement
- COD : la souris ; repéré par l'emplacement
- instrumental : avec ses pattes ; repéré grâce à la préposition "avec"
- locatif : dans la maison ; repéré grâce à la préposition "dans".
Cependant, comme en anglais et d'autres langues considérées comme "non flexionnelles" (pour les noms), les pronoms personnels subissent plusieurs flexions selon leur fonction dans la phrase, il existe même des pronoms toniques :
Sujet. | C.O.D. | C.O.I. | Tonique | |
---|---|---|---|---|
1re S. | je | me | me, à moi | moi |
2re S. | tu | te | te, à toi | toi |
3re S. | il, elle | le, la, se<ref name="pr">Utilisé dans la voix pronominale, quel qu'en soit le sens : réfléchi (sing. & plur.), réciproque ou concaténé (pluriel :
|
(à) lui, à elle, se<ref name="pr"/> | lui, elle |
1re P. | nous | (à) nous | nous | |
2e P. | vous | (à) vous | vous | |
3re S. | ils, elles | les, se<ref name="pr"/> | leur, à eux, à elles, se<ref name="pr"/> | eux, elles |
On peut aussi considérer que "que" (C.O.D.) ou "quoi" (C.O.I.) sont des flexions de "qui" ; mais ce qui marche pour les pronoms relatifs ne marche pas pour les pronoms interrogatifs (ou considérés comme tels) :
- Je sais ce que tu as vu.
- Je sais qui tu as vu.
Latin
Le latin utilise six déclinaisons subdivisées en six cas. Un septième cas (le locatif) n'existe que pour certains noms des deuxième et quatrième déclinaison : lire l'article détaillé.
Russe
Le russe utilise trois déclinaisons de six cas chacune. Les cas sont
- Idéolangues
Aneuvien
Les cas grammaticaux sont représentés par la déclinaison des noms, laquelle peut être accompagnée d'une ou plus rarement de deux adpositions. Le cas nommé "circonstanciel" est en fait la représentation, soit de l'ablatif latin<ref>En latin, le locatif n'est utilisé que dans certains noms (DOMI).</ref>, soit de l'instrumental et du locatif russe, soit de la représentation locative du datif allemand, soit de plusieurs cas utilisés notamment dans les langues finno-ougriennes, comme l'élatif, l'inessif, etc.
- Àt gat inzh àt mooz kœm sed zegeve in àt hoosev.
On remarque que le chat se sert de ses pattes (à lui) pour manger la souris. Si on avait voulu exprimer que le chat mange y compris les pattes de la souris (la souris avec ses pattes), la phrase serait devenue :
- Àt gat inzh àt mooz kœm sed zegse in àt hoosev.
Elko
L'elko compte quatre cas : le génitif, le le locatif, le datif et le nominatif. Ils sont exprimés au moyen de suffixes cumulés introduits par -o. Ainsi les quatre cas se présentent sous la forme suivante :
- Génitif : Utilisé pour exprimer l'appartenance, la possession, l'origine et la provenance. Il s'exprime au moyen du suffixe -oa. (tano l'arbre > tanoa de l'arbre)
- Locatif : Utilisé pour exprimer l'emplacement statique. Il s'exprime au moyen du suffixe -oe. (tano l'arbre > tanoe dans/sur l'arbre)
- Datif : Utilisé pour exprimer le don, le rapport à l'autre et la destination. Il s'exprime au moyen du suffixe -oi. (tano l'arbre > tanoi à/vers l'arbre)
- Nominatif : Utilisé par défaut, il joue en elko, à la fois le rôle de nominatif et d'accusatif. Il s'exprime au moyen du suffixe-oo plus souvent simplifié en "-o". (tano l'arbre > tanoo l'arbre).
Espéranto
L'espéranto est une langue à deux cas : le nominatif et l'accusatif. L'accusatif (terminaison en -n, derrière le nombre au besoin) sert pour les complément d'objets et les compléments de destination.
- Ili iras la urbodomon = Ils vont à la mairie.
Galum
En galum, ce sont les prépositions qui définissent les cas. Toutefois, dans des formes allégées de langages, certaines prépositions disparaissent, imposant un ordre syntaxique précis. Ainsi, cette ordre sera privilégié même si on utilise les prépositions.
- Iv' milam hurtorena ak' heftam uf' ulo fiynamnei os' ix taijam. ==> Milam hurtor heftam uf' fiynamnei os' taijam. : Le chat mange la souris avec ses pattes, dans la maison.
- "iv'"(nominatif) et "ak'"(accusatif) peuvent disparaître dans des phrases aussi simples si l'ordre "iv'-verbe-ag'-ak'-ax'" est respecté, mais pas "uf'"(instrumental) et "os'"(locatif)
- "os' ix" permet de préciser qu'il s'agit de l'inessif ("ix"="à l'intérieur de"), mais si, comme dans cette exemple, il n'y a pas d'ambiguïté, on utilisera plus facilement "os'" seul
Kotava
En Kotava, il n'existe aucune marque de cas. Tout cas, y compris le complément d'objet direct rendu dans beaucoup de langue de façon... directe (ex. langues romanes<ref>Toutefois, en castillan, le COD est rendu par la préposition a s'il s'agit d'une personne :
- querria pan = je voudrais du pain
- quiero a Maria = J'aime Maria.</ref>), est introduit par une préposition. Parmi les plus courantes, citons :
- va : compl. d'objet (accusatif)
- pu : compl. d'attribution (datif)
- ke : compl. de nom, possession (génitif)
- dem : compl. de nom, partitif (partitif)
- kan : compl. de moyen (instrumental)
- ton : compl. de manière (instructif)
- etc.
Seule la fonction sujet (absolutif, ergatif) n'utilise pas de préposition introductive.
Mannace sóipca
Le Mannace est une langue hautement flexionnelle, comptant 18 cas. Leur formation est toutefois régulière. En plus des habituels nominatif, accusatif, génitif, datif et instrumental, on trouve aussi le comitatif, le causatif, le final, des cas de localisation, ainsi que 4 cas beaucoup plus inhabituels : le partitif, le relatif (pour l'antécédant d'une PSR) ainsi que deux cas 'aspect : l'inactuel et l'imperfectif, qui viennent remplacer l'accusatif de l'objet d'un verbe transitif (ou le nominatif du sujet d'un verbe intransitif), en précisant l'aspect du verbe.
Olyen
L'olyen compte trois cas (ou quatre, selon les interprétations), indiqués par des grammèmes dédiés, dits de rôle, suivant une structure d'actance active-stative :
- Agentif (i-) : igýyn "(la) fille" (agente)
- Patientif (Ø) : gýyn "(la) fille" (patiente ou oblique)
- Désagentif (ie-) : iegýyn (la) fille" (ni agente ni patiente, volonté indéterminée ou relative, souvent à qui l'on fait faire quelque chose ou réfléchissant le procès sur soi-même).
Enfin, certaines grammaires comptabilisent un nom/argument introduit par un déterminatif, alors non-marqué d'un grammème de rôle (à l'instar du patientif), comme revêtant le rôle (ou cas) oblique ou circonstanciel.
- Igýyn vál gënkéi = La fille (agent) lit le topique.
- Gýyn gír = La fille (patient) a froid/est froide/refroidie.
- Iegýyn lín húun = La fille (désagent) plaît au garçon.
Quenya
En Quenya, le nombre de cas varie suivant les interprétations. L'hypothèse haute du nombre de cas est de dix :
- Nominatif
- Génitif
- Possessif
- Datif
- Accusatif (disparu tôt dans l'évolution de la langue au profit du nominatif)
- Locatif
- Allatif
- Ablatif
- Instrumental
- Respectif (forme plus abstraite du locatif).
Sprante
Les cas du sprante sont au nombre de six, et affectent les noms et les pronoms :
Les quatre premiers peuvent être déclinés en nombre : lorsqu'un mot est à l'un des deux autres, on ne peut préciser le nombre que grâce aux particules yir (singulier) ou wuy (pluriel).
Uropi
Langue à deux cas ; le deuxième cas étant ici le génitif, utilisé, ici comme dans bien d'autres langues, comme flexion du complément du nom. La flexion au génitif dépend de la terminaison au nominatif :
Nominatif | Génitif |
-_, -E | -I, -IS |
-A, -AS | -U, -US |
-(autre voyelle) Indéclinable |
Ŧhub
Le ŧhub dispose de trois cas de déclinaison :
- un pour le sujet : le nominatif ;
- un pour l'objet, direct ou indirect, à l'exclusion de toute autre utilisation<ref>... comme ce pourrait être le cas en espéranto, en latin ou en aneuvien.</ref>: l'objet ;
- un pour toutes les autres fonctions grammaticales : le régime.
Volapük
Le Volapük utilise les mêmes cas que l'allemand ; cependant, les déclinaisons sont beaucoup plus régulières et les articles et adjectifs<ref>sauf les épithètes antéposés.</ref>ne sont pas concernés.
Yefithil
En Yefithil il existe 7 cas :
Les quatre premiers cas ne s'appliquent qu'aux verbes, ils ne reçoivent jamais de préposition et servent à indiquer les compléments principaux des verbes (sujet, COD, COI, COS, etc). Ainsi, un verbe monovalent aura un complément au nominatif, un verbe bivalent deux compléments (nominatif et accusatif), un verbe trivalent trois compléments (nominatif, accusatif et datif) et un verbe quadrivalent quatre compléments (nominatif, accusatif, datif et ablatif).
Les trois autres cas servent à indiquer les autres compléments circonstanciels et nominaux. Ils servent aussi tous trois de prépositionnels.
Voir aussi
Articles connexes :
Liens externes :
- Wikipedia
- signosemio : une autre approche des cas.
<references/>