Agglutination
Sommaire
Présentation
L'agglutination est un phénomène morphologique qui consiste en la juxtaposition de radicaux et d'affixes pour former des mots plus complexes. Il peut aussi désigner l'ajout d'affixes morphologiques à une même racine sans que ces différents affixes se confondent (en cela, l'agglutination diffère de la synthèse<ref>Ainsi, le mot "excursion" est une synthèse, car le seul cursion n'existe pas. Par contre, le mot "cursif", lui, existe et peut donner incursif.</ref>où le radical et les différents affixes constituent une seule entité indissociable).
Types
On peut noter trois types d'agglutination :
- La juxtaposition, dans laquelle les élément sont entiers dans le mot ; exemple : "portefeuille", nutcracker ( casse-noisette).
- L'imbrication, dans laquelle un ou plusieurs éléments sont tronqués ou modifiés afin de permettre un "collage" n'impliquant pas une prononciation ou une orthographe problématique, voire une longueur de mot dissuadante : "ordiphone", "entracte"...
Idéolangues
- Et l'articulation dans laquelle les élément sont joints entre eux par un lien (le plus souvent représenté par le génitif du premier mot s'il y a lieu) : pokamon ( argent de poche), lucitòr ( phare), ovenkad ( bergère).
Elko
En elko, l'agglutination est utilisée pour donner de la précision aux mots. En effet plus un mot sera long, plus il sera précis et inversement plus il sera court, plus il sera vague. Toutefois dans le langage courant on a tendance à éviter l'agglutination lorsque le contexte est suffisamment clair.
- Ex : nemteteko: "chat rayé" par opposition à teteko : "chat" qui sera plus souvent rencontré à son catégorisateur weko : "animal".
L'agglutination elkanne tolère la juxtaposition d'un maximum de quatre éléments (clé ou affixe) et suit des règles très précises quant à la position des radicaux au sein du mot. Ainsi la clé informant sur la catégorie à laquelle appartient le mot sera placé à droite et aura la fonction de catégorisateur tandis que la ou les clés placées avant auront la fonction de spécificateur, à savoir, distinguer sémantiquement tous les mots ayant le même catégorisateur.
Ex : Teteko : "chat" et kumeko : "souris" ont le même catégorisateur WEK (animal) mais des spécificateurs différents TET (élegance) et KUM (dent)
Espéranto & Volapük
L'espéranto et le volapük ont été créés sur la base de l'agglutination, tant des radicaux que des affixes. Ainsi, on aura :
- pokamon = argent de poche, de
- pok = poche
- a : génitif du premier, servant de "liant"
- mon = monnaie, argent.
- subakvigi = submerger, de
- sub- = dessous (préfixe)
- akvo = eau
- ig : interfixe (action)
- -i : suffixe des verbes à l'infinitif.
Esséntheam
L'agglutination correspond à la possibilité d'ajouter un nombre indéfini de suffixes à un seul radical, pouvant lui même être composé de plusieurs racines.
- Ex : Ómminla : "argent" de Ón : "or" et de Minla : "lune".
Ex : Zóilyen Neyieion Neferelie : "manger dans une maison est une bonne chose" (Neyieion = neyi : "repas" + ei "affixe prédicatif" + on "affixe subjectif").
Autres
Si l'aneuvien a certains caractères agglutinants, il n'atteint pas le degré de l'elko ou de l'esséntham. Toutefois, on peut rencontrer, çà et là, quelques mots formés de radicaux entiers ou tronqués, appartenant à d'autres mots, plus basiques; ainsi, foltœr (porte pliante) est un A posteriori composé des éléments folt (pli fold) et tœr (porte Tur). Le T sert deux fois.
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