Contremploi
L'utilisation de ce terme, à l'origine utilisé dans l'univers du spectacle (vedette utilisée à contremploi<ref>Orthographe actuelle, depuis 1990</ref>) peut être considérée comme une extension de sens.
Sommaire
Écriture/phonologie
Une lettre utilisée à contremploi est une lettre que son origine ne laisse pas supposer une telle utilisation.
Par exemple, en français, le T (prévu normalement pour une occlusive alvéolaire non voisée, et ce depuis le ταῦ grec antique) se prononce [s] dans les mots se terminant par "-tion" (sauf "gestion") et plusieurs mots se terminant par "-tie" ("argutie, démocratie"... mais pas "partie"<ref>Mais "Partiel", si !</ref>). C'est ce qu'on pourrait appeler un contre emploi partiel.
Par contre, la prononciation [v] pour le B en cyrillique ne saurait être qualifiée de contremploi, car c'est le résultat d'un processus de transformation de la prononciation de sa lettre-mère, le βῆτα grec, passant du [b] au [β] puis au [v].
On ne saurait non plus parler de contremploi quant au ⵔ en tifinagh : cette lettre n'a d'analogie avec le O phéniço-gréco-étrusquo-latin qu'une ressemblance due simplement à une coïncidence.
Idéolangues & idéoscripts
S'il peut être considéré comme souhaitable que le conremploi soit évité dans les langues auxiliaires, où les locuteurs, nombreux, issus de communautés linguistiques diverses doivent s'y retrouver, un tel impératif n'est pas forcément de mise envers les concepteurs de persolangues, ainsi que de langues artistiques.
- Ainsi, en aljaro, le Σ est utilisé, non pour un [s], mais pour un [ɛ].
- En ŧhub, on trouve plusieurs cas de contremploi :
Lettre | Utilisation prévue par l'alphabet originel |
Utilisation ŧhub |
---|---|---|
P | p, /r/<ref>Selon les alphabets</ref> | b |
Щ | ʃtʃ ʃt | kʃ |
ϩ | h | ɬ |
Ŧ | θ | tʃ |
Ө | œ | θ<ref>on ne confondra donc pas avec le Ѳ, ancienne lettre cyrillique, non utilisée en ŧhub.</ref> |
Ҍ | Palatalisation de la consonne précédente |
Empêche la consonne précédente d'être dévoisée |
N'ont été retenus que les exemples les plus "criants" ; d'aures existent, comme le Є ukrainien, utilisé comme un [œ] à la place de [je].
- Le vadora, autre système d'écriture a posteriori composé, dispose d'anomalies à peu près similaires (le Є, dans cet alphabet, se prononce [ɛ]).
- En aneuvien, le q et le b ont été mis ensemble pour "donner" un ϕ.
Ces contremplois peuvent s'expliquer par la forme des lettres considérées, évoquant autre chose que ce pour quoi elles étaient prévues à l'origine. Dans d'autre cas, c'est l'étymologie du mot qui peut en être la cause.
Par contre, même si certaines lettres du tsakitco ont des ressemblances avec des lettres grecques (Δ) ou same (Ʒ) voire des coïncidences (φ), comme il s'agit d'un alphabet a priori, on ne peut pas parler de contremploi.
Grammaire
Parler de contremploi en ce qui concerne la grammaire peut être considéré comme hasardeux dansd la mesure où ce qui paraît comme une règle logique dans une langue ou une famille de langues donnée peut passer pour illogique, hors norme, voir déplacé pour une autre. Donc pour chaque sujet, on parlera de contremploi PAR RAPPORT AUX RÈGLES DE LA LANGUE ELLE-MÊME.
Genre
Pour les langues où le genre des noms est issu du monde du vivant, on ne parlera de contremploi que si le genre d'un nom représente exclusivement le sexe 'opposé à celui de qui représente le nom.
- Par exemple, un succube représente un être de sexe féminin<ref>On ne peut pas en dire autant pour "mannequin" ou "tendron" ; ce dernier terme désignant également une pièce de boucherie. Survivance de cannibalisme ?</ref>.
Nombre
Utiliser un nombre pour un autre pourrait passer pour un contremploi, notamment pour des exemples de ce type : Le cheval était déjà domestiqué à l'antiquité.
cas
Le terme de contremploi est toujours délicat à employer, dans la mesure où une langue casuelle n'a jamais tous les cas possibles répertoriés. Ce qui entraîne immanquablement des utilisations des cas disponibles pour des fonctions auxuelles ils ne seraient pas prévus si on observait avec rigueur toutes les règles de la linguistique.
- L'ablatif (de AB = loin de) est pourtant un cas utilisé dans un grand nombre de compléments circonstanciels, et notamment pour explimer l'inessif (IN + ESSE = être dans).
- Le datif, cas des compléments d'objets indirects est abondamment utilisé dans les compléments circonstanciels en allemand.
Idéolangues
En matière de déclinaison, l'aneuvien n'est pas complètement à l'abri du contremploi, même si le nom "circonstanciel" a été choisi, pour l(a plupart d)es compléments circonstanciels plutôt qu'"ablatif" ou "locatif". Effectivement ce cas sert également pour des compléments d'objet indirects...
- e kova àr ultime modorse ni av = je lui ai acheté les derniers modèles.
et des compléments de nom :
- Flog noxev = Vol de nuit.
Vocabulaire
Là, pour les langues natuirelles et les langues auxiliaires du moins, on atteint, sur la pointe des orteils — ou des doigts sur le clavier, un sujet sensible, voire polémique. Pour certains mots, la signification d'un mot n'est plus le pur reflet de ses élémennts (étymologie) mais le résultat de la vision d'une société avec son histoire et ses névroses. On évitera, par conséquent, de rentrer dans les détails : certains pourraient passer pour sordides.
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