Homographe
Deux homographes sont deux mots qui s'écrivent exactement de la même manière. On y compte bien sûr les homonymes parfaits (également homophones, comme "tour", "sur" (préposition et "aigre")), mais couramment, lorsqu'on dit "homographes" on pense plutôt à ceux qui, justement, ne sont pas homophones, comme
- Nous portions des portions
- Il est bien à l'est
- Les poules du couvent couvent...
Ces homographes hétérophones ne sont, heureusement, guère courants en tant que mots entiers. L'homographie est fuie comme la peste par la plupart des idéolinguistes car, comme l'homophonie est une gêne pour l'apprentissage de l'écriture ; ici, c'est la lecture qui s'en trouve malmenée. Toutefois, on trouve des syllabes ou des séquences de lettres hétérophones, comme dans
- — Tu tiens ton plan d'Angers à l'envers.
- — Non: c'est celui du Gers.
On n'insistera donc jamais assez sur l'importance de ne pas oublier les diacritiques, y compris sur les majuscules, sinon "même/mémé", "interne/interné" et quelques autres iraient amplifier la montagne d'ambigüités orthographiques de notre langue.
Idéolangues
À ce titre, l'apport des diacritiques dans la langue aneuvienne a permis de bien faire la différence entre pent et peṅt (/pɛnt/ & /pɛ̃nt/), entre autres exemples. Toutefois, le U non diacrité peut être source de quelques petites vicissitudes : ù stundu /y ˈçtundy/. Malgré tous les efforts de l'auteur, il y a toutefois une paire d'homographes non homophones dans la langue aneuvienne :
- er (nous), pluriel de eg et pronom personnel clitique : /əʁ/ ;
- er, subjonctif présent ou imparfait du verbe ere (être), accentué par conséquent : /ˈɛʁ/.
Une autre a fini par être évitée, ainsi :
- en (de moi), génitif de eg (cf. ci-dessus), reste clitique, donc non accentué : /ən/ ;
- à l'inverse, la préposition "sur" est traduite én, dont l'accent force, en plus, la fermeture du E : /ˈen/.