IDEO CLO Histoire

De Ideopedia

L'histoire du chilloïen commence avec les premières langues priomiques, parlés dans la ville de Priom (Priom) et ses alentours dès le Xe siècle avant Jésus-Christ. Son ancêtre le plus direct est le celluïen (Keillowo ba), dont il est considéré comme l'aboutissement.

La langue de la Prioscie (Prios), l'entité politique la plus influente de l'époque, était le priosque, dont l'histoire fut jalonnée de période d'unité (en simultané avec les unités de l'empire) et d'éclatement en de multiples dialectes (lors des relâchements de l'unité).

Ce fut lorsque la Prioscie fut définitivement évincée que, paradoxalement, le priosque fut unifié le plus durablement. La langue de l'ennemi, le leuman (levman), possédait plus de traits priomiques archaïques, mais avait aussi été plus réceptives aux apports indo-européens, qui avaient émigré en Priomie dès le IVe millénaire. Ce fut après l'éclatement des deux empires que l'ilkide (ilkid) fut le plus reçu comme langue de prestige.

Cet idiome n'avait déjà plus grand chose du priosque initial : seulement quatre cas (nominatif, accusatif, génitif et circonstanciel), des postpositions remplacées par des prépositions, beaucoup de diphtongues qui perdureront en celluïen, etc. La conjugaison, complexe et synthétique, se simplifie et entreprend un processus d'analytisme qui se poursuit encore en chilloïen. La langue devient raffinée, en partie épurée de ses emprunts à l'indo-européen, et ses formes s'enrichissent.

Après la révolution d'Emeins au VIe siècle, ce fut le celluïen, jusqu'alors dialecte ilkide et langue maternelle du nouveau monarque, qui devint la langue du pays. Avec la montée en puissance du Cellu, ce fut cette langue qui prit la place de l'ilkide, bien qu'avec difficulté lors des premiers temps. Ce ne fut qu'au IXe siècle, lors de l'émigration en Priomie de nombreux Germains - dont beaucoup étaient des Vikings - que le celluïen gagna petit à petit ses lettres de noblesse. Au XIe siècle, Larral Limmel écrit l'épopée Irnsk, dont le héros éponyme doit vaincre le terrifiant Grüfs, emprunté au grec et aujourd'hui utilisé par antonomase pour « griffon », faisant ainsi du celluïen le seul support de la littérature pour les siècles à venir.

Lors de la guerre miano-orientale, de 1266 à 1363, le celluïen s'enrichit de beaucoup de termes mians (Miyan), dont certains venaient tout droit d'Acrigie (Ahhig), comme fayik ("maître", venant d'un terme méan désignant les fils (ik) de la mer () et qui désignait les Acrigiens). À cette époque, le celluïen était déjà devenu ce que les linguistes appellent l'ancien chilloïen. Le nom Keillowo était devenu Killow, et la forme Cillô actuelle allait bientôt apparaître, avant de se généraliser au XVIe siècle. C'est à cette époque qu'on parle de moyen chilloïen. Enfin, on parle de chilloïen moderne, tout du moins naissant, à partir du milieu du XVIIe siècle.



Le chilloïen est une langue créée le 20 février 2013. Dans le multivers d'Ægis, c'est la langue des chilloïens, peuple du Chillo. Cet État s'est construit dans la continuité du Cellu, un pays médiéval aux origines agitées. La langue a suivi le même parcours, et le chilloïen est souvent considéré comme une version moderne et aboutie du celluïen, contrairement au français par rapport au latin.

Le celluïen est lui-même issu de dialectes priosques, devant leur nom à l'antique ville de Priom qui, selon la légende, serait la première ville du monde. Les scientifiques pensent qu'elle aurait été fondée durant le Xe siècle avant Jésus-Christ, ce qui la rend en fait aussi vieille que Jéricho. Cette cité mythique donna son nom au continent de Priomie. À cette époque, les linguistes parlent surtout de langues priomiques, dont on n'a retrouvé finalement que très peu de traces. Cette période dura à peu près jusqu'au IVe siècle avant l'ère chrétienne, avec les premiers contacts indo-européens. La plus grande entité politique de l'époque était la Prioscie, glorieux empire qui perdura jusqu'au IIe siècle avant Jésus-Christ. Cet État prospère alterna des périodes de paix durant lesquelles les langues priosques étaient dominées par un dialecte hissé au rang de prestigieux idiome impérial, et des périodes de trouble durant lesquelles l'unité linguistique était brisée et de multiples dialectes florissaient. C'est ironiquement après la chute de la Prioscie que le priosque fut unifié durablement, par les envahisseurs qui l'adoptèrent.

Ces envahisseurs, les Ilkides, construisirent à leur tour un royaume prospère, rival de la Leumanie, dont la langue possédait plus de traits priomiques et avait été plus réceptive à l'indo-européen. Les conflits qui les opposèrent prirent une tournure automutilante avec l'avènement des deux monarques Pragam II en Ilkidie et Opir V en Leumanie. Il en résulta une implosion des deux royaumes, au IIe siècle, et la création des premières républiques sur les débris de la Leumanie. Du côté ilkide, des nobles tentèrent de faire ressurgir l'ancienne Ilkidie, qui subsista pendant un bref siècle, avant que leur empire dérisoire ne soit absorbé par la Vrayombie, une république belliqueuse issue de la Leumanie. Pourtant, encore une fois les vainqueurs furent attirés par le prestige priosque et établirent une norme de l'ilkide moderne.

Cet idiome n'avait déjà plus grand chose du priosque initial : seulement quatre cas (nominatif, accusatif, génitif et circonstanciel), des postpositions remplacées par des prépositions, beaucoup de diphtongues qui perdureront en celluïen, etc. La conjugaison, complexe et synthétique, se simplifie et entreprend un processus d'analytisme qui se poursuit encore en chilloïen. La langue devient raffinée, en partie épurée de ses emprunts à l'indo-européen, et ses formes s'enrichissent. La maison leumane de Vrayombie resta au pouvoir pendant encore un siècle, avant qu'une révolution ilkide n'éclate, en 513. Son guide, Monassar Emeins, fonda une nouvelle dynastie, dont il devint le premier monarque. 515 est l'année de l'acte de naissance du royaume de Cellu, qui domina la Priomie pendant plusieurs siècles. Le celluïen, issu d'un dialecte de l'ilkide, remplaça bientôt celui-ci comme langue de prestige, bien qu'ayant d'abord du mal à s'affirmer dans se rôle.

Autour du IXe siècle, une forte immigration de peuples germaniques, en particulier de Vikings, entraîna une influence soutenue de leurs langues sur le celluïen classique, et qui s'acheva au début du XIe siècle, avec l'apogée du Cellu. C'est le celluïen de cette époque qui est enseigné à l'école comme langue ancienne. De l'autre côté de la mer Mimpov s'étendent deux îles aux reliefs fort différents. Les vertes collines cultivées de la Méanie contrastaient avec les falaises abruptes sculptées par les vagues et s'étalant sur les côtes de la plus petite Acrig. Sur toute la double-île, le vent était souvent fort et impitoyable, ce qui a obligé les deux peuples, opposés mais similaires, à le dompter afin de s'épanouir dans leurs domaines respectifs, l'agriculture pour l'un et la pêche pour l'autre.

Bien que les Méans eussent constitué une ethnie complètement différenciée des Acrigiens et établie bien plus anciennement qu'eux sur la double-île, ce furent finalement les Acrigiens qui conquirent les deux territoires, l'un après l'autre. La colonisation de l'Acrigie fut rapide et sans difficultés, dans le sens où les Méans ne s'étaient que très peu aventurés hors de leur terre d'origine, respectant une antique tradition instaurée en des temps immémoriaux. Cela dit, les Acrigiens venus de loin soumirent quand même en esclavage les quelques communautés méanes abritées par cette île encore sauvage. On se confond encore en hypothèses pour expliquer l'origine de ce peuple belliqueux. Il serait venu du sud-ouest et aurait continué son œuvre de conquête dans la direction opposée, raisonnant ainsi l'annexion de la Méanie, puis celle, échouée, de la Priomie.

Plusieurs siècles de quiétude suivirent l'établissement des Acrigiens. Celui-ci fut d'abord précaire, et le combat pour soumettre la nature parfois déchaînée de la région explique la tranquillité que connurent leurs voisins Méans. Mais bientôt les Acrigiens se lassèrent de la domination qu'ils avaient obtenue de l'île, et partirent en quête de nouveaux territoires. C'est ainsi qu'ils se dirigèrent vers l'île la plus proche, qu'ils convoitaient déjà depuis qu'ils connaissaient son existence. Les choses se firent là aussi plutôt vite, car les Méans étaient restés un peuple pacifique. Bien que courageux et pleins d'amour pour leur terre, ils manquaient cruellement de moyens et d'expérience.

Un traité de paix semble avoir néanmoins été signé pour mettre fin aux combats, ce qui permit aux conquis de garder leur liberté. Une ordonnance du roi acrigien fut de coloniser rapidement la nouvelle île par des établissements de familles entières sur toute la surface de l'île, afin de garantir une soumission pleine et une assimilation rapide à la culture acrigienne. Finalement, ce fut un mélange des mœurs des deux peuples qui donna naissance aux Mians, combinant le savoir et les talents des deux anciennes ethnies de la double-île.

Là aussi, la nature d'envahisseurs des Acrigo-méans finit par reprendre le dessus, et le roi de la double-île décida de rassembler tous les moyens de son royaume pour partir à la conquête de l'île dont ils avaient entendu parler, une île si grande que ses habitants l'appelaient Zogtso Kiuwo (Morceau (kiuwo) de Monde (zog), qui donna soigkyô (continent) en chilloïen). Les forces mianes atteignirent la côte en 1266, et les guerres qui s'ensuivirent, principalement contre le Cellu dont la principal foyer de peuplement était sur la côté ouest, firent d'immenses dégâts dans les deux camps. Alors que les celluïens avaient l'avantage du nombre, les Mians avaient celui des équipements, à la pointe de la technologie de l'époque. Quelques décennies auparavant, en 1177, une nouvelle dynastie, les Jokanos (Dyokkanos en celluïen) s'étaient emparés du pouvoir en Cellu, et durent par cette épreuve soit admettre leur incapacité de gouverner un si grand pays, soit fortifier leur place dans cette hiérarchie. Jusqu'au début du XIVe siècle, aucun des belligérants n'enregistraient de victoire décisive, malgré une légère supériorité celluïenne à la fin. C'est à ce moment que les petits pays de l'est, humiliés depuis des lustres par leur (jusqu'alors) invincible voisin, décidèrent de s'unir pour aider les Mians à l'annihiler. À partir de là, le royaume celluïen dut combattre sur deux fronts différents et très lointains l'un de l'autre. Pendant des années, il tenta sans grand succès de contenir ces deux attaques alliées. La clé de ce miracle, qui consistait pour l'instant à rester souverains, était Trent Sanks, général-en-chef des armées du royaume, qui réussit à endiguer les deux fronts et à protéger la jeune capitale, Helniyo, pendant toute la durée de la guerre. La situation se dégradait lentement mais sûrement pour le Cellu, et le roi Feron IV décida finalement en 1359 de négocier une trêve avec l'Alliance de l'Est. Figuraient parmi les termes du traité un arrêt définitif de la domination du Cellu sur ces États et la cession d'une grande partie du territoire oriental du Cellu à cette Alliance, dont les États se le partageraient par la suite. En 1365, cette Alliance devient la Confédération de Priomie orientale, qui existe encore aujourd'hui. Par la suite, les forces celluïennes parvinrent sans grand mal – par rapport à celui qu'ils avaient eu à combattre les deux ennemis simultanément – à bouter les Mians hors de chez eux, et la guerre se termina définitivement en 1363.

À l'issue de cette période, la plupart des Mians étaient repartis sur leurs îles, mais une part importante était malgré tout restée en Cellu et s'étaient assimilés aux autochtones. Les historiens assimilent cette date à la naissance du royaume chilloïen, différencié depuis du royaume celluïen, justifiant cette rupture par le changement de maison régnante, et par la période qu'elle dut traverser par la suite, faisant mûrir ainsi le royaume et son peuple.