|
|
Le cimetière des
éléphants - Conte africain (ou la
croyance)
|
AWALKIKXO DEM FUZOL YO
Lekeon, fuzol sane poke Sankuru
kuksa bliyir. Inaf gazik tiyir gijarotifo is proyafo Khoro. Konviele,
sverimi mo talgava ke Khoro ve aykawer ise tison kovudapayani negayar : « Kax,
gijarotifo Khoro ! Eaftafa ! Tari dem tolinhakiraf ebeltaf tisik se ko
minafo vo su artlanir. Sin va atasa plekinda se digid. Kotliz galbuwed
ise va kotcoba remlanison torsad. » Khoro ve levkipeyer : « Va bat
tisik se grupé. Tid ayik yo. Tid omaf is ponsaf. Sinafo ervo se va
vafa fuzolafa alma me gruremrur. » Neke, moion, Khoro ten levkipeyer.
Ebeltik se tiyid ontinansaf is ponsaf vox jontik. Bekaon, sinafo ervo
se va vafa fuzolafa alma me gruremruyur. Soe, kabunhuna tceka va fuzol
grupatayar ede va ita volkeluyur. Ayikeem ta tutayara va aalxo
anteyayar. Ostik rodacapa va gola duxayar. Fuzoleem arton ve tiyir.
Jontik aelawalkeyed ise kan ervo se ke ebeltaf ayik zo atayad. Bam
gijarotif gazik ke fuzoleem va intaf bowenikeem ve kabelcayar aze
kaliyir : « Bat taway gan lorikeem mea zo kumzilir. Aelakola is
ebeltaf ayikeem askid da min mejet. Batlizu gomallanit. Van titawalt
lanitit. Minafa kelda titir rontafa inde minafa blira kalion tiyir. Va
kotcoba titisa reme kelda moolanitit : va weda ik ebeltaf ayik. Saneme
rotir tit voxe minaf kottel tir lopof dam decemoy jidol. Va minaf enid
zometet. Neke bata gola kotugale tir minafo vo. Batdume kotilanon
konaktankon dimlanitit, bal taneaf aksat kaiki muvugal. Batinde, minaf
nasbeikeem vaon grupeter, se guazik is akolik koeon tenon roblitid. »
Baton gijarotifo Khoro ve pulviyir nume coba tiyir dum in al pulviyir.
Remlanira ke fuzoleem va foyda vektayar : aal yo zo divzaetawayad,
taya se zo nugapeyed, wida yo zo vilayad. Jontik ayik ve xonukayad. Po
ke fuzol tiyir kovudaso. Batcoba lekeon lekepon sokiyir, vexe
kotilanon, fuzol se trenad da moo milafa kelda lanid ta da pu fuzoloc
va intafa savsafa guga rowid ise da guazik koeon rotawalker. Malion,
mea tir awalkoda ke fuzol koe aalxo kire ken Sankuru kuksa ta awalkera
in lanir. Batlize tir sinafo awalkikxo beka metan va xonho gruper.
|
|
LE CIMETIÈRE
DES ÉLÉPHANTS
Autrefois, le peuple des éléphants vivait au bord de la rivière
Sankourou. Il avait pour roi le puissant et sage Khoro. Un jour, le
petit tisserin se posa sur la défense de Khoro et lui raconta, tout
effrayé : " Hélas, puissant Khoro ! c’est terrible ! Une foule d’êtres
noirs à deux pattes est arrivée dans notre pays. Ils possèdent de
drôles d’objets qui tuent. Ils s’étendent partout et dévastent tout
sur leur passage. " Khoro sourit : " Je connais ces êtres. Ce sont les
hommes. Ils sont petits et ne sont pas très forts. Leurs armes ne
peuvent pas transpercer l’épaisse peau des éléphants. " Cependant, peu
de temps après, Khoro cessa de sourire. Les hommes noirs n’étaient ni
très grands, ni très forts, mais ils étaient nombreux. Certes, leurs
armes ne pouvaient transpercer l’épaisse peau des éléphants.
Toutefois, une flèche bien lancée pouvait tuer un éléphant si elle le
frappait à l’oeil. Les hommes brûlaient les forêts pour en faire des
champs. En outre, une terrible sécheresse éprouvait le pays. Les
éléphants se trouvèrent aux abois. Ils mouraient de faim et par les
armes des hommes noirs. C’est alors que le puissant Roi des Éléphants
rassembla ses sujets et leur dit : " Cette terre n’est plus bénie des
dieux. La famine et les hommes noirs nous font souffrir. Nous devons
partir d’ici. Nous irons vers le soleil couchant. Notre route sera
droite, comme l’était jusqu’à présent notre vie. Nous passerons sur
tout ce qui se trouvera sur notre chemin, que ce soient les marécages
ou les hommes noirs. Nous sommes peut-être un petit peuple, mais
chacun de nous est plus fort que dix fois dix singes. Nous atteindrons
notre but. Il n’en reste pas moins que ce pays a toujours été notre
terre. Aussi, nous y reviendrons quelques jours chaque année, le
premier mois qui suit la saison des pluies. Ainsi, nos enfants la
connaîtront, les vieux et les malades pourront y vivre leurs derniers
instants. " Ainsi parla le puissant Khoro, et il en fut comme il dit.
Le passage des éléphants ressembla à celui d’une tornade : les arbres
furent arrachés, les champs piétinés, les villages détruits. Beaucoup
d’hommes périrent. La force des éléphants était effrayante. Cela s’est
passé, il y a longtemps, très longtemps, mais chaque année, les
éléphants continuent à emprunter le même chemin pour montrer leur
ancienne patrie à leurs petits et pour que les vieux puissent y
mourir. Depuis ce temps, on ne trouve plus de cadavres d’éléphants
dans la forêt car ceux-ci vont mourir sur les bords de la rivière
Sankourou. Là se trouve leur cimetière bien que personne ne sache
l’endroit exact.
|
|
|