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La femme endormie dans
le jardin des fleurs - Légende tahitienne
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KENIBESIKYA KOE MATELA DEM IMWA SE
Sumion, koe Paea renapafa tolonga bliyir. Ayikya tiyir yoltkirafa gu
Te vahine is ayikye yoltkirafe gu Taaroa. Volprogeson va sinafa tanara
lorikeem al gorayar da bata tolonga va tanoy nasbeik di digitir ise da
ba tevda sol yasa battel di zo solimpayar. Te vahine ve nasbayar va
nasbeikya listafa maneke ve gorayar da va « Te vahine moea i te’ō pua
rau » yolt sugdalas va « kenibesikya koe matela dem imwa se » zilir.
Denon, mek gadik ke rumeik va balikera ke lorikeem va intafa nasbeikya
grupeyer.
Te vahine is Taaroa
dramguson va pokef kottan ugalzeyed, kotviele gadiafa ta da va lowawik
pomad. Viele inafa nasbeikya ve tiyir tevdafa, ve griawiyir teka
gadikeem va sokise tagelton grupeyer. In ve laniyir ta da va tahu’a (gertik)
ruper. Battan va ageltuca puon ve taveyer : ton imwa inaf nasbeik al
zo artazukayar. Te vahine is Taaroa tiyid korik se kiewaf loeke tahu’a
puon ve kaliyir : « Konviele, ayik pitir ta da divdiwedatar, vexe va
riafa duga, va keuca, godigitir ».
San-balemda baton
traspuyur teka metan va mekalikya rotunuyayar. Te vahine is Taaroa me
gripokoleyed da va nasbeikya konviele co-tolwitid nume pu kot
widajotik icdeon pulviyid. Batenide, konak jotik va bata tanafa imwa
toz aneyayad. Inya tiyir tanafa gu kseva is tazuk is dakela, tiyir
kusafa imwa. Kotviele yik ko Hopa krant mallaniyir, koe Aoua kotafa
wida va inafa dimlanira keyer.
Konak yik va aneyara va
listikya siluksilukon ve koaskiyid, vexe meviele kontan ve dimlaniyir !
Yik yoltkiraf gu Taaroa ha’iha’i te rouru tarere, batcoba sugdalasa va
« ayik dem abrotcaf usukeem », konviele ve gorayar da silukon di
falazoeyer. Vexe abdion, ta da va lo giva icde diweda kayestar, va
tahu’a ve worayar. Gertapik pu in ve givaziliyir : « Noelkeon, va bata
tanafa imwa drikon trasitil, larde kot aneyayas yik ton rucka al
artazukar, va trasira va sin me flecutul voxe gotitil keaf ». Taaroa
ha’iha’i te rouru tarere batdume ve mallaniyir ta da va bata imwa
aneyar, aze inde tahu’a al larbudayar, patason va rucka se drikon ve
trasiyir.
Lent sin va int ve
rundanhayar, ranhes, aze bak aluboy afizcek isu mielcek mekenibeson is
meestuson baton ve zavzayar. Bak teveaf mielcek, va imwa vikiz ve
divayar. Taaroa ha’iha’i te rouru tarere va vlapapafa diveksoyewesa
dakela ve peztaliyir, aze adim va yikya divlanisa va imwa ve wiyir.
Inya tiyir lolistafa dam in gestiyir. In vaon ve vanlaniyir aze ve
mayar. Kottol ko wida ve dimlaniyir lize jorapa muon ve zo grustayar,
sin va sint ve kureyed aze kalon bliyid ise va jontik nasbeik askiyid.
Mali
bate sare Taaroa yoltega isu Tevahine sotufalad ise meviele nuxafa
imwa koe Hopa krant zo rotrasiyir.
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LA
FEMME ENDORMIE DANS LE JARDIN DES FLEURS
Il y a très très longtemps, vivait à Paea un couple fort
amoureux. La femme se prénommait Te vahine et l’homme Taaroa. Comme
les Dieux étaient contre leur union, ils avaient décidé que ce couple
n’aurait qu’un enfant, et que celui-ci à l’âge de six ans, serait
enlevé à l’affection des siens. Te vahine mit au monde une fille si
belle qu’elle décida de l’appeler Te vahine moea i te’ō pua rau ce qui
veut dire «la femme endormie dans le jardin des fleurs».
Naturellement, ni la mère, ni le père de l’enfant ne connaissaient le
sort que les Dieux avaient réservé à leur fille.
Te vahine et Taaroa
passaient leur vie à faire du bien autour d’eux, toujours prêts à
aider les plus démunis. Quand leur fille atteignit l’âge de six ans,
elle disparut sans que les parents ne sachent vraiment ce qui lui
était arrivé. Ils allèrent consulter un tahu’a (prêtre) qui leur
apprit la vérité : leur enfant avait été transformé en fleur. Te
vahine et Taaroa étaient des personnes si bonnes que le tahu’a leur
dit : « Un jour, un homme ira la délivrer de ce sortilège, mais il
faudra qu’il possède une qualité rare la patience ».
Quatorze années
passèrent ainsi sans que quiconque ne puisse libérer la malheureuse.
Te vahine et Taaroa ne désespéraient pas de revoir un jour leur fille
et ils en parlaient à tous les jeunes du village. Ainsi, plusieurs
jeunes se mirent à la recherche de cette fleur unique. Elle était
unique par sa couleur, par sa forme, par son odeur, c’était une fleur
verte. A chaque fois qu’un jeune homme partait dans la vallée de Hopa
à Aoua tout le village attendait son retour.
Plusieurs jeunes
hommes se lancèrent tour à tour à la recherche de la belle, mais
jamais aucun ne revint ! Un jeune homme nommé Taaroa ha’iha’i te rouru
tarere : ce qui veut dire “l’homme aux cheveux longs” décida un jour
de tenter sa chance à son tour. Mais avant, il alla rendre visite au
tahu’a afin de recueillir plus d’informations sur ce sortilège. Le
grand prêtre lui donna un renseignement : « Maintenant, tu trouveras
facilement cette fleur unique, puisque tous les jeunes hommes partis à
sa recherche ont été transformés en fougère, tu n’auras aucun mal à
les trouver mais il faudra que tu sois patient ». Taaroa ha’iha’i te
rouru tarere partit donc à la recherche de cette fleur, et comme le
tahu’a lui avait annoncé, il la trouva facilement en comptant les
fougères.
Il se mit bien en face
d’elles, debout et resta ainsi cinq jours et cinq nuits sans dormir ni
manger. La sixième nuit, une fumée sortit de la fleur. Taaroa ha’iha’i
te rouru tarere sentit une odeur très forte se dégager, et enfin il
vit la jeune fille sortir de la fleur. Elle était encore plus belle
qu’il ne l’imaginait. Il s’avança vers elle et l’enlaça. Tous deux
rentrèrent au village où une grande fête fut organisée en leur
honneur, ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup
d’enfants.
Depuis cette époque les prénoms de Taaroa et
Tevahine portent bonheur et on ne retrouva plus jamais une fleur
semblable dans la vallée de Hopa.
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